Live Japon: Wii U au rebut, applis et NX en vue

Karyn Poupée
Publié le 01 mai 2016 à 05h00
Nintendo, pionnier nippon des jeux vidéo, aligne les mauvaises années depuis le début de la décennie et rien de franchement meilleur n'est attendu avant un an, c'est-à-dire avant le lancement en mars 2017 (si tout va bien) de la nouvelle console appelée NX. Cette console ne sera pas présentée à l'E3 en juin, mais lors d'un événement spécial d'ici à la fin de l'année, a prévenu le PDG de Nintendo.
On ne sait rien de cette machine, on suppose qu'il s'agit d'une console de salon, mais en réalité Nintendo ne la présente pas ainsi. Le mot japonais qui signifie qu'il s'agit d'un appareil « fixe, non portable », généralement employé pour designer les modèles de salon, n'est cette fois pas utilisé dans les documents publiés ou paroles des dirigeants. Le seul élément donné est « nouveau concept ». De facto, on ne serait pas étonné qu'il s'agisse d'un appareil hybride ayant la double vocation de console de jeu fixe et portable ou de couplage avec un smartphone.

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En attendant la sortie de ce produit, Nintendo va avoir du mal à faire le buzz sur la Wii U qu'il n'espère d'ailleurs vendre qu'à 800 000 exemplaires dans le monde dans les douze mois d'avril 2016 à mars 2017, ce qui le cas échéant ne portera le total pour ce modèle qu'à environ 13,5 millions en quatre années, ce qui s'assimile à un échec."La production en sera fortement baissée cette année" et sera stoppée dans le courant de l'année suivante, a prévenu Nintendo. Par comparaison, la PlayStation 4 (PS4) de Sony, sortie fin 2013 (un an après), s'est déjà écoulée à quelque 40 millions d'unités.

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S'agissant de l'année comptable écoulée (avril 2015 à mars 2016), Nintendo n'a guère de motifs de satisfaction. Son bénéfice net a chuté de 60% comparé à celui de l'exercice précédent, à tout juste 132 millions d'euros. Bien que le groupe ait longtemps tenté de minimiser l'impact sur ses affaires de la popularité des divertissements sur smartphones, la réalité est bel et bien que les ventes de consoles et de jeux en souffrent.
Certes, il y a encore de grands succès commerciaux comme "Splatoon" et "Super Mario Maker" pour la Wii U, ou diverses sagas sur 3DS, mais cela n'a pas empêché le chiffre d'affaires du groupe de chuter encore de 8% à 505 milliards de yens (environ 4 milliards d'euros), ce qui revient à une division par 4 comparé à celui d'il y a 7 ans.


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Pour l'année débutée le 1er avril, Nintendo table sur la NX.
Quoi qu'il en soit, les effets positifs des ventes de cette console seront de facto limités, puisqu'elle ne sera dans le commerce qu'au cours du dernier mois de l'exercice et ce en admettant qu'il n'y ait pas de retard. Pour tenir les objectifs, il va falloir engranger de l'argent avant. La maison-mère de Mario table sur la vente de 5 millions de 3DS, machine de poche pour laquelle il va élargir la gamme des figurines interactives "amiibo" qui en renforcent l'attrait.
Doivent aussi être lancées dans les mois à venir (« à partir de cet automne » selon le patron) quatre applications pour smartphones, venant s'ajouter à Miitomo. Ce réseau social ludique, offert depuis mars dans 16 pays, a déjà été téléchargé 10 millions de fois, mais on ne sait pas encore ce que cela signifie en termes d'usage réel ni en termes de revenus, car cette appli ne fait entrer d'argent dans les tiroirs-caisses que lorsque les utilisateurs décident de mettre la main au porte-feuille pour ajouter des options payantes. « Nous ne souhaitons pas communiquer les chiffres des utilisateurs actifs », a répondu le patron de Nintendo, lors d'une conférence de presse suivant la présentation des résultats.

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Reste que l'entrée de Nintendo sur le marché des applis pour smartphones était ô combien attendue et que les investisseurs de Nintendo ne sont pas mécontents qu'elle se soit concrétisée. Il a fallu du temps avant que l'ex-patron, Satoru Iwata, décédé brutalement d'un cancer en juillet dernier, ne reconnaisse à demi-mot que le groupe ne sortait pas indemne des coups de boutoir reçus du fait des progrès des jeux sur smartphones. Même si lui et ses successeurs n'ont pas tort de dire que techniquement les consoles et jeux dédiés présentent encore des avantages, ce n'est pas là que se joue la différence lorsqu'on veut toucher un très large public, mais sur la part d'amusement unique que peut conférer un jeu. Nintendo a donc au moins en partie compris, comme l'a prouvé la signature l'an passé d'un partenariat avec la firme nippone DeNA qui gère une plateforme de contenus pour mobiles. « Les jeux pour smartphones sont aussi un pilier et le génie Miyamoto, papa de Mario, est pleinement impliqué dans leur développement », a encore assuré le patron de Nintendo.

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La maison de Kyoto continue cependant d'affirmer que les grandes nouveautés resteront une exclusivité des consoles, car c'est par cela qu'elles trouveront encore preneurs. Ainsi en sera-t-il des nouveaux titres Pokémon, ces "montres de poche" dont la popularité ne se dément pas. La série fête ses 20 ans et un cumul de pas moins de 200 millions de jeux afférents ont été vendus.
"Pokémon sun & moon" est promis pour fin 2016, et doit fortement contribuer aux attentes financières du groupe qui espère doubler son bénéfice net en un an.
Karyn Poupée
Par Karyn Poupée

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