Plus de 50 000 utilisateurs de la plateforme dans plus de 100 pays ont été visés par ces agences.
Des méthodes de surveillance diverses
Les réseaux sociaux sont depuis leur création un bon moyen pour obtenir des informations sur des individus. Il n'est donc pas étonnant que sept agences spécialisées dans la surveillance aient utilisé les plateformes de Meta pour conduire leurs activités. Jusqu'à aujourd'hui en tout cas, puisque l'entreprise a annoncé avoir banni 1 500 comptes leur appartenant. Les sept agences en question sont situées en Israël (Cowebs Technologies, Cognyte, Black Cube, Bluehawk CI), en Inde (BellTroX), en Macédoine du Nord (Cytrox) et en Chine (nom non dévoilé).
Dans son rapport, la société explique que ces agences ne vendent pas toutes le même genre d'activités. Certaines s'occupent de constituer des profils sur des personnes pour le compte de leurs clients, en collectant des informations disponibles sur Internet à l'aide d'outils de récupération automatique ; d'autres prennent contact avec leurs cibles ou leurs proches pour gagner leur confiance et réussir à les piéger en les faisant cliquer sur des liens malveillants ; et, enfin, certaines sont spécialisées dans le « hacking for hire » et créent ces liens et fichiers infectés pour compromettre les appareils de leurs cibles.
Parmi les sept agences citées ici, certaines réalisaient plusieurs de ces activités quand d'autres étaient plus spécialisées. TheCitizenLab a dévoilé que Cytrox en particulier avait développé un spyware appelé Predator qui a été trouvé sur les téléphones de deux Égyptiens dissidents et exilés de leur pays. Dans tous les cas, les agences utilisaient des comptes sur Facebook, Instagram ou WhatsApp pour réaliser leurs activités.
50 000 personnes visées
Lors d'une enquête de plusieurs mois, Meta s'est rendu compte que, malgré les dires de ces agences qui assurent ne surveiller que des criminels et terroristes pour le compte des forces de l'ordre, ces services étaient en réalité vendus à n'importe qui et que des journalistes, dissidents et activistes avaient été visés. Au total, quelque 50 000 utilisateurs dans plus de 100 pays auraient été victimes de leurs activités.
En plus des mesures prises sur ses plateformes, Meta a également alerté les victimes, les forces de l'ordre, des chercheurs en sécurité et des parlementaires de ses trouvailles et a envoyé des mises en demeure à six de ces agences. L'entreprise espère que ses actions permettront de mettre un coup de pied dans la fourmilière qu'est le milieu du cyberespionnage et lanceront une conversation plus globale sur l'utilisation de ce genre de services par des gouvernements et entités privées.
Sources : The Record, Facebook, TheCitizenLab