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C'est un nouveau scandale qui frappe la société dirigée par Mark Zuckerberg. En effet, la maison-mère de Facebook est sous le feu d'accusations « de trafic d'êtres humains » en Afrique.

La plainte a été déposée cette semaine et révèle de sévères dysfonctionnements au sein d'un sous-traitant qui opère pour le géant américain.

Une affaire qui pourrait coûter cher

Malgré un changement d'identité opéré en octobre dernier, Facebook ne s'est pas débarrassé des critiques pour autant. En mars, les employés de Meta s'insurgeaient face à la perte de certains de leurs avantages dont ils bénéficiaient aux États-Unis. Malheureusement, c'est une affaire plus embarrassante et hautement plus grave qui guette Mark Zuckerberg et ses équipes.

Tout part d'une plainte déposée par un ancien modérateur de Facebook au Kenya. Daniel Motaung s'occupait de modérer les contenus indésirables sur le réseau social pour toute la zone des pays d'Afrique de l'Est et australe. Il avait été embauché par un sous-traitant nommé Sama. Il pointe donc du doigt plusieurs dysfonctionnements d'envergure. Cela concerne notamment des atteintes à la vie privée, des irrégularités dans le versement des rémunérations, un manque de soutien psychologique ou encore des méthodes d'embauche jugées trompeuses par le principal intéressé.

De graves accusations

Le plaignant et ses avocats expliquent que lors d'un entretien d'embauche, l'entreprise Sana ne stipulait pas avec précision les missions qu'un nouveau salarié devait accomplir. Le sous-traitant se contentait d'évoquer brièvement de simples « tâches administratives » et choisissait même le profil des candidats en fonction de leur classe sociale. Par exemple, Motaung mentionne le fait que Sama préférait sélectionner des personnes issues d'un milieu modeste pour pouvoir se targuer de les extirper de la pauvreté.

Ensuite, l'ancien modérateur évoque des méthodes « relevant de l'abus de pouvoir » dans le but d'exploiter « la vulnérabilité des candidats jeunes, pauvres et désespérés ». Il va plus loin en déclarant que puisque l'entreprise faisait venir des travailleurs sans détailler leur mission au préalable, l'entité se place en infraction par rapport à l'article 30 de la Constitution kényane… Allant jusqu'à qualifier ces pratiques « de trafic d'êtres humains selon une forme moderne d'esclavage ». Et si les salariés n'étaient pas satisfaits de leur situation, les dirigeants auraient simplement expliqué qu'ils pouvaient être « facilement remplacés » tout en leur rétorquant : « Prenez ce qu'on vous donne… et fermez-la ».

Meta s'explique… mais peine à convaincre

Bien entendu, la direction de Meta s'est rapidement prononcée via un communiqué en déclarant prendre au sérieux « notre responsabilité envers les personnes qui examinent les contenus pour Meta et exigeons de nos partenaires qu’ils fournissent des salaires, des avantages sociaux et un soutien parmi les meilleurs de l’industrie ». Le tout en encourageant les modérateurs victimes d'abus à prendre la parole.

Mais comme Le Monde nous le rappelle, Facebook est loin d'être exemplaire dans ce domaine. Le groupe a en effet été condamné à verser 52 millions de dollars à ses modérateurs il y a deux ans. Ces derniers exigeaient des compensations pour les traumatismes subis durant leur activité de modération sur les contenus violents / dérangeants postés par les utilisateurs du réseau social.

Source : Le Monde