La PS5 sera lancée en fin d'année, probablement lors de la deuxième partie du mois de novembre. Son prix n'a cependant pas encore été officialisé et de nombreux fantasmes pullulent à ce sujet sur le web. Voici ce qu'il faut savoir.
Il y a quelques jours, Bloomberg provoquait l'inquiétude chez les fans de PlayStation en dévoilant que Sony avait des difficultés à contenir les coûts de production de sa PS5, laissant envisager une importante hausse de prix par rapport à celui de la PS4. Dans ce papier, nous tenterons d'expliquer comment le constructeur japonais peut fixer le prix de vente de ses consoles et d'en déduire une potentielle fourchette tarifaire pour la PS5.
Le coronavirus n'arrange rien
Premier élément à prendre en compte les coûts de production bien entendu. Ceux-ci sont estimés à 450 dollars pièce, alors qu'ils s'élevaient à 381 dollars pour la PS4. La mise à niveau matérielle, en termes de CPU et de GPU, est coûteuse, mais ce sont surtout les frais engendrés par la mémoire qui fait exploser la facture. L'industrie tech dans son ensemble connaît des problèmes d'approvisionnement en DRAM et en mémoire flash NAND. Pour rappel, la PS5 sera équipée d'un SSD, une première sur une PlayStation.Alors que la situation était déjà compliquée, voilà que vient s'ajouter la problématique liée au coronavirus. L'épidémie a en effet paralysé pendant une dizaine de jours la production de composants en Chine - qui est de très loin le principal fournisseur de semi-conducteurs - et continue de très fortement la ralentir.
Entre les consoles next gen et Apple, qui a pour ambition d'exploser ses ventes d'iPhone avec sa série 12, la demande de composants va être extrêmement forte et l'offre pourrait ne pas suivre, causant une possible pénurie et une probable hausse des prix. Le montant de 450 dollars, évoqué pour la fabrication de la PS5, pourrait donc encore augmenter.
Trump vient mettre son grain de sel
Et ce n'est pas fini, d'autres coûts viennent s'ajouter à cette somme. On pense notamment aux dépenses marketing, le lancement de la PS5 s'accompagnant forcément d'une campagne de communication internationale aux moyens démesurés. Et n'oublions pas les frais de transport : fabriquées en Asie, les PS5 doivent être acheminées en Europe et aux États-Unis.La question de l'importation, justement, pourrait être un nouvel obstacle pour Sony. De fait, dans le cadre de la guerre commerciale menée par l'administration Trump contre la Chine, les produits importés de ce pays (dont la PS5) pourraient, sauf accord trouvé entre temps, être taxés à hauteur de 25 % à leur arrivée aux États-Unis, contre 10 % auparavant. Si, historiquement, le prix du hardware est moins élevé outre-Atlantique qu'en Europe, en raison des taxes (la fameuse TVA française), cela serait donc sur le point de changer.
Malheureusement, cette situation va très certainement impacter les consommateurs européens. Il est effectivement peu probable que Sony décide de commercialiser sa PS5 plus chère aux États-Unis qu'en Europe, et les tarifs de notre côté de l'Atlantique devraient s'ajuster à ceux pratiqués sur le sol américain. Décidément, les mauvaises nouvelles s'accumulent.
Alors, quel prix pour la PS5 ?
Il existe toutefois des motifs d'espoir pour celles et ceux qui prient pour une PS5 au tarif contenu. Tout d'abord, sachez que Sony et Microsoft ont pris l'habitude de réaliser très peu de marge sur leurs consoles. L'objectif n'est pas de gagner de l'argent sur les ventes de PlayStation et Xbox, mais plutôt de se rémunérer sur les à-côtés : accessoires et périphériques (notamment les manettes), jeux, services d'abonnement type PlayStation Plus... Voilà comment les constructeurs engrangent des bénéfices.Sony pourrait même accepter de vendre sa PS5 à perte. Le constructeur l'a déjà fait avec la PS3, à l'époque, afin de ne pas trop faire gonfler la facture, déjà très élevée sur cette génération. Il en a le droit, l'illégalité de la vente à perte en France ne concernant que les revendeurs (d'où l'encadrement des périodes de soldes) et pas les fabricants. L'important pour Sony est d'imposer son écosystème et de voir le plus de consoles possibles dans les salons des particuliers, même s'il doit pour cela perdre de l'argent à court-terme.
Enfin, le prix de la PS5 devrait en toute logique être aligné sur celui de la Xbox Series X. Sony a raté le coche côté tarif avec sa PS3, Microsoft s'est ensuite loupé avec sa Xbox One. Chacun a retenu la leçon et on peut s'attendre à une guerre de prix favorable aux consommateurs puisque tirant les tarifs vers le bas.
Pour conclure, on peut être à peu près sûr que la PS5 sera vendue entre 449 et 599 euros en France. En-dessous, Sony y perdrait trop. Au-dessus, la barrière psychologique des 600 euros ferait trop de mal aux ventes, comme avec la PS3 à son époque. Nous, on imagine bien une PS5 à 499 euros, qui pourrait s'accompagner d'une version embarquant plus de stockage, à un prix élevé. Pour limiter la casse, Sony devrait aussi proposer plusieurs bundles incluant une seconde manette, des jeux ou des mois d'abonnement au PlayStation Plus pour justifier le tarif plus important de tels packs.
Et vous, quels sont vos pronostics ?