Quand plusieurs grands acteurs du web s’engagent davantage pour la lutte contre la désinformation sur le réchauffement climatique, Facebook serait inactif face au phénomène.
Et pour cause. Selon une étude, la circulation d’informations erronées sur le changement climatique ferait recette sur le réseau social de Meta.
Facebook inactif face aux contenus climatosceptiques
Nouvelle semaine, nouvelles accusations à l’encontre de Facebook. Alors que la plateforme est déjà ébranlée par des révélations en cascade, une nouvelle étude indépendante menée par le Real Facebook Oversight Board et l’ONG de lutte en faveur de l’environnement Stop Funding Heat vient remettre de l’huile sur le feu. D’après elle, le réseau social de Meta contribuerait à la circulation de fausses informations sur le réchauffement climatique tandis que le géant américain reste inactif face aux contenus concernés, qui continuent pourtant de pulluler massivement sur la plateforme.
L’étude, menée à partir d’un échantillon de 48 700 posts et de 196 pages et groupes Facebook, démontre que les publications à caractère climatosceptique, propageant des informations erronées, ont été vues en moyenne entre 818 000 et 1,36 million de fois par jour. Un nombre 14 fois plus élevé que les contenus de Climate Science Center, la page d’information sur le réchauffement climatique créée par Facebook en 2020. Si Meta assure renforcer ses outils de modération, le rapport de l’étude précise que seulement 3,6 % des posts concernés ont été analysés par le Third-Party Fact-Checking, programme de vérification par des tiers instauré par Facebook en 2016.
Des mesures insuffisantes contre la désinformation
Le 16 septembre dernier, Meta annonçait la mise en place d’un fonds de 1 million de dollars pour soutenir le combat contre la désinformation sur le dérèglement climatique. Les mesures restent cependant insuffisantes aux yeux des organisations, puisque le réseau social n’agit pas sur les leviers économiques qui permettent aux fausses informations de circuler sur la plateforme.
D’après leur enquête, Facebook continue de percevoir une rémunération pour la diffusion des campagnes publicitaires climato-sceptiques, en particulier en Amérique du Nord, là où YouTube annonçait il y a quelques semaines la démonétisation de contenus qui « contredisent le consensus scientifique bien établi autour de l’existence et des causes du changement climatique ». L’étude note que les montants perçus par Facebook restent relativement limités par rapport aux recettes publicitaires globales du réseau social, mais constituent malgré tout une preuve que les mesures prises par le géant américain sont encore insuffisantes.
Source : Le Monde