© Frederic Legrand / COMEO / Shutterstock
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Les noms de plusieurs cadres dirigeants de Meta ont été révélés dans le cadre d'un procès accusant la plateforme OnlyFans de corruption.

Ces révélations, faites par erreur, selon l'avocat d'OnlyFans, impliquent notamment Nick Clegg, le vice-président de la politique globale du groupe, et Nicola Mendelsohn, vice-présidente monde de l'équipe business. Ils sont accusés d'avoir accepté des pots-de-vin de la part de la plateforme de contenu pour adulte en échange d'une mise en avant de leurs posts et d'un shadowban de leurs concurrents.

OnlyFans accusé de corruption et de concurrence déloyale

En mars dernier, deux plateformes concurrentes à OnlyFans, FanCentro et JustForFans, ainsi qu'une performeuse responsable d'un syndicat de TDS ont porté plainte contre l'entreprise qui domine assez largement l'industrie. Ils l'accusaient alors de conspiration dans le but d'éliminer toute concurrence des réseaux sociaux. L'entreprise, à l'aide d'une organisation encore inconnue, aurait entrepris de signaler systématiquement toutes les publications de ses concurrents comme dangereuses ou à caractère terroriste aux services de modération des différents réseaux sociaux.

Les trois plaignants sont unanimes : depuis le rachat d'OnlyFans en 2018, le trafic de tous ses concurrents a connu une baisse considérable. Ils sont notamment rendus invisibles sur les réseaux sociaux. Un porte-parole de FanCentro déclare alors qu'« il n’existe aucune explication statistique ou autrement bénigne (tel qu’un meilleur marketing) pour justifier ces différences de traitement ». Pour lui, c'est donc la manipulation de bases de données et des mécaniques de modération parfois arbitraires qui est en cause. Mais les dernières révélations qui sont sorties au cours du procès pourraient montrer que les explications sont à chercher bien au-delà des modérateurs.

Meta ne semble pas déstabilisée pour autant

Le procès avait depuis longtemps établi que plusieurs personnes avaient été corrompues par OnlyFans, mais la révélation de l'identité de celles-ci en montre la gravité. Dès le commencement du procès, les plaignants avaient accusé Facebook de participer à leur boycott, mais l'exploitation de sa politique de modération aurait pu en être une explication crédible. Ces informations, qui ont été obtenues par un avocat de la défense via un lanceur d'alerte anonyme, prouvent, si elles sont avérées, que les plateformes de Meta n'ont pas uniquement été exploitées, mais ont bel et bien participé.

Très parlantes, ces informations, qui indiquent notamment des virements sur des comptes ouverts aux Philippines aux noms des cadres cités, ne perturbent pour l'instant pas la défense de Meta ni celle d'OnlyFans. La maison mère de Facebook a nié ces accusations devant la presse, mais ne s'est pas réellement donné la peine de le faire au tribunal. Elle s'est contentée de pointer que, même si elles se révèlent fondées, ces accusations ne pourraient pas être imputées à Meta.