Pour Richard Stallman, « les malwares ne sont pas uniquement des virus : les entreprises en préinstallent tout le temps ». Dans une tribune publiée sur le site du Guardian, l'ingénieur dévoué à la cause du logiciel libre ne mâche pas ses mots : « Au 21e siècle, les logiciels propriétaires, c'est un truc de gogos. »
« Dans les années 1980, les développeurs de logiciels propriétaires avaient encore une certaine éthique : ils tentaient vraiment de développer des programmes au service des utilisateurs, même si les utilisateurs n'avaient pas le contrôle sur ces programmes » estime-t-il. Une époque qui lui semble bien loin : « Aujourd'hui, les utilisateurs sont maltraités par les développeurs. Et quand ces derniers se font prendre, ils expliquent que les conditions d'utilisation rendent leurs pratiques éthiques (alors qu'elles ne font que légaliser ces pratiques, ce qui est très différent). »
Les systèmes d'exploitation en ligne de mire
Cibles privilégiées par Stallman : les systèmes d'exploitation de Microsoft et d'Apple. Windows est accusé « d'enchaîner les utilisateurs » et « d'imposer des backdoors qui permettent à Microsoft d'imposer à distance des modifications logicielles. » Mac OS n'est pas mieux considéré : « il épie, enchaîne, et dispose aussi d'une backdoor. »Les OS mobiles ne sont pas en reste, qu'il s'agisse d'iOS, de Windows Phone et même d'Android. Ce dernier, qui repose pourtant sur le noyau Linux, « contient un malware dans un composant non libre, qui permet de désinstaller n'importe quelle application à distance » souligne Richard Stallman.
La traque malveillante des mobinautes
Autre cible de Stallman : les développeurs qui récoltent des données sur les habitudes des utilisateurs de leurs applications pour mieux les revendre ensuite. Une tendance qui inquiète le créateur de GNU, en particulier vis-à-vis de l'évolution rapide de l'Internet des objets. « Devez-vous faire confiance à un Internet des objets basé sur des programmes propriétaires ? Ne soyez pas idiots. »Richard Stallman conclut en lançant un appel à la résistance. Encourager le développement de logiciels libres et rejeter au maximum les logiciels propriétaires sont les maîtres mots, et le développeur estime enfin qu'il faudrait punir légalement certaines pratiques liées aux malwares.