Le système de hashtag, inventé et popularisé par Twitter, puis repris sur tous les réseaux sociaux, pourrait bientôt disparaître de la plateforme à l'oiseau bleu…
Twitter, en recherche de rentabilité, serait en effet en train d'expérimenter un moyen de monétiser cet outil, qui ne serait donc plus disponible que pour les marques. Rendre payant ce système, déjà largement utilisé par les entreprises, ne constitue-t-il pas un risque pour le réseau social, qui supprimerait concrètement une fonctionnalité à ses usagers ?
Les hashtags font partie de l'ADN de Twitter
Les hashtags ont incontestablement participé au succès de Twitter. Les contenus sur cette plateforme peuvent être éclatés et fouillis, donc de tels liens sur lesquels on peut cliquer permettent aux utilisateurs de n'afficher que les posts concernant un sujet ou un événement, par exemple. Ainsi, leur adoption massive permet aussi bien de commenter des épisodes de série ou des matchs de foot que de relayer d'importants mouvements sociaux. Le cas de #MeToo est sûrement l'un des plus marquants. Les hashtags sont d'ailleurs mis en avant par la plateforme, dont l'onglet tendance affiche en temps réel ceux qui sont le plus partagés.
Cependant, en dehors des cas cités, ils restent, notamment dans le Twitter francophone, relativement peu utilisés. Pour commencer, ils sont souvent synonymes d'opérations de communication de marques. Les différents créateurs de contenu qui font des posts sponsorisés sont souvent contraints par l'entreprise avec qui ils collaborent de poster un hashtag bien spécifique. Ceux-ci n'ont pourtant, le plus souvent, aucun autre moyen de devenir réellement viraux qu'en promettant une récompense à ceux qui les reprennent, au moyen d'un jeu concours par exemple. Enfin, les marques ont déjà la possibilité, comme sur Facebook, de payer Twitter pour mettre en avant un hashtag.
Ce ne sont pas les hashtags qui vont disparaître, c'est leur gratuité
Si le système de hashtag fait donc indéniablement partie de l'expérience Twitter, il n'en est, c'est vrai, probablement plus la pierre angulaire depuis des années. C'est surtout le cas depuis que les tendances affichent également des mots et expressions qui ne sont pas toujours précédés du dièse. C'est peut-être pour cela que le réseau social espère que supprimer cette fonctionnalité à ses utilisateurs ne lui sera pas trop dommageable.
Concrètement, le projet n'est donc pas de supprimer les hashtags cliquables, mais de rendre leur création payante. C'est une développeuse américaine, Jane Manchun Wong, qui l'a révélé en postant un screenshot d'un tweet contenant un hashtag non cliquable.
Après des années sans aucun profit, le réseau social n'a en effet enregistré son premier bilan positif qu'en 2019. La recherche de nouveaux revenus est donc compréhensible, comme pour toute entreprise privée. Mais le faire au prix d'une expérience dégradée pour les utilisateurs est-il une bonne idée ?
Sources : Digital Trends, Spotters, La Tribune