Sony Reader PRS-600
Le constructeur nippon est le pionnier en matière d'ebook. Si sa première mouture, le Reader PRS-500 n'a été commercialisé par la Fnac qu'en octobre 2008 en France, il était déjà testé sur le marché américain en 2006. Et le Librié, premier du nom, a vu le jour en 2004. Aujourd'hui, nous testons le grand frère, le PRS-600 à écran tactile !Présentation
Aussi appelé Reader Touch, ce livre électronique bénéficie de l'habituelle finition Sony : coque en aluminium, plusieurs coloris au choix, design élégant... Avec le PRS-600 on se situe encore un cran au-dessus du Kindle, et très loin de l'eSlick ! La prise en main s'avère donc tout à fait agréable, confortée par un bon équilibre entre dimensions et poids. Le Reader Touch embarque un écran tactile de 6 pouces, 512 Mo de mémoire interne, deux fentes pour carte mémoire (SD et Memory Stick) et un stylet. Dans le coffret, vous trouverez également une housse en néoprène : exit la couverture en cuir du PRS-500.Reader Touch à plat, dans sa housse, et tranche supérieure avec lecteurs de cartes mémoire et stylet
Prise en main
Affichage
Comme tous les modèles testés ici, le Reader Touch utilise la technologie d'affichage E-Ink. Sa diagonale de 15,1 cm, sur une résolution de 600 x 800 pixels offre une surface d'affichage confortable. Et avec sa reproduction tonale sur 8 niveaux de gris, le rendu des images (couvertures de livres, pochettes d'album) est satisfaisant.Affichage d'une pochette d'album
En revanche, le contraste d'affichage n'est pas saisissant. C'est même le plus bas de nos quatre modèles. Une faiblesse imputable à la technologie tactile employée, ici résistive. Cette dernière, différente de la technologie capacitive rencontrée sur l'iPhone par exemple, impose d'ajouter sur l'écran une membrane plastique supplémentaire. Sur un écran rétro-éclairé, le voile engendré peut être facilement dissipé par une accentuation de la luminosité. Mais avec la technologie E-Ink, non rétro-éclairée, le voile est bien visible. Et de surcroît il engendre davantage de reflets...
Visibilité comparée à un livre, reflets comparés au Cybook Opus
Est-ce vraiment contraignant ? Un peu... Dans le cas d'une utilisation prolongée, la vue s'adapte et la lisibilité reste suffisante si tant est qu'on s'arrange pour éviter les reflets. Mis côte-à-côte avec le Kindle par contre (le meilleur du comparatif), la différence est flagrante. Arrangez-vous donc pour aller en magasin et constater de vous-même si l'affichage vous convient.
Kindle versus Reader Touch
Ergonomie
Passé ce point négatif, le principal à vrai dire, le PRS-600 est un régal. Son interface tactile apporte de nombreux atouts : simplicité d'utilisation, instinctivité (plus proche du papier), ludisme... Tout peut se faire au doigt, sans laisser trop de traces, mais aussi au stylet. Si on est très loin de l'expérience tactile d'un iPhone, force est de reconnaître que tourner les pages d'un simple glissement de doigt procure un réalisme plaisant. A tel point que dès qu'on repasse sur un autre modèle, on se surprend à naturellement toucher l'écran... L'interface fait preuve d'une grande simplicité et se montre plutôt fluide. Du côté des commandes physiques, rien à redire non plus, Sony a opté pour la bonne vieille méthode un bouton, une fonction. Ainsi, ce Reader dispose de cinq touches situées sous l'écran : page précédente, suivante, accueil, zoom et options.Page d'accueil et touches physiques de navigation
Navigation au stylet dans la bibliothèque, zoom au doigt
On formulera toutefois quatre reproches. Le premier : la prise audio jack 3,5 mm est située en bas du Reader. Donc à moins d'avoir une fiche casque coudée ou de tenir le livre en position horizontale, la connexion s'avère un peu gênante. Ensuite, le Reader Touch n'est pas pourvu d'accéléromètre : pour basculer l'affichage en mode paysage il faudra aller dans les options puis cliquer sur orientation.
Par ailleurs, si l'allumage est rapide quand l'appareil est en veille (0,85 s), le démarrage lorsque l'appareil est complètement arrêté prend lui 29 secondes ! Et lorsque vous branchez le Reader en USB à l'ordinateur, il faut patienter 50 secondes avant que l'appareil soit détecté ! Enfin, l'autonomie semble être inférieure à la moyenne, puisqu'après deux jours d'utilisation normale, la batterie a fini à moitié pleine. La faute à l'écoute de musique et probablement au tactile.
Connectique audio située en bas du Reader, et mode paysage par le menu options
Le Reader Touch en action
Formats pris en charge et contenu
Le Reader PRS-600 reconnaît l'essentiel des formats d'écrits numériques : PDF, TXT, RTF mais également le très populaire ePub (avec ou sans DRM) ainsi que le format propriétaire Sony BBeB (extensions .LRF, .LRS et .LRX). Notez que les fichiers DOC sensés être compatibles n'ont pas voulu être affichés par notre modèle de test. On pourra aussi regretter l'absence du format HTML. Mais dans l'ensemble, en dehors des catalogues Mobipocket (au format .PRC ou .mobi) et Amazon (en anglais), vous pourrez acheter ou télécharger gratuitement vos livres numériques à peu près partout. Pour acheter vos livres sur la plateforme Sony Reader Store (en anglais), il vous faudra installer le logiciel eBook Library (fichiers d'installation présent sur le Reader Touch, avec autorun). Logiciel qui permet également de classer vos livres, créer des collections, synchroniser vos données avec l'ordinateur... Les principaux points de vente restant la Fnac, avec qui Sony s'est associé, et Numilog.Logiciel eBook Library
Par ailleurs, le Reader PRS-600 sait lire les fichiers image JPEG, GIF, PNG et BMP, ainsi que les fichiers audio MP3 et AAC sans DRM.
Fonctionnalités
Le Reader PRS-600 s'avère être un livre électronique complet, mais pas seulement. Il propose en effet la lecture en natif (c'est-à-dire sans conversion) des fichiers image cités plus haut et également des fichiers audio. Si dans le domaine de la photo, la nature de l'écran limite sérieusement l'intérêt de la chose, dans celui de l'audio le Reader se montre convaincant. Et pour cause, il met à disposition de l'utilisateur un lecteur MP3 tout à fait honorable, avec un bon son, une interface modeste mais efficace (affichage des pochettes d'album, barre de progression, bouton play/pause) et des options suffisantes (répétition, mode aléatoire, tri par album ou artiste). Vous pourrez sereinement lire en musique !Choix des applications et options pour lecteur audio
Côté livre maintenant, le Reader de Sony autorise tout ce qu'il faut d'interactions : choix rapide de la page, historique, informations sur le fichier, ajout de marque-pages, recherche de mot et annotations. Pour cette dernière aptitude, le tactile apporte son lot de réjouissances. Munissez-vous de préférence du stylet, et surlignez, écrivez ce qui vous passe par la tête (via le clavier virtuel ou en manuscrit), éditez vos notes... Vous pouvez également créer des mémos (au clavier) et des dessins (manuscrits) depuis la page d'accueil, où encore accéder rapidement à l'ensemble de vos annotations (listées par date, type ou commentaire).
Choix des armes et annotation au stylet
Liste des annotations, et recherche
Autre bon point, la possibilité de zoomer manuellement sur les documents. Dans la plupart des cas, vous vous contenterez d'utiliser les différentes tailles proposées (S, M, L, XL et XXL), qui conviennent parfaitement pour des livres formatés. Mais lorsqu'il s'agit de documents PDF très tassés, le grossissement manuel vous aidera à mieux adapter l'écriture à la taille de l'écran. Déplacez le curseur, puis faites glisser le texte avec le doigt.
Zoom manuel
Déplacement au doigt dans PDF avec zoom
Le seul grand absent de ce tableau quasi idyllique, c'est le sans fil : pour mettre du contenu dans le Reader Touch, il faudra inévitablement passer par l'ordinateur (en USB ou via une carte mémoire), dans certains cas même en utilisant le logiciel eBook Library (pour accéder au Reader Store anglais). Sur ce point, le Kindle est en avance sur son temps !