Mercedes teste une peinture solaire qui ajoute jusqu’à 12 000 km d’autonomie par an aux véhicules électriques. Ultra-fine et sans terres rares, elle transforme la carrosserie en source d’énergie passive.

La peinture solaire testée par Mercedes pourrait faire gagner jusqu'à 12 000 km d'autonomie supplémentaire par an - ©Chuchawan / Shutterstock
La peinture solaire testée par Mercedes pourrait faire gagner jusqu'à 12 000 km d'autonomie supplémentaire par an - ©Chuchawan / Shutterstock
L'info en 3 points
  • Mercedes explore une peinture solaire révolutionnaire qui transforme la carrosserie en panneau solaire, offrant une énergie passive.
  • Ce revêtement innovant est ultra-fin, exclut l'utilisation de terres rares et promet une conception écologique.
  • Les véhicules ainsi équipés pourraient bénéficier d'une autonomie supplémentaire atteignant 12 000 km par an grâce à cette technologie.

Les voitures électriques gagnent en autonomie, mais la recharge reste un point sensible. Mercedes développe une peinture révolutionnaire contenant des cellules photovoltaïques. D’après la marque, ce revêtement génère assez d’électricité pour parcourir 12 000 km annuels sous un bon ensoleillement. La technologie, déjà testée sur des prototypes, pourrait équiper les futurs modèles haut de gamme.

Une peinture qui recharge la batterie dès que la voiture voit la lumière

Comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessus, Mercedes intègre des cellules solaires directement dans la peinture des véhicules. Ces modules mesurent 5 micromètres d’épaisseur – dix fois moins qu’un cheveu – et pèsent 50 grammes par mètre carré. Appliqués comme une pâte sur la carrosserie, ils captent la lumière même par temps nuageux. Le système alimente la batterie en permanence, que la voiture roule ou soit garée.

Sur un SUV doté de 11 m² de surface exposée (soit la taille moyenne d’un modèle de la marque), cette peinture produit assez d’énergie pour 12 000 km par an dans des conditions optimales. « À Los Angeles, le surplus solaire couvre 100 % des trajets quotidiens moyens », précise Mercedes. À Stuttgart, où les conducteurs parcourent 52 km par jour en moyenne, la peinture couvrirait 62 % de leurs besoins.

Contrairement aux panneaux solaires classiques, cette peinture n’utilise ni silicium ni terres rares. Ses matériaux, non toxiques et recyclables, la rendent moins chère à produire. « Nous visons une technologie abordable et durable », souligne la marque dans son communiqué.

Contrairement aux panneaux solaires classiques, cette peinture n’utilise ni silicium ni terres rares - ©Mercedes
Contrairement aux panneaux solaires classiques, cette peinture n’utilise ni silicium ni terres rares - ©Mercedes

Une solution prometteuse, mais avec des limites géographiques

L’efficacité de cette peinture dépend de trois facteurs : l’ensoleillement local, l’exposition au soleil et la surface disponible. Un véhicule garé en extérieur à Los Angeles pourrait se passer de bornes, alors qu’un même modèle en Allemagne devra encore se recharger régulièrement.

Mercedes reconnaît que la technologie ne convient pas à tous les usages. Les parkings couverts ou souterrains annulent son intérêt. Le surcoût lié à cette option pourrait aussi limiter son adoption initiale aux modèles premium. Pourtant, l’innovation séduit par sa simplicité. « Il suffit de se garer au soleil pour gagner de l’autonomie sans effort », explique un ingénieur impliqué dans le projet.

La startup californienne Aptera, qui a traversé les États-Unis avec un véhicule solaire, montre que le concept fonctionne à grande échelle. Mercedes s’en inspire pour développer une solution adaptable à des voitures grand public.

Mercedes doit encore prouver la durabilité de sa peinture face aux intempéries et aux lavages répétés. Le constructeur planche aussi sur un « frein intégré » moins énergivore et un « convertisseur de puissance innovant » pour optimiser l’autonomie. Autant de projets qui pourraient rendre ses véhicules électriques encore plus indépendants des bornes.