Centré sur la période 1971-2001 de la vie de Steve Jobs, soit de sa période étudiante à son retour chez Apple, Jobs avait focalisé une bonne partie de sa communication sur la métamorphose de son acteur vedette, Ashton Kutcher. Si le comédien américain de 36 ans avait effectivement travaillé sa gestuelle, sa diction et son physique pour coller au mieux au fondateur d'Apple à différentes étapes de sa vie, ça n'avait pas particulièrement aidé le film à enflammer le box office. Avec un budget de 12 millions de dollars, Jobs en avait rapporté 16 aux Etats-Unis, et 19 dans le reste du monde. Un semi-échec qui a probablement poussé Sony, qui détient les droits de la biographie autorisée de Steve Jobs, a prendre le temps de potasser sa future production.
DiCaprio sur la touche
Si le réalisateur Danny Boyle (Slumdog Millionaire, Trainspotting, Trance) est toujours installé sur le fauteuil de réalisateur, après le départ du projet de David Fincher pour différends financiers et artistiques, le premier rôle est toujours inconnu. Leonardo DiCaprio a longtemps été pressenti, mais le site Hollywood Reporter indique que l'acteur s'est retiré des négociations, désireux de prendre de longues vacances.Sony repart donc en chasse pour trouver son Steve Jobs, et les noms évoqués sont divers et variés : Christian Bale (l'ancien Batman), Ben Affleck (le nouveau Batman), Matt Damon (Elysium) ou encore Bradley Cooper (Very Bad Trip). Un quatuor d'acteurs âgés de la quarantaine, qui auront, à l'image d'Ashton Kutcher, besoin d'une bonne couche de maquillage pour entrer dans la peau du cofondateur d'Apple et ce, quel que soit le choix de la production.
« Ce ne sera pas un biopic »
En prenant davantage de temps que Five Star Institute, société de production de Jobs, pour développer son projet, Sony espère aboutir à un résultat plus convaincant que celui de son concurrent. L'atout de taille du projet, c'est de disposer des droits sur l'ouvrage de Walter Isaacson, Steve Jobs, une biographie écrite à base de témoignages directs de l'intéressé, et sortie en 2011.Pour autant, Aaron Sorkin, le scénariste du film, insistait en avril dernier sur le fait que ce nouveau long métrage « Ne sera pas un biopic ». Un parti-pris qui a de quoi intriguer. « Steve Jobs était un homme captivant, mi-héros, mi-anti-héros. Je ne peux pas trop en dire concernant l'approche de ce que nous avons et ce que nous comptons faire. Je souhaite écrire un film qui parle de lui-même. Mais il s'agit d'un homme fascinant qui a été entouré toute sa vie par des personnes tout aussi fascinantes. »
Plutôt que de chercher à retracer l'existence de l'homme d'affaires, à l'image de Jobs, Sony pourrait donc opter pour une approche différente, peut-être à la manière de ce que la société de production avait déjà fait pour The Social Network. Le film de David Fincher était parvenu à retracer l'histoire de la création de Facebook en donnant à l'intrigue des allures de thriller. Un choix qui avait d'ailleurs payé, puisque le long-métrage avait engrangé 220 millions de dollars au box-office mondial.
Mais il n'en reste pas moins que Sony aura besoin d'une tête d'affiche convaincante pour incarner Steve Jobs, et faire oublier l'incarnation d'Ashton Kutcher, qui reste tout de même l'un des points forts du film sorti en 2013. Les paris sont ouverts concernant le comédien qui acceptera d'enfiler le fameux polo noir.
La bande-annonce de Jobs, sorti en 2013 :