La justice espagnole a demandé à Google de supprimer les informations personnelles de 90 internautes ayant formé un recours collectif.
En octobre 2010, Viviane Reding, vice-présidente et commissaire européen chargée de la justice, avait tenu à réaffirmer ses propos en déclarant que « la protection des données à caractère personnel est un droit fondamental ». Les autorités de Bruxelles souhaitent ainsi renforcer les droits des consommateurs et apporter davantage de transparence quant aux données qui sont collectées ainsi que leur utilisation dans le temps. Au coeur de cette idée, Bruxelles demande le « droit à l'oubli », une notion qui a été mise en oeuvre par l'AEPD, l'agence gouvernementale de protection des données en Espagne.
La question de la vie privée n'est pas étrangère à Google et la firme américaine a été assignée plusieurs fois en justice pour son service de cartographie Google Maps et notamment la fonctionnalité Street View. Reste que les directives de l'Union Européenne ne seraient pas assez précises selon les américains. Comme le soulignait sur son blog personnel Peter Fleischer, conseiller général de Google spécialiste des affaires de vie privée, la notion de « droit à l'oubli » serait utilisée dans plusieurs cas, qu'il s'agisse d'ôter ses informations de Google ou de la base de données d'une société.
Selon le New York Times, la question fait véritablement débat aux quatre coins de l'UE et plusieurs points sont ainsi soulevés. D'une part, certains s'interrogent sur les ambiguités entre la liberté d'expression ou le droit de savoir et la protection de la vie privée. Ainsi le NYT rapporte qu'en Allemagne par exemple, Wolfgang Werlé et Manfred Lauber, jugés pour avoir tué un acteur dans les années 1990 avaient trainé Wikipedia devant la justice afin d'enlever leur mention sur l'encyclopédie. La justice allemande autorise cette suppression une fois la sentence du criminel exécutée. Qu'en est-il alors des dictateurs tels que Hitler ?
Par ailleurs, d'autres estiment que les informations devraient pouvoir être publiées et indexées temporairement. Ainsi les gouvernements sont par exemple obligés de publier certaines informations au public afin de témoigner de leurs dépenses réelles, lesquelles deviennent très vite obsolètes.
Enfin le débat met tout simplement en parallèle la publication d'informations et les moteurs de recherche. A propos de ces derniers, l'avocat Javier de la Cueva déclare : « Ils disent qu'ils ne publient rien et vous demande d'aller voir autre part mais ce sont eux qui diffuse les informations. Sans eux, personne ne les trouveraient ».