L’attente est terminée et les premières cartes RTX série 50 sont de sortie. La génération Blackwell vantée par NVIDIA tient ses promesses d’intelligence artificielle avec, notamment, l’atout DLSS 4 pour les joueurs. Mais au-delà du modèle Founders Edition, les cartes des partenaires sont-elles au niveau ? Un début de réponse avec le test de la RTX 5090 32G SUPRIM SOC de MSI.

SUPRIM SOC : le modèle le plus haut de gamme de MSI © Nerces pour Clubic
SUPRIM SOC : le modèle le plus haut de gamme de MSI © Nerces pour Clubic

Vous le savez, le test d’une carte graphique prévue pour décliner la génération Blackwell ne revient pas sur les améliorations liées à l’architecture de NVIDIA. Si vous souhaitez en savoir plus sur les nouveautés matérielles et logicielles, nous vous invitons à (re)lire le test de la GeForce RTX 5090 Founders Edition par Colin.

Les plus
  • Des performances démesurées
  • La qualité d'image du modèle Transformer
  • La multi-frame generation
  • 32 Go de VRAM
  • Refroidissement efficace et silencieux
Les moins
  • Le prix, largement au-dessus du MSRP
  • La taille de la carte et son poids
  • L'efficacité énergétique qui stagne sans le DLSS 4
  • Alimentation de 1000 watts indispensable
  • 4K 300 images/sec, est-ce bien nécessaire ?
Une belle bête de plus de 35 centimètres de long ! © Nerces pour Clubic

Une carte gigantesque !

À la réception du colis envoyé par MSI, nous ne nous doutions pas de la taille de la carte : nous n'avons jamais eu de SUPRIM SOC entre les mains. NVIDIA a conservé la même longueur que le modèle RTX 4090 FE et est même parvenu à en réduire l’épaisseur de quelques centimètres pour ne plus occuper que deux emplacements PCI Express. Eh bien… c'est peut-être le cas pour MSI, mais cette RTX 5090 32G SUPRIM SOC n'en est pas moins monstrueuse ! Autant être clair, elle ne rentrera pas dans tous les boîtiers.

Le conditionnement est impeccable : à ce prix, il vaut mieux © Nerces pour Clubic

Faisons tout de suite le point : 359 millimètres de long pour 150 mm de large et une épaisseur de 76 mm, il faudra prévoir une tour de grande taille pour installer la bête. Par ailleurs, à 3 695 grammes pour le package complet et encore 2 840 g pour la seule carte RTX 5090 32G SUPRIM SOC, il faudra aussi faire attention à sa fixation. Bien sûr, MSI livre le maintenant classique petit accessoire qui accompagne toutes les grosses cartes : il permet d’en soutenir le poids.

Au dos de la carte, le logo SUPRIM SOC © Nerces pour Clubic

Pour le reste, il convient surtout d’insister sur la proximité qui existe entre ce modèle et les SUPRIM de la gamme RTX série 40. On retrouve notamment la backplate grise en métal. On retrouve aussi l’insert SUPRIM qui s’illumine de bleu sur la tranche de la carte avec, à proximité, le même petit interrupteur pour passer le BIOS en réglage slient ou gaming pour changer la courbe des ventilateurs. On retrouve enfin, justement, le même système de refroidissement.

À gauche, le fameux adaptateur d'alimentation et, à droite, l'interrupteur deux positions pour le BIOS : slient ou gaming, ça ne change finalement pas énormément © Nerces pour Clubic

Celui-ci est composé de trois ventilateurs STORMFORCE de 104 mm de diamètre. Ils sont dotés de sept pales reliées par un cercle de plastique. Surtout, ils surplombent un imposant dissipateur en aluminium traversé par sept caloducs qui font contact avec la chambre à vapeur. Nous l’avons dit, il est possible d’ajuster la courbe des ventilateurs en jouant sur le réglage du BIOS. L’un dans l’autre, on devrait pouvoir disposer d’un GPU plus au frais que sur la carte Founders Edition.

Vue éclatée de la carte et de son système de refroidissement © MSI

Terminons cette rapide présentation en précisant que la RTX 32G SUPRIM SOC dispose d’un PCB différent de celui de la Founders Edition. Plus grand, il intègre directement toute la connectique de la carte : les trois DisplayPort 2.1a, l’unique HDMI 2.1b, les trois connecteurs ventilateurs et la prise d’alimentation 16 broches capable de fournir un maximum de 600 watts. Enfin, MSI insiste sur la présence de DrMOS MP87993 pour les phases d’alimentation, comme sur la Founders Edition de NVIDIA.

HWInfo est le premier logiciel à faire le point sur notre carte © Nerces pour Clubic

Protocole de test

Nous avons reconduit le même protocole de test que pour l’article mettant en lumière les performances de la GeForce RTX 5090 Founders Edition avec quelques changements du côté des logiciels utilisés, mais une configuration identique : elle met à contribution de la DDR5, mais reste sur la 12e génération de processeurs Intel. Le Resizable BAR est activé dans le BIOS.

Les multiples onglets de CPU-Z © Nerces pour Clubic

Configuration de test

  • Carte mère : ASUS ROG Strix Z790-E Gaming WiFi II
  • Processeur : Intel Core i9-12900K
  • Mémoire : G.Skill Ripjaws S5 DDR5-6000 CL28 (2x 16 Go)
  • SSD « système » : Crucial T500 2 To
  • Refroidissement : ASUS ROG Ryujin III 360 ARGB
  • Alimentation : NZXT C1200 (1 200 watts)
La RTX 5090 32G SUPRIM SOC vue par GPU-Z © Nerces pour Clubic

Côté logiciel, nous utilisons Windows 11 Professionnel 64-bit 24H2 10.0.226100. De manière on ne peut plus logique, NVIDIA nous a livré ses derniers pilotes, les GeForce 571.86, accompagnés de la NVIDIA App en 11.0.2.284. Notre plateforme Z790 exploite les pilotes chipset Intel 10.1.19600.8418.

Mal enclenché, bien enclenché, le détrompeur de couleur fait le job © Nerces pour Clubic

Qu’en est-il des performances ?

En toute logique, la RTX 5090 32G SUPRIM SOC de MSI devrait être un peu plus costaude que la RTX 5090 Founders Edition du fait d’une fréquence de fonctionnement un chouia supérieure : on parle de 2 512 contre 2 407 MHz en boost car pour la fréquence de base (2 017 MHz) ou pour la fréquence des 32 Go de GDDR7 (1 750 MHz), rien ne change.

3DMark

Performances observées sur 3DMark © Nerces pour Clubic

Vous en avez l’habitude, c’est toujours l’inévitable 3DMark qui ouvre le bal des performances. Un outil qui multiplie les scènes pour mettre en valeur différentes spécificités graphiques. Nous ne vous en présentons « que » trois : Port Royal, Time Spy Extreme et SpeedWay.

Trois scènes différentes donc, mais des conclusions très similaires : les écarts observés entre les deux RTX 5090 sont à peu près toujours les mêmes avec un léger avantage à la SUPRIM SOC, autour de 7 % tout de même. Pour être honnête, nous ne nous attendions pas à pareil écart entre deux cartes par ailleurs très similaires.

Blender benchmark

Performances observées sur Blender Benchmark © Nerces pour Clubic

Le passage au benchmark de Blender permet d’ailleurs de revenir à quelque chose de plus conforme à ce à quoi nous nous attendions. Là encore, c’est la RTX 5090 32G SUPRIM SOC qui l’emporte, mais MSI ne peut prétendre au même écart que sur 3DMark : si sa carte mène à nouveau la danse, nous ne parlons plus que d’un écart de moins de 2 % avec la Founders Edition.

V-Ray benchmark

Performances observées sur V-Ray benchmark © Nerces pour Clubic

Outil dédié au ray tracing, V-Ray est intéressant alors que cette technologie est plus que mise en avant par NVIDIA aujourd’hui. L’écart observé entre les Founders Edition RTX 4090 et RTX 5090 était important, mais nous ne décelons rien de très concluant entre nos deux modèles de RTX 5090 : une fois encore, c’est la MSI qui l’emporte, mais l'écart se réduit encore avec la Founders Edition, à peine 1 %, autant dire, rien du tout.

Procyon

Les RTX 5090 distancent largement la RTX 4090 sur le test optimisé pour le FP4 © Nerces pour Clubic

Pour ne pas alourdir notre article, nous limitons Procyon à l’utilisation de l’outil de génération d’images. L’intelligence artificielle met alors lourdement à contribution le GPU de nos deux RTX 5090 avec, c’est maintenant une constante, un léger avantage pour le modèle MSI. Comment ? Vous ne le voyez pas sur notre graphique ? C’est que l’avantage est minuscule et qu’avec les arrondis… eh bien, il ne ressort tout simplement pas !

Performances ludiques

Comme lors du test de la GeForce RTX 5090 Founders Edition, nous ne vous proposons nos tests ludiques qu’en définition 4K (2 160p) afin de prendre en compte la puissance de la carte. Pour plus de clarté, nous avons également rassemblé tous les jeux testés sur un seul et même graphique. Voici le détail des réglages pour chacun des titres retenus.

  • Cyberpunk 2077 : preset RT Overdrive, path tracing ON, ray reconstruction ON, DLSS qualité avec le nouveau modèle Transformer, frame generation MAX (OFF sur la RTX 3090, 2X sur la RTX 4090 et 4X sur la RTX 5090).
  • Avatar: Frontiers of Pandora : preset ultra, FSR équilibré, FSR frame generation ON (fixe)
  • Black Myth: Wukong : preset cinématique, DLSS équilibré (60%), frame generation ON
  • Forza Motorsport : preset ultra, DLSS équilibré
  • Red Dead Redemption 2 : preset ultra, DLSS OFF
  • Total War Warhammer III : preset ultra
Performances observées sur notre sélection de jeux © Nerces pour Clubic

Sur les six jeux que nous avons retenus pour ce test, il apparaît clairement que l’écart générationnel entre la RTX 4090 et la RTX 5090 dépend beaucoup des technologies mises en œuvre. Sur Cyberpunk 2077, c’est le jour et la nuit avec les apports de DLSS 4. La MSI fait d’ailleurs encore un peu mieux que le modèle Founders Edition pour des résultats à peine croyables.

Sur Black Myth: Wukong, Forza Motorsport et Total War Warhammer III, la RTX 5090 fait beaucoup mieux que la RTX 4090, mais dans une moindre mesure – tout de même – que sur Cyberpunk 2077 et, cette fois, l’écart entre les deux modèles de RTX 5090 est bien plus faible, pour ne pas dire nul dans le cas du jeu de The Creative Assembly.

Enfin, Avatar: Frontiers of Pandora et, plus encore, sur Red Dead Redemption 2 on voit les limites de Blackwell : si rastérisation il y a ou s’il faut se baser sur la technologie concurrente – le FSR d’AMD, pas le choix sur Avatar – les RTX 5090 sont certes au-dessus des RTX 4090, mais de manière bien plus marginale. Chez Rockstar, le résultat est presque triste et on espère que le studio saura mettre à profit DLSS pour Grand Theft Auto VI.

De l’efficacité /watt et/euro

Avant de lancer Blackwell, NVIDIA avait promis des optimisations en matière d’efficacité énergétique grâce, notamment, à une gestion plus fine de la consommation. Le test de la RTX 5090 Founders Edition n’avait toutefois pas permis de mettre en évidence de très nets apports. Sans activation de DLSS 4 en tout cas.

Consommation électrique

Consommation au repos et, surtout, en charge sur 3DMark Time Spy Extreme © Nerces pour Clubic

Sans surprise, alors que NVIDIA annonce la nécessité d’une alimentation d’au moins 1000 watts, la RTX 5090 est un gouffre énergétique. Un gouffre qui déborde nettement la génération précédente représentée par l’inévitable RTX 4090. Le modèle RTX 5090 32G SUPRIM SOC de MSI se montre un peu plus gourmand encore que la Founders Edition, et ce, au repos comme en charge.

Bien sûr, c’est sur le résultat en charge qui peut faire frémir avec un indicateur qui déborde les 560 watts, sur de courtes périodes certes, et vient se rapprocher du TGP annoncé par NVIDIA (575 watts). Aucun doute, comme le disait Colin dans son test de la Founders Edition, une alimentation de 850 watts ne sera pas davantage suffisante ici.

Efficacité et « rentabilité »

Plus la valeur est élevée, plus la carte est efficace © Nerces pour Clubic

La consommation est élevée, mais les performances également. Se pose donc la question du ratio performances/watt de la carte. Hélas, à ce petit jeu et en se basant sur le test Port Royal de 3DMark, la RTX 5090 32G SUPRIM SOC de MSI fait certes un peu mieux que la Founders Edition, mais le gain par rapport à la RTX 4090 FE reste marginal.

Plus gênant pour MSI et sa carte à plus de 3 000 euros, l’indice de performances/euro s’effondre carrément, et ce, que l’on parle de mettre la RTX 5090 32G SUPRIM SOC en face de la RTX 4090 ou en face de la RTX 5090. Reste à voir si les partenaires de NVIDIA seront en mesure de proposer des cartes au MSRP annoncé par la firme américaine pour ses Founders Edition.

Plus la valeur est élevée, plus la carte est efficace © Nerces pour Clubic

Pour redorer le blason des RTX 5090, nous avions fait figurer une autre référence pour le calcul des indices, Cyberpunk 2077 avec DLSS 4 activé. Forcément, comme les performances s’envolent grâce au multi-frame generation, l’indice est plus favorable au moins pour ce qui est des performances par watt. La RTX 4090 est cette fois largement battue et la RTX 5090 signée MSI fait jeu égal avec la FE.

En réalité, le ratio performances par euro profite lui aussi du boost offert par DLSS 4, mais dans une moindre mesure : preuve que le surcoût demandé par NVIDIA – et plus encore pour la carte signée MSI – est assez difficile à justifier auprès des seuls joueurs.

MSI RTX 5090 32G SUPRIM OC : l’avis de Clubic

Conclusion
Note générale
8 / 10

Un monstre dans tous les sens du terme, la RTX 5090 32G SUPRIM OC signée MSI est effectivement une carte très puissante qui fera tourner tous les jeux du moment sans la moindre difficulté… et plus encore lorsque DLSS 4 sera davantage répandu.

Pour autant, la carte n’est pas réellement plus performante que le modèle Founders Edition de NVIDIA alors qu’elle en augmente le prix de plus ou moins 40 % (3 200 euros à confirmer à l'heure où nous écrivons ces lignes). Reste à savoir si ce « MSRP » annoncé par NVIDIA est réellement tenable pour des fabricants qui doivent parvenir à se faire une marge sur la seule vente des cartes… ce qui n’est sûrement pas le cas de NVIDIA.

Problème, la RTX 5090 32G SUPRIM OC n’est pas seulement hors de prix, elle est aussi « hors de taille ». À pratiquement 36 centimètres de long pour 15 cm de large, elle ne rentrera tout simplement pas dans tous les boîtiers alors qu’elle occupe 3,5 emplacements PCI Express et que son poids flirte avec les 3 kilogrammes. Une carte absolument gigantesque qui ne se destine pas à un large public.

Les plus
  • Des performances démesurées
  • La qualité d'image du modèle Transformer
  • La multi-frame generation
  • 32 Go de VRAM
  • Refroidissement efficace et silencieux
Les moins
  • Le prix, largement au-dessus du MSRP
  • La taille de la carte et son poids
  • L'efficacité énergétique qui stagne sans le DLSS 4
  • Alimentation de 1000 watts indispensable
  • 4K 300 images/sec, est-ce bien nécessaire ?

Fiche technique Test MSI RTX 5090 32G SUPRIM SOC : le nec plus ultra de la carte graphique se paie très, mais alors très cher !

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