Jennifer Lawrence, Amber Heard, Kate Upton, Rihanna... la liste des célébrités victimes du nudegate de début septembre est nombreuse. Point commun de toutes les stars qui ont vu des photos intimes publiées à la vue de tout le monde sur la Toile : elles disposaient toutes d'un compte de stockage en ligne sur lequel était automatiquement sauvegardé le contenu de leur téléphone, photos coquines incluses. Très vite, les regards se sont tournés vers iCloud, le service de stockage d'Apple. L'entreprise a rapidement confirmé que les données volées venaient bien de comptes iCloud, mais qu'il n'y avait cependant pas de faille de sécurité : le malfaiteur à l'origine de la fuite aurait utilisé des techniques d'ingénierie sociale pour arriver à ses fins, en recoupant des informations publiques et en parvenant à deviner les adresses mails et les mots de passe de ses victimes.
Face à ces révélations, on aurait pu croire que les célébrités touchées allaient se retourner contre la firme à la pomme. Mais selon des informations récupérées par le site Page Six, le cabinet d'avocats en charge du dossier a une stratégie différente : menacer Google de poursuites judiciaires.
Dans une lettre envoyée aux fondateurs de Google, Larry Page et Sergey Brin, et au président exécutif du conseil d'administration Eric Schmidt, l'avocat Martin Singer accuse l'entreprise de ne pas avoir réagi assez rapidement face à la propagation des photos volées sur ses services. Un « comportement clairement contraire à l'éthique » selon l'avocat. Ce dernier souligne que le cabinet Lavely & Singer a commencé à envoyer, dès l'apparition des photos sur la Toile, soit début septembre, des demandes de suppression pour du contenu publié sur YouTube et Blogspot. La plupart des requêtes n'ont pas été entendues, et les photos sont toujours présentes en l'état sur les différents sites. Google est donc pointé du doigt pour « ne pas avoir rapidement pris ses responsabilités en effaçant les images, et ce, en connaissance de cause, facilitant ainsi leur propagation illégale. »
« Vous ne faites rien, car les célébrités concernées sont une source précieuse de publicité pour vous, et vous servent à récupérer des millions de dollars de revenus. Vous cherchez à capitaliser sur ce scandale plutôt que de l'étouffer » ajoute la lettre. Cette dernière, bien que très agressive à l'encontre de Google, cherche à établir un règlement à l'amiable avant d'éventuelles poursuites judiciaires. Martin Singer, qui représente une douzaine de célébrités embarquées malgré elles dans le nudegate, réclame pas moins de 100 millions de dollars à l'entreprise en compensation du préjudice subi. Google n'a pas encore répondu publiquement à cette situation, mais on imagine que l'entreprise ne pliera pas facilement face à une telle demande.