C'est la fin d'une époque en Inde. STOP. Celle du télégramme. STOP. Lancé en 1850 et maintenu depuis, le service des télégraphes d'Inde, géré par l'Etat, a envoyé son dernier message dimanche dernier. Les files d'attente étaient conséquentes dans le pays, pour envoyer une dernière missive depuis l'un des 75 bureaux télégraphiques qui fonctionnaient encore, malgré les importantes pertes financières enregistrées ces dernières années.
La popularisation d'Internet et de la téléphonie fixe et mobile dans le pays a largement participé au déclin du service. Ces dernières années, le nombre d'utilisateurs de téléphones portables a explosé en Inde : 867 millions d'utilisateurs étaient comptabilisés en avril dernier. De son côté, le ministère des télécommunications du pays a indiqué avoir perdu l'équivalent de 190 millions d'euros ces 7 dernières années, en maintenant actif de le réseau télégraphique. Malgré la réticence du ministre des télécommunications, Kapil Sibal, qui aurait souhaité voir le service maintenu, l'Etat a donc décidé d'arrêter les frais.
L'apogée du service avait été atteint dans les années 1980, durant lesquelles 45 000 bureaux étaient ouverts. Jusqu'à 600 000 télégrammes pouvaient partir chaque jour, et le service employait des dizaines de milliers de travailleurs. Jusqu'à récemment, le télégramme était le moyen privilégié par le gouvernement indien pour faire circuler certaines requêtes, notamment à destination des militaires. Le mail devrait désormais être privilégié.