Yamaha inaugure un tout nouveau design pour ses amplificateurs home cinema avec l’entrée de gamme RX-V4A. Le savoir-faire, la connectivité et les nombreux modes audio sont toujours là. C’est surtout cette façade noire et brillante à laquelle il faudra s’habituer car c’est la nouvelle signature de la marque. Voyons voir ce que cet amplificateur home cinema 5.1 propose pour les petits budgets.
- 8K & 4K/120Hz sur toutes les prises HDMI
- Sensation d’ambiance englobante
- Écoutes musicales avec effets agréables
- Enceintes surround sans fil possibles
- Bluetooth bidirectionnel
- Qualité des matériaux basique
- Effets surround trop collés aux enceintes
- Aucune information Dolby ou DTS
Le nouveau prix d’appel Yamaha se situe donc à 549 €. Les RX-V4A et RX-V6A remplacent l’ancienne gamme RX-Vx85 qui comptait quatre appareils. Yamaha vise la rationalisation. C’est aussi le cas du côté de l’esthétique. C’en est fini des façades avec plein de petits boutons alignés. Le RX-V4A fait dans la sobriété. Les seules touches conservées sont sensitives, plus rien ne dépasse à part les deux potentiomètres pour le choix des sources et le volume.
Yamaha a tenu à doter ce RX-V4A d’un maximum de fonctionnalités afin que rien ne manque. C’est plutôt gagné, comme nous allons le voir. Ce modèle se limite à un usage 5.1 classique. Pour aller un peu plus loin et passer en 7.1, il faudra se tourner vers le RX-V6A. Ce dernier gagne le Dolby Atmos au passage. La puissance est légèrement supérieure et il y a plus d’entrées. Mais dans la réalité, le RX-V4A suffira déjà à bon nombre d’utilisateurs.
Caractéristiques techniques générales
- Amplificateur AV home cinema 5.1
- Référence : RX-V4A
- Amplification : 5x80 Watts (2 canaux sous 8 ohms)
- Décodages : Dolby TrueHD, DTS-HD
- Connectivité : 4x entrées HDMI 2.1 8K, 1x sortie HDMI 8K ARC, 1x sortie HDMI 8K ARC, 1x entrée numérique optique, 1x entrée numérique coaxiale, 3x entrée analogique, 1x port USB, Ethernet, WiFi, Bluetooth bidirectionnel (SBC, AAC)
- Autres : MusicCast, MusicCast Surround, Spotify Connect, AirPlay 2, tuner FM/DAB, sortie casque, calibrage audio YPAO avec micro
- Prix : 549 €
Presque plus haut que profond
Le RX-V4A étonne car sa façade est haute pour un modèle « seulement » 5.1 avec 17 cm. Sa profondeur limitée de 32 cm (hors boutons et antennes) étonne tout autant. Gageons que c’est un châssis qui pourra servir à d’autres modèles nécessitants plus ou moins de place à l’intérieur. A ce sujet, le transformateur d’alimentation est généreux. Il s’occupe de donner suffisamment de courant à l’amplification basée sur de nouveaux circuits. Des composants au déclenchement plus rapide qu’auparavant assurent la gestion des pointes de niveaux sonore. Ces circuits sont déclinés de ceux utilisés sur l’amplificateur Yamaha le plus haut de gamme.
La face avant est en véritable rupture avec le style Yamaha. C’est désormais une large zone en plastique brillant qui aime bien les traces de doigts et la poussière. Le côté épuré se traduit par la présence d’un écran multipixels de taille modeste positionné sur la droite. Cependant, il est capable d’afficher des grands caractères ou trois lignes plus petites selon ce que l’on est en train de faire. Notons la présence au bas de la façade d’un port USB, d’une prise casque et d’une entrée pour le micro de mesure.
L’arrière est tout aussi dépouillé que l’avant. Le RX-V4A fait l’impasse sur les prises vidéo analogiques. Vous aurez le droit uniquement au HDMI. Mais le HDMI le plus moderne qui soit ! En effet, les quatre entrées et la sortie sont toutes compatibles 8K et 4K à 120 Hz. Enfin, d’ici quelques semaines via une mise à jour à venir. Côté purement audio, il y a deux entrées numériques et trois analogiques. Le tout est complété par un tuner FM et DAB.
La puissance annoncée est de 5x80 Watts. C’est largement suffisant pour un petit système. Il est possible de configurer le RX-V4A en 3.1, c’est-à-dire uniquement les enceintes frontales, et d’utiliser les deux canaux restants pour une autre pièce (Zone B). Deux sorties mono RCA pour caissons de basse sont disponibles mais c’est un simple doubleur, les réglages ne sont pas distincts entre les deux.
Avec 5 canaux, Yamaha a préféré faire l’impasse sur les décodages immersifs, même virtualisés. On a droit a du Dolby TrueHD et du DTS-HD. Ce qui est déjà très bien. Comme à son habitude, Yamaha propose de les associer à différents modes DSP, certains dédiés à la musique (Hall, Church…), d’autres à la vidéo (Adventure, Game…). Ces modes perpétuent une tradition née des tout premiers amplificateurs home cinema au début des années 90, que les fabricants concurrents ont abandonnées depuis. Sur le RX-V4A, les DSP ne sont pas paramétrables, contrairement aux amplificateurs haut de gamme de la marque.
Une application dédiée à l’installation
Yamaha a développé une application mobile compatible avec tous ses amplificateurs home cinema récents disposant d’une connexion réseau. Appelée Yamaha AV Setup Guide, elle vous aide à installer et à configurer le RX-V4A pas à pas : comment placer les enceintes, quelles prises et quels câbles utiliser, etc. Pour terminer par le calibrage audio automatique.
Celui-ci s’effectue en reliant en façade le petit micro fourni et en le positionnant à la place d’écoute principale. Cette phase s’effectue en une seule passe. Sur le RX-V6A, la procédure est améliorée : le micro prendra plusieurs mesures à des endroits différents. L’amplificateur est ensuite pleinement utilisable. Si vous n’utilisez pas cette application, vous devrez effectuer les réglages un à un depuis les menus.
Les menus sont visibles uniquement sur le téléviseur mais pas sur l’afficheur en façade du RX-V4A. Pour un appareil d’entrée de gamme, ces menus sont bien complets. Il y a de quoi faire. Nous vous conseillons donc de prendre le manuel pour bien maîtriser chaque paramètre. Ce manuel est accessible directement depuis l’application AV Setup Guide.
Nous avons pu vérifier que le calibrage YPAO avait parfaitement relevé les bonnes distances pour chaque enceinte. Les résultats de l’égalisation ne sont pas visibles. En revanche, vous pouvez passer outre et activer l’égalisation graphique manuelle à sept bandes par canal. De multiples autres paramètres vous permettront de personnaliser le fonctionnement et le rendu sonore du RX-V4A.
Il est également intéressant de se rendre dans le menu Bluetooth. Pour associer son smartphone et lire facilement de la musique évidemment (SBC et AAC) bien sûr, mais également pour la fonction d’émetteur. Le RX-V4A peut ainsi être associé à un casque Bluetooth afin de faciliter les écoutes personnelles. Et pourquoi pas à une enceinte Bluetooth pour poursuivre les écoutes dans la cuisine.
Grâce à sa double connexion réseau WiFi et filaire, le RX-V4A bénéficie aussi des fonctionnalités MusicCast. Ce protocole de diffusion audio offre l’accès aux services musicaux tels que Napster, Deezer, Tidal, Qobuz et Amazon Music, aux radios Internet et à la musique partagée sur le réseau. C’est aussi la façon de diffuser la musique dans toute la maison en synchronisation avec d’autres éléments MusicCast. Enfin, il est possible d’associer une ou deux enceintes Yamaha MusicCast au RX-V4A pour le faire bénéficier d’enceintes surround sans fil.
Un rendu englobant grâce aux différents modes et DSP
Le RX-V4A a été associé à nos enceintes habituelles en configuration 5.1. Nous avons effectué quelques écoutes avant le calibrage audio afin de nous rendre compte de l’équilibre proposé par défaut. Avec seulement cinq enceintes, le rendu était déjà très correct sans toucher à rien. Après calibrage, l’environnement s’est trouvé plus précis, avec une bonne répartition des effets dans l’espace et un réglage parfait de l’enceinte centrale. Le YPAO a été un moins bon sur le caisson qui s’est retrouvé un peu étouffé. Nous avons donc remonté le niveau de quelques décibels pour le rendre présent comme il se devait.
Premier détail qui pourra en dérouter certain : le RX-V4A n’affiche pas clairement les décodages appliqués. Il n’est jamais inscrit Dolby ou DTS. Il faut donc faire confiance à au mode Surround Decoder qui se charge de répartir les effets. Comme il est possible de douter, nous avons passé nos extraits de test habituels pour vérifier le positionnement des effets que nous connaissons bien. Le Yamaha s’en sort bien avec une bonne sensation de bulle sonore où l’on se trouve propulsé au centre de l’action. Comparativement à des amplificateurs bien plus chers, le RX-V4A n’a pas la capacité de diffuser les effets en faisant disparaître les enceintes surround. Les effets sont donc souvent collés aux enceintes au lieu d’être placés çà et là dans l’espace de la pièce.
En jouant sur le mode Enhanced qui améliore les décodages, ou en essayant quelques DSP tels que le fameux mode Adventure, on peut pousser l’immersivité et améliorer la diffusion de la couche surround. Ce sera au détriment de la fidélité car les effets de réverbération font leur apparition. On aime ou on n’aime pas, il n’y a pas d’entre deux. Objectivement, les DSP Yamaha sont les plus proches de la simulation d’une vraie salle de cinéma en agrandissant virtuellement la pièce. Le compromis est donc intéressant car le RX-V4A donne alors une impression de grandeur exacerbée. Un peu à l’image des grosses enceintes de soirées, dont le son n’a rien de fidèle mais qui imitent ce que l’on peut entendre sur un dancefloor. Au final, on oublie les détails et on profite tout simplement.
Le RX-V4A délivre un rendu Dolby et DTS solide. La scène sonore est profonde, les effets de déplacements avant-arrière et gauche-droite sont bien reproduits. Il manque simplement un peu de matière entre l’avant et l’arrière. L’expérience est suffisamment probante pour justifier de l’intérêt d’installer cinq enceintes dans le salon, à partir du moment où les enceintes sont correctement installées bien entendu. Dans ce cas, aucune barre de son, même les plus talentueuses, ne peut rivaliser, quel que soit leur système de virtualisation. Nous laissons l’usage des DSP à votre discrétion. Nous les connaissons bien, certains sont caricaturaux et serviront au mieux quelques secondes dans la vie du produit. Les modes Neo:6 qui utilisent toutes les enceintes depuis une source stéréo sont ceux à retenir car les plus efficaces.
L’application MusicCast permet de se servir du RX-V4A comme d’une enceinte sans fil. On peut allumer et éteindre l’ampli depuis l’app puis lancer la musique de son choix. A ce propos, le Yamaha en écoute stéréo classique affiche une signature plutôt terne. Pourtant, on ressent de la vigueur de la part des canaux d’amplification, c’est la sensation de vie qui est absente. Il ne faut pas hésiter à activer le DSP de votre choix qui fera entrer en jeu les enceintes surround et le caisson. Là encore, le rendu n’est pas forcément fidèle mais très agréable, sans réelle frustration en remplissant bien la pièce.
Prix et concurrence
549 €, c’est aujourd’hui le ticket d’entrée dans le monde des amplificateurs home cinema. Il n’y a plus de modèles inférieurs, en attendant le renouvellement des modèles Onkyo et Pioneer qui viennent tout juste d’être présentés. Face au RX-V4A et au même tarif, le Denon AVR-X1600H a une génération de retard mais deux canaux supplémentaires. Pas de 8K, de l’Atmos et du DTS:X à la place. Vous pouvez aussi trouver l’efficace, malgré qu’il soit en fin de vie, Sony STR-DN1080 et ses sept canaux. Enfin, regardez du côté des modèles slim avec le Yamaha RX-S602 ou le Marantz NR1710, tous deux en cinq canaux.
L’avis de Clubic
Le Yamaha RX-V4A prouve que les amplificateurs home cinema en ont encore sous le capot. A un tarif qui reste accessible, auquel il faut ajouter celui des enceintes bien sûr, Yamaha prouve qu’il n’est pas nécessaire de casser la tirelire pour se faire plaisir. En configuration 5.1, les décodages et les différents modes, surtout le Neo:6, offrent un rendu très joueur et englobant. Ils démontrent que la virtualisation des barres de son a ses limites et que cinq enceintes sont plus à même de créer une véritable immersion. Lorsque l’on a la place évidemment. Cet appareil est un investissement sur le long terme grâce au Bluetooth bidirectionnel, à la lecture audio en réseau MusicCast et à l’ensemble de ses prises HDMI 2.1 compatibles 8K. Un investissement mesuré que vous ne regretterez pas.
- 8K & 4K/120Hz sur toutes les prises HDMI
- Sensation d’ambiance englobante
- Écoutes musicales avec effets agréables
- Enceintes surround sans fil possibles
- Bluetooth bidirectionnel
- Qualité des matériaux basique
- Effets surround trop collés aux enceintes
- Aucune information Dolby ou DTS