Après de longues semaines d’attente, les premiers PC portables équipés des GeForce RTX 5000 mobiles arrivent peu à peu sur le marché. Nous avons pu tester la RTX 5080 d’un modèle signé MSI. Voici notre avis sur cette nouvelle carte graphique nomade estampillée NVIDIA.

Voici le valeureux MSI Raider 18 HX AI sur lequel nous avons réalisés tous nos tests. © Nathan Le Gohlisse pour Clubic
Voici le valeureux MSI Raider 18 HX AI sur lequel nous avons réalisés tous nos tests. © Nathan Le Gohlisse pour Clubic
PC portable gamer - MSI - Raider 18 HX AI - 18" UHD+ MiniLED 120Hz - i9-285HX - RAM 64 Go - SSD 4 To - RTX 5080 - Windows 11

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elles se sont laissées désirer, ces moutures mobiles des GeForce RTX 5000. Annoncées au CES en parallèle de leurs cousines de bureau, ces nouvelles cartes graphiques dédiées « MaxQ » arrivent désormais sur le marché au travers d’une première fournée de laptops voués aux gamers et aux utilisateurs créatifs.

Nous avons mis la main sur l’un d’entre eux : le nouveau MSI Raider 18 HX AI, équipé d’une GeForce RTX 5080 mobile. Nous allons voir ce que vaut cette dernière, et par extension ce que propose l’architecture « Blackwell » quand elle doit se serrer la ceinture côté consommation pour tenir dans un PC portable.

Mais avant toute chose, prenons un moment pour présenter notre machine de test, ainsi que les principales spécifications techniques de la RTX 5080 mobile qui va nous intéresser pour cet article.

Les spécifications complètes du PC servant de base à nos tests. © Clubic
Les spécifications complètes du PC servant de base à nos tests. © Clubic

Le Raider 18 HX AI (A2XWIG-039FR) que MSI France nous a fait parvenir en prêt est équipé de la configuration suivante :

  • Processeur Intel Core Ultra 9 285HX « Arrow Lake » (24 coeurs / 24 threads cadencés à un maximum de 5,5 GHz, 40 Mo de cache, 55 W de TDP)
  • 64 Go de mémoire vive (DDR5 à 6400 MHz)
  • Carte graphique NVIDIA GeForce RTX 5080 pouvant ici atteindre le cap des 175 W de TGP, grâce au mode Dynamic Boost (soit le maximum possible avec cette référence mobile).

Notre Raider 18 HX AI, lui, peut au total dissiper un maximum de 260 W de TDP (CPU + GPU) selon MSI, grâce à son dispositif de refroidissement Cooler Boost 5 (regroupant 2 ventilateurs et 7 caloducs). L’appareil dispose par ailleurs d’un châssis mesurant 404 x 307 x 32 mm pour 3,6 kg.

Il s’agit donc d’un PC portable encombrant, doté d’un système de dissipation capable de laisser la RTX 5080 mobile s’exprimer dans les meilleures conditions. Un détail qui a son importance : notre test devrait en effet refléter, peu ou prou, ce que la nouvelle puce de NVIDIA peut faire de mieux.

Côté specs, la RTX 5080 mobile, justement, est pour sa part gravée en 4 nm par le taïwanais TSMC (selon son procédé 4N FinFET). Elle s’appuie sur l’architecture graphique « Blackwell » de NVIDIA, accueille 45,6 millions de transistors sur un die de 378 mm2, 7 680 coeurs CUDA, 240 coeurs Tensor voués à l’IA, et 60 coeurs RT dédiés au calcul du ray tracing. Cette puce GB203 est enfin cadencée entre 975 et 1500 MHz, et couplée à 16 Go de mémoire vidéo GDDR7 (à 1750 MHz) montés sur un bus 256-bit.

RTX 5080 mobile vs RTX 4080 mobile, le tableau comparatif. © Clubic

À titre de comparaison, son aïeule, la RTX 4080 mobile (lancée en début d’année 2023) était de son côté gravée en 5 nm par TSMC. Elle s’appuyait sur l’architecture graphique « Ada Lovelace », accueillait 35,8 millions de transistors sur un die de 294 mm2, 7 424 coeurs CUDA, 232 coeurs Tensor voués à l’IA, et 58 coeurs RT dédiés au calcul du ray tracing. Cette puce AD104 était enfin cadencée entre 1290 et 1665 MHz, et épaulée par 12 Go de mémoire vidéo GDDR6 (à 2250 MHz) montés sur un bus de 192-bit seulement.

Les nouvelles technologies de NVIDIA pour nos PC portables

Nous avons déjà évoqué sur Clubic les différentes nouveautés logicielles de NVIDIA lors du lancement des RTX 5000 de bureau, mais certaines d’entre elles ont été développées spécifiquement pour les variantes mobiles des GPUs « Blackwell ».

Au-delà du nouveau duo DLSS 4 + Multi-Frame Generation (qui permet à ces nouvelles RTX 5000 de doper considérablement leur nombre de FPS en jeu) ; du Transformer Model (IA capable d’apprendre le contexte des éléments calculés par le GPU pour aboutir à une amélioration de la qualité d’image offerte avec la reconstruction de rayons, le DLSS et le DLAA) ; ou encore du DLSS Override (qui devrait conduire à une augmentation notable du nombre de jeux compatibles avec le DLSS 4), NVIDIA a innové sur plusieurs technos MaxQ pour améliorer un peu plus l’équilibre performances / consommation au coeur de l’expérience mobile.

Intel Core Ultra 9 + RTX 5080 au service des joueurs et des créateurs. © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Nous parlons ici d’un bouquet de technologies pensé avant tout pour améliorer l’autonomie des PC portables RTX 5000 lors d’un fonctionnement sur batterie, mais aussi leur confort d’utilisation au quotidien, qu’ils soient branchés sur secteur ou non. Un PC dont le GPU gère mieux sa consommation énergétique est en effet un PC qui chauffe moins, et qui fait donc moins de bruit lorsqu’il n’est pas utilisé à pleine vitesse.

Pour parvenir à améliorer l’expérience d’utilisation offerte avec ses puces « Blackwell » mobiles, NVIDIA table principalement sur l’Advanced Power Gating, le Low Latency Sleep, ainsi que sur une version améliorée de la technologie Battery Boost, sur des fréquences de basculement accélérées (comprenez l'optimisation des fréquences d’horloge pour chaque type de charge, le tout à des vitesses de l'ordre de la microseconde), et enfin sur une optimisation matérielle de la mémoire GDDR7 accolée à ces nouveaux GPUs.

Un bon résumé des nouvelles technologies NVIDIA MaxQ. © NVIDIA

Revenons plus en détails sur l’Advanced Power Gating et le Low Latency Sleep qui sont les deux principales nouveautés MaxQ en cette année 2025.

La première des deux technologies s’appuie sur un dispositif de gestion énergétique de pointe. Ce dernier permet à NVIDIA, pour faire court, de désactiver (très) rapidement et de manière dynamique des sections entières de ses RTX 5000 (coeurs CUDA, RT ou Tensor, notamment) lorsqu’elles ne sont plus utiles ; et de les réactiver tout aussi vite lorsqu’elles doivent être mobilisées.

On parle ici de cycles coupure / réactivation hyper rapides, de l’ordre de la milliseconde voire de la microseconde. Ce système, beaucoup plus agile que ce que proposait NVIDIA par le passé, permet d’économiser de l’énergie quels que soient les usages, en ne conservant actives que les parties utiles du GPU à un instant T. Mieux encore, NVIDIA nous explique réussir désormais à désactiver finement de toutes petites portions, au sein même de sections utilisées sur le GPU. Nous sommes là dans la maîtrise de l’infiniment petit… avec une minutie d’orfèvre.

À noter que cette gestion énergétique savante, l’architecture « Blackwell » sait aussi employer pour la mémoire GDDR7, et ce grâce à un système d’alimentation bi-canal gérant séparément « l’irrigation » des coeurs du GPU, et celle de la mémoire vidéo.

MaxQ, un bouquet de technologie au coeurs des laptops RTX. © NVIDIA

Ce pilotage « granulaire » des tensions appliquées aux différentes sections et sous-sections des GeForce RTX 5000 permet d’aboutir à un allongement de l’autonomie dans le cadre d’une utilisation sur batterie. Selon NVIDIA, un PC portable équipé d’une RTX 5090 peut par exemple animer environ 30 minutes plus longtemps Baldur’s Gate 3 sur batterie, qu’un modèle sous RTX 4090.

On arguera volontiers que ce cas de figure est tout de même assez peu courant pour les PC portables GeForce RTX, que l’on utilisera bien plus fréquemment sur secteur, ne serait-ce que pour exploiter l’intégralité de leurs performances… mais qui peut avoir du sens pour les utilisations créatives. Car si l’on se lance rarement dans une partie endiablée sur batterie, s’attaquer à du montage vidéo, ou de la retouche photo, sans être raccordé à une prise secteur est par contre un usage que nous qualifierions de réaliste.

Grâce à l’Advanced Power Gating, les RTX 5000 mobiles devraient en effet être plus à l’aise dans ce contexte, mais aussi en utilisation courante sur batterie. En lecture vidéo et navigation web, NVIDIA évoque d’ailleurs une autonomie pratiquement doublée si l’on confronte un Blade 16 RTX 5090 à un Blade 16 RTX 4090. Et de manière générale, la marque revendique en outre 40% d’autonomie de plus (en moyenne) pour ces mêmes laptops RTX 5000 face à la génération précédente.

Nous aurons tout loisir d’étudier la question au travers des nombreux tests de modèles « Blackwell » à venir sur Clubic. Mais revenons pour l’heure à nos moutons.

La gestion énergétique des RTX 5000 a été peaufinée. © NVIDIA

Le Low Latency Sleep permet quant à lui aux nouvelles GeForce mobiles d’entrer beaucoup plus vite dans un sommeil profond. En l’occurrence, l’architecture « Blackwell » parvient à entrer 10 fois plus vite dans le niveau de veille le plus profond que l’architecture « Ada Lovelace » (celle des RTX 4000). Le bond en avant est donc considérable en la matière.

Complémentaire de l’Advanced Power Gating, ce dispositif permet donc lui aussi d’économiser une quantité substantielle d’énergie pour arriver à une efficacité énergétique renforcée. Plus que jamais avec cette génération Blackwell, les optimisations logicielles et la gestion fine du GPU prennent le pas sur les nouveautés matérielles à proprement parler. Un moyen comme un autre de palier aux limites de la Loi de Moore… peu à peu atteintes.

Les résultats en gaming : le Path Tracing désormais à la portée de nos laptops

Cette logique d’optimisation et de développement logiciel de plus en plus avancé, NVIDIA la revendique d’ailleurs très clairement. La marque assume ainsi de tirer à présent l’essentiel de ses performances non plus du silicon à proprement parler, mais de l’IA et de ses technologies maison. Une approche que l’on avait vue venir avec les RTX 4000 « Ada Lovelace », et qui saute littéralement aux yeux, désormais, avec « Blackwell ».

« La loi de Moore prend fin, mais les performances GPU continuent de s’accroitre grâce à des avancées dans les techniques de rendu neuronal », explique d’ailleurs NVIDIA dans l’un de ses documents techniques destinés à la presse. Le ton est définitivement donné.

Avec l’architecture « Blackwell », la marque au caméléon indique en outre, et en toute transparence, que sur 16 pixels générés par ses nouveaux GPUs lorsque le DLSS 4 avec MFG (Multi Frame Generation) est actif, 15 d’entre eux sont en réalité rendus grâce à l’IA.

Mais qu’en est-il en jeu ? À quelles performances s’attendre avec la RTX 5080 Mobile, et comment cette nouvelle puce se positionne face aux GPUs de génération précédentes et vis-à-vis de ses cousines de bureau ? Passons sans plus attendre aux résultats obtenus lors de nos différents essais.

Protocole d’essai

Nos tests ont été réalisés en utilisant les pilotes NVIDIA GeForce Game Ready 576.02, les plus récents lors de notre essai. À défaut d’avoir une RTX 4080 mobile sous la main pour nos tests, nous avons, lorsque c’était possible, comparé la RTX 5080 mobile (175 W) de notre MSI Raider 18 HX AI à la RTX 4090 mobile (175 W de TGP là aussi) d’un ASUS ROG Strix Scar 17X3D.

Nous confrontons donc la RTX 5080 mobile à la meilleure puce mobile de précédente génération, mais en nous basant sur deux machines dotées — à notre grand regret — de capacités d’affichage différentes : la première dispose en effet d’une dalle Ultra HD+ (3940 x 2400 pixels) au format 16:10 ; tandis que l’autre se contente d’un écran QHD (2560 par 1440 pixels) au ratio 16:9.

En fonction des jeux, il ne nous était pas toujours possible d’abaisser la définition de notre Raider 18 HX AI au 1440p pour obtenir un point de comparaison parfait. Le cas échéant, les mesures ont donc été réalisées en 1600p sur ce PC, en plus des mesures faites en 2400p, sa définition native.

En rasterisation

Commençons par les résultats obtenus en rasterisation, sans aucune option de ray tracing ou de DLSS, sur cinq jeux qui nous servent de référence : Cyberpunk 2077, Black Myth Wukong, Dying Light 2, Alan Wake 2 et Indiana Jones et le Cercle Ancien. Seuls les trois premiers disposent d’un benchmark intégré nous permettant des mesures précises.

Les résultats sur Cyberpunk 2077, sans ray-tracing ni DLSS. © Clubic
Les résultats sur Black Myth Wukong et Dying Light, sans ray-tracing ni DLSS. © Clubic

On constate ici qu’en dehors de toute technologie sophistiquée, la RTX 5080 mobile affiche, à TGP égal, un niveau de performance en rasterisation comparable à celui proposé avec la RTX 4090 mobile en 1440p. En jeu, la montée en gamme est donc intéressante d’une génération à l’autre, ne serait-ce que sur cette base. Ce constat s’étend globalement aussi sur Alan Wake 2 et Indiana Jones.

  • Sur Alan Wake (dans les rues de Bright Falls), avec tous les réglages à leur niveau le plus élevé sans exception, le DLAA au lieu du DLSS, mais sans ray-tracing, ni Frame Generation, la RTX 5080 délivre entre 60 et 80 FPS en 1440p ; contre 60 à 70 FPS pour la RTX 4090 dans les mêmes conditions, toujours en 1440p. En 2400p, avec les mêmes réglages, la RTX 5080 tombe à 30-40 FPS seulement.
  • Sur Indiana Jones et le Cercle ancien (dans la jungle du Pérou), avec les réglages « Supreme », le ray-tracing coupé, le DLSS coupé, et un simple traitement TAA, la RTX 5080 affiche 60 à 80 FPS en 1440p et 30 à 40 FPS en définition 2400p. En 1440p, avec les mêmes réglages, la RTX 4090 se limite pour sa part à environ 60 FPS.

Là où l’écart entre les deux puces se creuse sérieusement, c’est lorsque le Path Tracing et la Frame Generation entrent en jeu. En la matière, les deux GPUs ne boxent plus dans la même catégorie. C’est surtout là que le changement de génération et l’avancée technologique offerte par « Blackwell » est visible, sans surprise.

En raytracing

Nous nous focalisons ici sur Cyberpunk 2077 et Black Myth Wukong, qui disposent l’un comme l’autre d’une compatibilité conjointe avec le Path Tracing (ou Full Ray Tracing) et le DLSS 4 MFG (Multi-Frame Generation)… et qui offrent l’un comme l’autre un benchmark intégré fort commode pour nos tests.

Les résultats sur Cyberpunk 2077 et Black Myth Wukong, avec le Path Tracing actif et la MFG. © Clubic

Ce que l’on observe dans le cas présent, c’est que le très gourmand Path Tracing (ou Full Ray Tracing, suivant les appellations) est désormais réellement exploitable sur laptop, y compris en Ultra HD+. La génération Blackwell et le DLSS 4 avec Multi Frame Generation rendent possible une expérience de jeu confortable avec ce réglage — quelque soit la définition choisie —, là où même les RTX 4000 mobiles les plus puissantes (comme la RTX 4090 175W testée ici) affichaient jusqu’à présent de grosses limites une fois cette option activée.

Ce qu’il faut dire aussi, c’est que le Path Tracing apporte un gain visuel notable par rapport aux autres solutions ray-tracées, grâce à une diffusion de la lumière très naturelle, qui tend sérieusement vers le photoréalisme. Pouvoir en profiter dans de bonnes conditions est donc un réel atout, même si les utilisateurs les moins attentifs aux petits détails hausseront certainement les épaules. Il nous tarde désormais de voir ce que proposeront les versions mobiles des RTX 5060 et 5070 en la matière. Nous devrions être prochainement fixés.

À gauche, le Path Tracing est actif / À droite, il est désactivé © Clubic

Quoi qu’il en soit, ces observations s’étendent sans problème aux essais réalisés en parallèle sur Alan Wake 2 et Indiana Jones, qui accueillent eux aussi des options Path Tracing.

  • Sur Alan Wake 2 (dans les rues de Bright Falls), avec tous les réglages à leur niveau le plus élevé sans exception, le Path Tracing actif, le DLSS Ray Reconstruction en place, la résolution de rendu au niveau « qualité », et le MFG x4, nous obtenons 160 à 180 FPS en 1440p sur la RTX 5080 — et 70 à 90 FPS en 2400p avec les mêmes réglages. La RTX 4090 mobile oscille quant à elle entre 70 et 100 FPS suivant les séquences en conservant les mêmes options, en 1440p, avec la technologie Frame Generation « classique ».
  • Sur Indiana Jones et le Cercle ancien (dans la jungle du Pérou), avec les réglages « Supreme », le Path Tracing dans son niveau le plus élevé, avec les ombres par ray-tracing les plus élevées, le DLSS en mode qualité, et le MFG x4, la RTX 5080 mobile affiche entre 120 et 140 FPS en 1440p ; contre 90 à 110 FPS en 2400p avec les mêmes réglages. En 1440p, avec sa Frame Generation « classique », la RTX 4090 mobile plafonne pour sa part à 70 - 80 FPS avec les mêmes réglages.

Terminons par mot sur la latence. Nettement réduite par les dernières technos NVIDIA (on pense en particulier au mode NVIDIA Reflex 2), elle peut rester occasionnellement perceptible, lorsque le MFG est actif, sur les jeux où la réactivité est de mise. Dans une certaine mesure, nous l’avons par exemple constaté lors de combats de boss sur Black Myth Wukong.

Black Myth Wukon est de toute beauté avec le Path Tracing actif. © Clubic

Cela dit, au lieu de démultiplier cette latence avec le MFG, Nvidia la tient en laisse. Elle n’est donc pas plus gênante qu’avec la Frame Generation traditionnelle. Nous aurions toutefois tendance à déconseiller l’utilisation de la technologie MFG sur les titres compétitifs et autres les fast-FPS, où chaque milliseconde peut compter. Mais nul doute que les joueurs concernés en sont déjà avisés.

En benchmarks synthétiques

Voyons à présent ce que vaut la RTX 5080 mobile à l’épreuve de benchmarks synthétiques. À défaut de nous offrir un aperçu de ses performances en situation réelle, ces derniers ont le mérite de nous permettre une comparaison aisée et précise avec d’autres GPUs. Et puisque nous disposons de données issues de nos précédents tests des NVIDIA GeForce RTX 5080 Founders Edition, RTX 4080 Founders Edition et AMD Radeon RX 7900XTX, arguez qu’il serait dommage de ne pas y jeter un oeil.

Voici les résultats obtenus sur les benchmarks Speed Way, Port Royal et Time Spy Extreme de 3D Mark par ces différentes puces.

Les résultats sur 3D Mark. © Clubic

En benchmarks, nos précédentes impressions se confirment encore un peu plus. À TGP égal, la RTX 5080 mobile offre un niveau de performances brut proche de celui de « l’ancienne » RTX 4090 mobile. En revanche, notre 5080 mobile ne fait pas du tout le poids face à son homologue de bureau, qui la devance sans la moindre difficulté dans tous les benchmarks.

Il n’y a aucune surprise ici, car si la RTX 5080 de bureau dispose bien du même nombre de transistors que notre variante « maxQ », elle dispose (entre autres) d’un plus grand nombre de coeurs CUDA (10 752 contre 7 680), mais aussi de plus de coeurs Tensor (336 contre 232) et de coeurs RT (84 contre 58).

En l’état, la RTX 5080 mobile correspond plutôt au nouveau milieu de gamme de bureau signé NVIDIA. Logique pour une puce vouée à être embarquée dans le châssis compact d’un ordinateur portable, et qui est par essence restreinte sur le plan énergétique.

Jouer sur batterie

Puisque que nous parlons de maîtrise énergétique, et comme NVIDIA assure avoir musclé son jeu dans ce domaine avec les nouvelles technologies MaxQ détaillées plus haut, voyons enfin ce que la RTX 5080 mobile peut offrir dans un domaine où les GPUs dédiés sont habituellement assez peu à l’aise : le gaming sur batterie.

N’y allons pas par quatre chemins, l’expérience s’est révélée à peu près aussi inintéressante que nous l’avions imaginée. Si les nouveautés de NVIDIA en la matière permettent de limiter la casse et ouvrent (un peu) plus le champ des possibles sur batterie, il ne faut pas espérer de miracles.

En mode Battery Boost, la qualité graphique est fatalement réduite... © Clubic

Outre l’autonomie très limitée à laquelle nous sommes instantanément confrontés sur le Raider 18 HX AI (pourtant équipé d’une batterie de 99 Wh), l’activation du mode Battery Boost a d’abord eu pour effet de faire planter Cyberpunk 2077 à trois reprises au démarrage.

Une fois lancé, en utilisant les réglages optimisés appliqués depuis la NVIDIA App, nous parvenions à jouer en 2400p à 60-70 FPS sans trop subir de yoyo sur la fluidité (merci la Multi Frame Generation), avec une qualité visuelle fatalement réduite (réglages en moyen ou bas, ray tracing désactivé…) mais néanmoins acceptable.

Sur Alan Wake 2, le constat était moins convaincant. Nous obtenions bien ici une fluidité moyenne avoisinant les 90 FPS, mais avec une définition 1600p « seulement » et, surtout, une qualité graphique beaucoup plus réduite que sur Cyberpunk 2077 (tous les réglages à leur niveau le plus bas).

Globalement, l’intérêt du mode Battery Boost semble donc varier assez sensiblement d’un jeu à l’autre. Et quant à la batterie, elle était à plat au bout de 1 heure et 20 minutes de jeu environ.

Les résultats en création et en IA

Notre test ne serait pas complet sans un aperçu de ce que permet la RTX 5080 mobile en utilisation créative et en IA. Deux domaines d’expertise que NVIDIA revendique un peu plus à chaque nouvelle génération de GPU.

Sur le plan créatif, les RTX 5000 ont notamment pour particularité de savoir à présent gérer, nativement, le standard 4:2:2 Ce sous-échantillonnage chromatique, apprécié des professionnels de l’image et de la vidéo, a pour principal intérêt de conserver bien plus de détails dans les couleurs que le 4.2.0, tout en restant efficace pour le streaming et le montage.

Les résultats sur Geekbench AI

Cette prise en charge du standard 4:2:2 par les puces Blackwell, ouvre donc la voie à de meilleurs contenus en 4K HDR, puisque c’est à présent le GPU (et non plus le CPU) qui peut se charger d’encoder ce type de vidéos… avec un gain de temps considérable à la clé.

Bien sûr, les nouveaux GPUs de NVIDIA sont également très agiles en rendu 3D. De notre côté, nous nous concentrerons justement sur les performances de la RTX 5080 sur ce terrain, au travers des résultats obtenus sur les benchmarks V-Ray 6 et Blender.

Les résultats sur Blender Benchmark

Sur le premier, la nouvelle puce de NVIDIA totalise 7 396 points (en calcul RTX et non CUDA), contre 6 335 points du côté de la RTX 4090, qui s’incline donc sans moufter. Sur Blender Benchmark, l’ancien GPU des verts fait par contre de la résistance avec 6555 points au compteur… contre 5057 points pour la RTX 5080. Cette dernière affiche néanmoins des performances de haute volée sur ce terrain pour une puce mobile.



Sur l’intelligence artificielle, sous Geekbench AI, la RTX 5080 mobile tire enfin partie de ses 1334 TOPs pour devancer la RTX 4090 (686 TOPs) d’une courte avance. Elle glane en effet 28 467 points en single precision et 49 170 en half precision ; tandis que la RTX 4090 s’en tient à 28 126 points en single precision et 41 061 en half precision. Contre toute attente compte tenu de leurs spécifications respectives, les deux puces sont donc au coude à coude sur ce terrain.

Alan Wake 2, Bright Falls et le Path Tracing, un trio de tous les délices. © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

NVIDIA GeForce RTX 5080 mobile, l’avis de Clubic :

Les performances d’une RTX 4090 mobile, avec les nouvelles technologies de NVIDIA en prime, et notamment la providentielle Multi Frame Generation. C’est un peu comme ça que nous décririons la nouvelle RTX 5080 mobile après une grosse semaine d’utilisation, de benchmarks et de mesures diverses.

À cet égard, notre impression est donc positive : la montée en gamme par rapport aux RTX « Ada Lovelace » s’avère bel et bien intéressante, mais plus sur le plan logiciel qu’en matière de performances brutes. Difficile en effet de ne pas tiquer face à la progression somme toute modeste de cette génération « Blackwell » lorsque les technologies (hyper sophistiquées) de NVIDIA ne sont pas mobilisées.

Sur ce point, on sent toutefois que la firme a procédé à un arbitrage très conscient, en s’investissant massivement sur le logiciel, l’optimisation et l’IA, plus que sur le silicon à proprement parler. De quoi nous donner un aperçu de ce que deviendra — probablement — le marché du GPU dans les prochaines années. Un secteur où le génie prédictif et génératif de l'intelligence artificiel prendra petit à petit le pas sur les progrès du matériel « pur jus ».

La fin d’une époque et le commencement d’une nouvelle ? Voilà en tout cas ce que nous inspirent ces nouvelles puces… plus encore que par le passé.

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