Live Japon : 12e au classement

Karyn Poupée
Publié le 13 octobre 2013 à 10h39
Les médias japonais guettent chaque année le classement sur le développement technologique établi pour le monde par l'Union internationale des Télécommunications (UIT). Ils ne l'ont donc pas raté cette année pour faire le même constat que les deux précédentes: la Corée du sud, qui n'est pas la meilleure amie du Japon, tant s'en faut, caracole en tête.

Dans l'édition 2013, le Japon, lui, n'est que 12e et cela le chagrine parce qu'il a perdu 4 places en un an et ne figure plus dans le top 10 que domine l'Europe du Nord (France non comprise). C'est que le pays du Soleil-Levant aimerait être la nation techniquement la plus avancée, mais le fait est qu'il est dépassé sur plusieurs plans, à cause notamment d'une population vieillissante. Et ce n'est pas le seul hit-parade dans lequel il est hors Top 10, relégué au 12e rang.


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Etabli depuis 2008, le rapport annuel « mesurer la société de l'information » montre les principales lignes d'évolution dans le domaine des technologies de l'information et de la communication (TIC) et évalue le coût et l'accessibilité économique des services TIC. L'indice de développement des TIC (IDI) qui sert de baromètre, permet, lui, de classer les pays en fonction de leurs résultats en termes d'infrastructures et d'adoption des TIC.

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En préambule, ce rapport indique que « 40% de la population mondiale utilisera internet fin 2013. Que les technologies et les services mobiles sont une composante essentielle de la société de l'information et que le nombre d'abonnements au large bande mobile avoisine aujourd'hui les 2 milliards pour 7 milliards de souscriptions cellulaires au total ».

Il ajoute que « les débits des réseaux à large bande fixe et mobile ne cessent d'augmenter, tandis que les prix des services diminuent et que les TIC deviennent financièrement plus abordables. En l'espace de quatre ans, les prix du large bande fixe ont ainsi accusé une baisse spectaculaire de 82% », assure ce document.

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L'indice de développement des TIC (IDI) est une valeur repère (présentée sur une échelle de 0 à 10) composée de onze indicateurs. Il a ainsi pour objectif de suivre et de comparer les progrès accomplis en matière de technologies de l'information et de la communication (TIC) dans les différents pays par rapport aux autres. L'indice IDI est divisé en trois sous-indices - accès, utilisation et compétences - chacun d'eux reflétant divers aspects et éléments du processus de développement des TIC.

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D'où il ressort que, la Corée du sud, avec un total de 8,57 points, continue d'être en tête pour la troisième année de suite en termes de progrès accomplis en matière de TIC, suivie de près par la Suède et les autres pays nordiques (Islande, Danemark, Finlande et Norvège). Les Pays-Bas, le Royaume-Uni, le Luxembourg et Hong Kong (Chine) se situent également dans les dix premières places du classement. Dans ce palmarès, qui prend en compte 157 pays, le Japon arrive au 12e rang mondial et au 5e en région Asie-Pacifique avec 7,82 points et la France est 18e avec 7,53 points (elle était 19e un an plus tôt).

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L'archipel nippon est à l'évidence handicapé par sa démographie, une pyramide quasi inversée, avec environ 25% de personnes de plus de 65 ans qui, bien que n'étant pas du tout rétives aux technologies, n'ont quand même pas la même utilisation des services ni la même aisance en ligne que les jeunes générations. Le Japon compte 12,2 millions de jeunes nés avec le numérique, soit un peu moins de 10% de la population. Il est ainsi 47e au hit-parade des pays comptant la plus importante part de jeunes nés avec le numérique, ce qui n'est pas une bonne place du tout. Sur ce plan, la France fait beaucoup mieux, puisqu'elle est 26e avec 11% de la population, soit 6,98 millions de personnes. Malgré une démographie défavorable, plus de 80% des habitants du Japon utilisent internet.

La Corée du Sud est quant à elle un pays où non seulement le développement et l'usage des TIC est fort mais aussi un de ceux où la proportion de jeunes nés avec le numérique est parmi les plus élevées. Elle est 3e en pourcentage à 13,5%, ce qui représente en gros 6,55 millions d'individus.

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Au classement du prix de l'accès à internet en mode large bande fixe en pourcentage du revenu par habitant, le Japon arrive 8e, avec un taux de 0,7% pour un revenu par habitant de 45 180 dollars. La France est pour sa part 12e dans ce sous-palmarès avec un taux de 0,8% pour un revenu par habitant de 42 420 dollars. Au Japon, s'est jouée une très forte concurrence sur les prix de l'ADSL, ce qui a fait considérablement baissé les prix, et quand est arrivée la fibre optique (FTTH), technique aujourd'hui très largement déployée avec les neuf dixièmes de la population couverte, la tactique pour faire migrer les clients sur ce support 4 fois plus rapide a été de proposer des tarifs pas beaucoup plus élevés. Ils sont de fait difficiles à augmenter ensuite, même si l'essentiel des connexions passent par le réseau optique de NTT qui est de loin le plus développé. A titre d'exemple, celui qui avait lancé la guerre des tarifs ADSL, le groupe SoftBank, avec des offres imbattables Yahoo BB ! n'a ensuite pas déployer son propre réseau de fibre optique et propose donc à ses clients un accès à internet qui repose sur celui de NTT.

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Au japon, le haut-débit mobile est un des plus (sinon le plus) développés au monde, puisque les réseaux 2G (équivalents du GSM) sont éteints depuis plusieurs années déjà, que tout le monde est donc déjà passé à la 3G voire à la presque 4G, des dizaines de millions de clients utilisant les services LTE (3,9G). Les prix du haut-débit mobile n'y sont en revanche pas parmi les plus bas, en dépit d'une féroce compétition tarifaire.

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Est aussi pris en considération dans ce classement le développement de la télévision numérique terrestre. Sur ce volet, le Japon n'a pas à rougir, car il a déployé un réseau performant qui permet de diffuser non seulement vers les téléviseurs traditionnels mais aussi vers les mobiles, la quasi-intégralité d'entre eux, à l'exception de iPhone d'Apple, étant dotés d'une puce de réception dédiée à ces signaux hertziens de télévision, sans utiliser la bande-passante du réseau cellulaire.

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Parce que le Japon a très vite mis en place des infrastructures dans ses villes où résident l'essentiel de la population, avec une proportion de jeunes plus importante que dans les zones reculées, le peu qu'il reste à faire (en région rurale où résident surtout des vieillards) est le plus difficile et les progrès globaux enregistrés d'une année sur l'autre ne sont pas mirobolants. Tandis que l'Australie par exemple ainsi que la Grande-Bretagne ont montré des évolutions notables de la qualité des infrastructures d'accès à internet, la seconde sans doute grâce au coup d'accélérateur donné par les jeux Olympiques de Londres en 2012.

De fait, on peut espérer que le Japon, qui reste quand même un pionnier dans le développement des infrastructures de pointe et de très grande qualité, avec des investissements colossaux de la part des opérateurs privés, aura à cœur dans les toutes prochaines années, et surtout à l'approche des JO de Tokyo en 2020, de démontrer à la planète entière son savoir-faire.

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Reste que cela ne résoudra pas le problème démographique qui risque quand même de continuer à le plomber dans le classement de l'UIT. Au train où vont les choses, la population nippone va continuer de diminuer et vieillir. Ce n'est pas en 7 ans ni même en 10 que cela changera fondamentalement.
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