facebook-application

Une grande association anti-vaccin américaine a annoncé intenter une action devant un tribunal fédéral de Californie. À ses yeux, le programme de fact-checking de Facebook portant sur les fausses informations scientifiques ou médicales viole ses droits constitutionnels.

La plainte touche également d'autres organismes portés sur la vérification de faits, comme le site PolitiFact.

Une conséquence de la nouvelle lutte de Facebook

La plainte a été déposée par la Children's Health Defense (CHD), une organisation à but non lucratif basée en Géorgie et notoirement connue pour son activisme anti-vaccin.

Dirigée par Robert F. Kennedy Jr. (le neveu du défunt président), ce dernier estime que Facebook, son P.-D.G. Mark Zuckerberg, mais aussi Science Feedback, Poynter et PolitiFact ont agi « conjointement ou de concert avec des agences gouvernementales fédérales » pour briser ses droits des premier et cinquième amendements, ajoutant que Facebook présenterait « des conflits insidieux avec l'industrie pharmaceutique et ses captives agences de santé ».

Jusqu'à récemment, la CHD était l'une des deux principales organisations (avec la Stop Mandatory Vaccinations) à y diffuser ses messages. Outre les vaccins, elle y diffusait également des messages contre la 5G.

L'année dernière, Facebook a toutefois pris les armes contre les publicités anti-vaccin, ajoutant sur la page Facebook de la CHD la mention « Cette page publie des articles sur les vaccins » accompagnée d'un lien renvoyant vers le site des centres américains de contrôle et de prévention des maladies. Le réseau social a également désactivé la possibilité pour la CHD d'utiliser sa plateforme pour des collectes de fonds.

Une censure, vraiment ?

Des mesures inacceptables pour Robert Kennedy. Il déclare : « Facebook censure actuellement la page de Children's Health Defence, ciblant sa purge contre des informations factuelles sur les vaccins, la 5G et les agences de santé publique ».

Il ajoute : « Il s'agit d'un cas important relatif au premier amendement, testant les limites de l'autorité gouvernementale et visant à censurer ouvertement les critiques non désirées des politiques gouvernementales et des produits pharmaceutiques et des télécoms sur les plateformes Internet privées ».

Reste à voir si cette plainte aboutira. The Verge rapporte que les juges ont déjà rejeté l'argument selon lequel les réseaux sociaux étaient des espaces publics liés par le premier amendement. Une grande partie des 115 pages de la plainte se contente de simplement contredire les affirmations des fact-checkers de Facebook, sans établir en quoi la vérification des faits serait une censure illégale.

L'initiative s'inscrit en revanche dans un mouvement plus large. Aux États-Unis, de nombreux élus conservateurs accusent les réseaux sociaux de présenter des préjugés politiques. Dans le cas présent, la plainte déposée par la CHD et Robert Kennedy insiste sur un décret récemment émis par l'administration Trump sur « la prévention de la censure en ligne ». Celui-ci doit empêcher les plateformes comme Facebook d' « étouffer les points de vue avec lesquels ils ne sont pas d'accord ».