© Netflix x Clubic
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Si l'heure est de nouveau aux sorties en extérieur, cette semaine je vous propose pourtant de vous reconfiner durant une heure et demi, dans une capsule de cryogénisation, avec Oxygène.

Clubic aime la science, Clubic aime l'avenir, Clubic aime la science-fiction. Avec · S | F · nous vous partagerons régulièrement nos recommandations dans le domaine de l'imaginaire : littérature, bande dessinée mais aussi films...  

Nous nous donnons 5 citations et 5 paragraphes pour vous convaincre.

Oxygène (2021)

d'Alexandre Aja

Alexandre Aja est l'un de mes cinéastes français préférés et ce depuis de nombreuses années déjà. Spécialisé dans le cinéma fantastique et d'horreur, il est parti aux Etats-Unis pour réaliser notamment le tétanisant remake de La Colline a des Yeux ou encore Piranha 3D, sur un ton plus léger certes, mais pas moins efficace.

Avec Oxygène, Alexandre Aja s'essaie pour la première fois de sa carrière à la science-fiction. Le projet, pensé à la base avec un casting américain, a subi de plein fouet la pandémie de COVID-19 et a été sensiblement remanié pour être au final tourné en France et distribué par Netflix.

Or ces contraintes sont à mon sens la clé de sa réussite. Oxygène utilise des trésors d'astuce pour nous couper le souffle. Prenez un dernier bol d'air frais et pensez à bien serrer les bras et les jambes, notre prochaine destination manque un peu de place…

« M.I.L.O ? Combien de temps avant de manquer d'oxygène ? »

Une alerte retentit. Nous sommes enfermés dans un caisson opaque avec une jeune femme qui se réveille brutalement, enveloppée dans une chrysalide protectrice. Elle a beau frapper, hurler de toutes ses forces, personne ne l'entend…

Ce n'est qu'après quelques minutes qu'une voix répond enfin. M.I.L.O., l'intelligence artificielle du caisson chargée de la surveillance médicale, lui explique qu'elle était plongée dans un état de sommeil profond et qui ne lui reste que 35 % d'oxygène. Si elle ne trouve pas une issue pour s'enfuir, elle mourra dans à peine plus d'une heure…

© Netflix
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« Vous êtes dans un état de grande agitation. Aimeriez-vous un sédatif ? »

Un film dont le seul décor est une boite à peine plus grande qu'un être humain est un exercice de style et un véritable challenge en termes de mise en scène.

Alexandre Aja réussit pourtant à créer une tension palpable en quelques minutes à peine. Il m'a été tout simplement impossible de quitter l'écran des yeux et même à certains moments de reprendre mon souffle, tant le récit est mené tambour battant.

La caméra colle au plus près de la jeune femme et la mise en scène multiplie les angles pour illustrer l'intérieur de la capsule. La prise de vue s'appuie évidemment sur de nombreux très gros plans, mais s'offre aussi de jolis mouvements circulaires, seulement rendus possibles par la magie du cinéma, qui permettent de souligner les moments de doute, la réflexion ou encore la panique de l'héroïne.

On ressent alors toutes ses émotions uniquement par l'image, les dialogues restant décorrélés de l'intensité émotive, ce qui a en fait participé à renforcer mon immersion dans le film, malgré le peu d'éléments d'intrigue sur lesquels s'appuyer.

« Identité du patient : Omicron 267 »

Notre jeune protagoniste ne sait pas comment elle s'est retrouvée dans cette situation. Pire encore, elle est totalement amnésique et devra chercher au plus profond de ses souvenirs pour retrouver la raison de son enfermement.

Pour cela l'IA du caisson de cryogénisation lui sera d'une aide précieuse. En effet, M.I.L.O. n'est pas un bête assistant vocal déshumanisé ; l'algorithme est doté d'une voix chaleureuse, par instants malicieuse voire profondément agaçante. La prisonnière n'hésitera pas non plus à lui décocher quelques piques bien senties qui nous permettent de relâcher la pression, pour un poignée de secondes seulement.

Finalement, après quelques recherches et en utilisant les informations publiées sur le Web à sa disposition, la jeune femme retrouve son identité. Elle s'appelle Elizabeth Hansen, elle est chercheuse en cryogénie. S'est-elle mise elle-même sans cette situation ?

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« J'ai envie de vivre ! »

Dès lors Oxygène se détourne un peu du genre du survival. Elizabeth ne cherche plus à seulement à échapper à la mort mais à rattraper le fil de sa vie et à comprendre qui elle est. Ce sont d'ailleurs ces précieuses informations qui pourront peut-être lui permettre de trouver une issue et de sortir de ce caisson vivante.

Sans aller plus loin dans l'intrigue, qui recèle encore de nombreux rebondissements et retournements de situation - dont certains que je n'avais clairement pas vu venir - je peux juste vous indiquer que l'amour sera le moteur de la jeune femme.

En fouillant dans les bribes de sa mémoire, Elizabeth se souvient de son mari, Léo, qu'elle tente de joindre par téléphone, en vain. Est-il toujours vivant? Aura t-elle une chance de le revoir après cette épreuve ? L'amour peut-elle transcender l'espace et le temps ? Mais j'en ai déjà bien trop dit !

« Comprenez ce qui déclenche vos souvenirs ! »

Oxygène a surtout été présenté à travers son seul concept, or, même s'il est très efficace sur le plan du divertissement et des sensations, le film se fait plus profond en mettant sur le tapis la question de l'identité.

Nous ne sommes pas que de simples corps faits de chair et de sang mais des individus doués de mémoire, d'une expérience propre qu'il convient d'entretenir et d'utiliser. L'information et la connaissance, nous explique Oxygène, sont les clés de notre survie si jamais nous sommes confrontés à une catastrophe. En d'autres termes, n'hésitons jamais à fouiller le passé pour trouver la clé de notre avenir.

À vous désormais de vous installer bien plus confortablement que notre pauvre Elizabeth, pour profiter d'Oxygène dans votre canapé ou votre fauteuil préféré. Le voyage n'est pas de tout repos mais il vaut clairement le détour.

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Oxygène est disponible en vidéo à la demande sur Netflix.

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