Malgré l'arrêt prochain du service de raccourcissement d'URL goo.gl, des individus mal intentionnés peuvent toujours orchestrer des redirections vers des sites malicieux via des liens commençant par « https://maps.app.goo.gl/ ».
Un lien Google Maps pourrait ne pas en être un
La prochaine fois que l'on vous envoie un lien Google Maps, réfléchissez à deux fois avant de cliquer ! Insérer une redirection vers le site de son choix est en effet très facile avec les liens Google Maps. Un lien comme https://maps.app.goo.gl/?link=https%3A%2F%2Fexample.org, par exemple (inoffensif, rassurez-vous), mène vers le site example.org. Mais à sa place on peut mettre n'importe quel autre site, et cela marchera ! Des personnes mal intentionnées profitent donc pleinement de cette opportunité de duper des internautes peu méfiants en faisant circuler des liens commençant par « https://maps.app.goo.gl/ ».Et comme les choses ne sont évidentes qu'à première vue dans la sécurité informatique, le nom de domaine figurant après « https://maps.app.goo.gl/ » pourrait ne pas être celui sur lequel vous serez redirigé en fin de compte. Il est tout à fait possible de placer dans ce lien Google Maps un nom de domaine sur lequel sera intégré un script vous redirigeant vers un site malicieux. Le nom de domaine servant de redirection peut être soit créé spécialement par les malfaiteurs, soit un site légitime existant, que les hackers auront préalablement piraté en y plaçant le script de redirection malicieux. Cette combine rend donc la tâche d'autant plus difficile aux éditeurs de logiciels de sécurité informatique, dans la mesure où le site vers lequel vous serez vraiment redirigé ne saurait être connu sans que l'on prenne la peine de passer par le lien en question.
L'extinction du service goo.gl ne va pas empêcher de créer de faux liens Google Maps
Le fait que la vulnérabilité est toujours exploitable a été révélé par Mark Stockley, un chercheur en sécurité informatique de chez Sophos. Ayant reçu, via un message Skype de la part d'une personne à qui il n'a pas parlé depuis des années, un lien commençant par « https://maps.app.goo.gl/ », le chercheur s'est mis à creuser le sujet. En analysant le lien qu'il a reçu (suite au piratage du compte Skype de son interlocuteur, bien sûr), Mark Stockley a découvert qu'après deux redirections, le lien menait vers un site basé en Russie mais dont le contenu, en anglais, vantait de fumeux comprimés censés couper l'envie de manger des biscuits aux personnes souhaitant garder la ligne.Ayant googelisé le phénomène, le chercheur s'est rendu compte que cette vulnérabilité avait déjà été signalée dans le cadre du programme Open Bug Bounty en septembre 2017. Google, bien qu'averti de l'existence du problème, n'a donc toujours pas pris de mesures. Même si son service de raccourcissement d'URL goo.gl ne permet plus de créer de nouveaux comptes et ne permettra plus de créer de nouveaux liens à compter de mars 2019, la création de liens via « https://maps.app.goo.gl/ » reste toujours possible.