Alors que Facebook se retrouve au cœur d’un nouveau scandale suite aux révélations de l’une de ses anciennes employées, Mark Zuckerberg a pris la parole dans une publication postée sur le réseau social. Le P.-D.G. est catégorique : les accusations portées à l’encontre de son entreprise sont fausses.
La lanceuse d’alerte de 37 ans, Frances Haugen, a été embauchée chez Facebook pour lutter contre la désinformation et les problèmes liés aux élections. Avant de quitter son emploi, elle a déniché de très nombreux documents internes mettant à mal les pratiques du géant californien.
Zuckerberg nie en bloc
Haugen a notamment révélé que le réseau social disposait d’un système VIP permettant aux comptes de personnalités célèbres de ne pas être soumis aux mêmes règles de modération que les autres, mais aussi que la firme était au courant des méfaits d’Instagram sur la santé mentale des adolescents et qu'elle n'a pas de mesures pour y remédier, tout en minimisant les faits auprès des législateurs.
Selon Frances Haugen, Facebook choisit la croissance et le profit au détriment de la sécurité de ses utilisateurs et utilisatrices. « Beaucoup de ces affirmations n'ont aucun sens », rétorque Zuckerberg, qui se justifie plus avant :
« Si nous voulions ignorer la recherche, pourquoi aurions-nous créé un programme de recherche à la pointe du secteur pour comprendre ces questions importantes en premier lieu ? Si nous ne nous soucions pas de la lutte contre les contenus préjudiciables, pourquoi employons-nous plus de personnes qui s'y consacrent que n'importe quelle autre entreprise de notre secteur, même plus grande que nous ? ».
L’algorithme de Facebook au cœur du scandale
La lanceuse d’alerte pointe notamment du doigt un changement algorithmique mis en place en 2018. Baptisé Meaningful Social Interactions (MSI), il a été pensé pour davantage mettre en avant le contenu des amis et des proches des utilisateurs et utilisatrices. Haugen estime que cette approche a empêché une meilleure lutte contre la désinformation en faisant la promotion de contenus parfois haineux et faux. Elle assure que Zuckerberg a refusé d’autres techniques car il ne voulait pas réduire l’engagement sur la plateforme.
Le PDG décrit les MSI de manière bien différente :
« Au cœur de ces accusations, il y a cette idée que nous privilégions le profit au détriment de la sécurité et du bien-être. C'est tout simplement faux. Par exemple, l'une des mesures qui a été remise en question est l'introduction de la modification des Meaningful Social Interactions dans le fil d'actualité. Ce changement a permis de réduire le nombre de vidéos virales et d'augmenter le contenu provenant des amis et de la famille – nous l'avons fait en sachant que cela signifierait que les gens passeraient moins de temps sur Facebook, mais les recherches suggéraient que c'était la bonne chose à faire pour leur bien-être. Est-ce là quelque chose qu'une entreprise axée sur les profits plutôt que sur les gens ferait ? ».
Pour l’heure, il est peu probable que les arguments de l’entreprise fassent mouche auprès des législateurs. Frances Haugen a en effet déposé une plainte auprès de la Securities and Exchange Commission et témoigné devant le Congrès. Touché par de nombreux scandales ces dernières années, Facebook risque, cette fois, de ne pas sortir indemne de cette affaire.