« Cette fois, c'est vrai », il arrête... les longs métrages. Il l'avait déjà dit maintes fois dans le passé, même « cette fois c'est vrai », il rempile. Fera-t-il des courts-métrages ? « Je suis libre », répond-t-il. Qui vivra verra. Lui, en tout cas, même s'il ne promet plus de films d'animation, a bien l'intention de continuer d'aller au studio tous les jours (sauf le dimanche si possible) pendant encore au moins 10 ans si dieu lui prête vie.
« Cette fois c'est vrai », disent les journaux: le premier opérateur japonais de télécommunications mobiles, NTT Docomo, va à son tour proposer le populaire smartphone iPhone d'Apple à partir du prochain modèle, ce qu'attendaient depuis des années une partie de ses quelque 62 millions de clients, et ce sur quoi les journaux spéculaient déjà depuis longtemps. Mais cette fois, c'est sans doute vrai.
D'après la presse nippone, Docomo serait en phase finale de négociations avec le groupe américain qui devrait présenter la semaine prochaine un nouvel iPhone. Un indice ? « Docomo a prévenu que son espace "smartphones" au centre de Tokyo serait fermé pour renouveau le 11 septembre, le lendemain même de la conférence d'Apple. Il va installer des iPhone », supputent les journalistes.
NTT Docomo est jusqu'à présent le seul des trois plus importants prestataires de services cellulaires nippons à ne pas offrir à ses abonnés la possibilité d'utiliser les smartphones d'Apple. Beaucoup de ses clients s'en plaignent. Ils ne le quittent pas tous et patientent parce que Docomo leur fait des ristournes afin de les garder, mais ils se languissent quand même en attendant que l'iPhone apparaisse dans la gamme de Docomo qui, s'il franchit le Rubicon, aura quand même laissé des plumes au passage.
L'absence de l'iPhone dans son catalogue lui aurait en effet fait perdre jusqu'à 3,5 millions de clients, des utilisateurs qui soit l'ont quitté, soit ont choisi dès le départ l'un de ses deux principaux concurrents, SoftBank ou KDDI.
SoftBank, à partir du premier modèle iPhone 3G en 2008 (le tout premier iPhone n'était pas compatible avec les réseaux nippons), puis KDDI depuis deux ans rencontrent un très grand succès avec les smartphones d'Apple, même si le décollage a été un peu lent.
Initialement, Apple avait choisi un seul opérateur par pays, généralement le plus important. Mais dans le cas du Japon, le PDG de SoftBank, qui avait établi une liaison directe et amicale avec feu Steve Jobs, est parvenu à remporter le marché. Ce monopole de facto a été interrompu par KDDI en octobre 2011 et tout le monde s'attendait à ce que NTT Docomo lui emboîte le pas.
Si tel est le cas cette fois, la distribution de l'iPhone par NTT Docomo constituerait aussi une bonne nouvelle pour Apple qui a cédé du terrain face au sud-coréen Samsung, dont la part de marché mondiale (plus de 30%) est deux fois plus importante que la sienne. NTT Docomo compte près de 62 millions d'abonnés (plus de 40% de parts de marché au Japon), ce qui garantit la vente de plusieurs millions d'iPhone.
Il s'agirait toutefois d'un nouveau changement de stratégie de la part de NTT Docomo, signant le ratage de son initiative récente appelée « Two tops » qui privilégiait la vente de mobiles Samsung et Sony et les nombreuses possibilités fonctionnelles associées au système d'exploitation Android. Cette tactique de lutte contre la puissance de l'iPhone n'a toutefois pas suffi à stopper l'exil de clients. Elle a en revanche tué les derniers espoirs de plusieurs fabricants japonais de smartphones, qui sont quasi absents à l'extérieur (à l'exception de Sony) et souffrent sur leur propre marché.
NEC, pionnier japonais du monde des mobiles, a décidé il y a peu de renoncer à développer, fabriquer et vendre des smartphones, ne parvenant pas à rentabiliser cette activité à cause de la concurrence étrangère d'Apple et Samsung.
NEC perd de l'argent à cause des frais de conception de ces téléphones portables de plus en plus évolués. Triste fin. Car sans NEC, NTT Docomo n'aurait sans doute pas été à l'avant-garde de l'évolution des mobiles et services afférents. C'est NEC qui le premier est parvenu à échanger des e-mails sur réseaux cellulaires, c'est grâce à NEC que NTT Docomo a lancé l'i-mode en 1999.
Désormais, NEC, qui comme Sharp pêche par une pitoyable stratégie commerciale, n'a pas du tout réussi à mettre à profit son avance technique. C'est d'ailleurs la même chose avec les tablettes. NEC en avait fabriqué une avant l'iPad d'Apple mais s'est fait griller la priorité sur la mise sur le marché. Les fabricants japonais ont peut-être commis l'erreur de créer des marques de smartphones ("Eluga" pour Panasonic, Aquos Phone pour Sharp ou encore Medias pour NEC) sans les moyens de promotion nécessaires pour les imposer.
Bref, aujourd'hui, NEC est confronté au Japon à un marché qui s'est ouvert aux concurrents extérieurs (l'américain Apple, les Sud-Coréens Samsung et LG), lesquels ont avalé d'importantes parts de marché ces deux dernières années sur le créneau des smartphones au détriment des encore nombreuses marques locales (Sharp, Fujitsu, Sony, Panasonic, Toshiba, Kyocera, etc.). L'activité des mobiles de NEC avait déjà absorbés celles de Casio et Hitachi au bord du gouffre.
L'iPhone d'Apple est désormais en tête des ventes dans l'archipel. Du coup, le marché nippon des mobiles, autrefois monopolisé par les groupes japonais, a radicalement changé. La migration très rapide vers les smartphones reposant sur des systèmes d'exploitation étrangers (iOS d'Apple, Android de Google) a retiré aux fabricants japonais tous les avantages dont ils jouissaient auparavant.
Avant de renoncer, NEC espérait poursuivre via une collaboration avec le groupe chinois Lenovo (auquel il s'est déjà associé pour les PC), mais ces négociations auraient achoppé sur le partage des tâches et investissements entre les deux protagonistes.
Ce n'est pas tout: le géant japonais de l'électronique Panasonic risque lui aussi cesser de proposer des smartphones au Japon à cause de la chute de ses parts de marché.
La production dans une usine en Malaisie devrait cesser d'ici à mars 2014.
Panasonic aurait aussi l'intention de céder ses activités d'équipements de réseaux cellulaires à des étrangers comme Nokia ou autre groupe spécialisé, selon la presse nippone.
A l'instar de son compatriote NEC, la présence de la marque Panasonic est réduite à la portion congrue à cause de la force des grands fabricants étrangers. Au lieu de 1,3 million d'exemplaires prévus, Panasonic ne devrait en vendre cette année au Japon que 220 000.
Après avoir enregistré des pertes considérables deux années de suite, Panasonic est forcé de faire des choix pour recouvrer des marges durables. Les smartphones ne redeviendront pas facilement une activité rentable a jugé le groupe.
Panasonic devrait néanmoins continuer à proposer à l'étranger sous sa marque des smartphones dont la conception et la fabrication sont confiées à une firme tierce, ainsi que des mobiles traditionnels au Japon.
Avant NEC et bientôt sans doute Panasonic, plusieurs autres sociétés nippones avaient jeté l'éponge, dont Mitsubishi Electric et Sanyo. Car si les Japonais sont champions pour fournir tous les composants qui entrent dans ces smartphones (à commencer par les écrans de modèles d'Apple et Samsung), ils n'ont jamais réussi à se faire une place parmi les grands acteurs mondiaux du secteur, à l'exception de Sony. Le cas récent du finlandais Nokia, qui après avoir détenu 40% du marché mondial des téléphones portables, a fini par vendre son activité de mobiles à Microsoft, prouve en outre s'il en était encore besoin que, dans ce domaine, les places acquises sont fragiles.