Inauguré en septembre 2013 en France, le format dématérialisé Ultraviolet se fait plutôt discret. Il se contente principalement chez nous d'être proposé en marge de l'achat d'un DVD ou d'un Blu-ray, en tant que copie numérique supplémentaire pour un film ou une série télé. Dans d'autres pays, comme les États-Unis, certains distributeurs et éditeurs de contenu proposent des catalogues numériques directement à l'achat au format Ultraviolet.
Pour rappel, l'Ultraviolet, ou UV, propose aux utilisateurs de se constituer un « casier numérique » de contenus dématérialisés, accessible jusqu'à 6 personnes en même temps sur un compte unique. Une démarche familiale, qui a ses avantages, mais qui s'avère verrouillée. Jusque-là, personne n'avait tenté de transformer l'usage de ce « casier numérique » : personne avant Steve Wang, un analyste de Wall Street, qui vient de lancer la plateforme Wavelength.
Partager légalement ses films avec ses amis
Wavelength, littéralement « longueur d'onde », permet au possesseur d'un compte Ultraviolet d'en ouvrir l'accès à ses amis, à condition que ces derniers le fassent aussi de leur côté. Jusqu'à trois personnes peuvent visionner un même film, issu d'un même compte, en même temps. Le service n'héberge rien, et se contente de renvoyer vers le site associé à l'achat initial de l'utilisateur qui partage. Il est, par ailleurs, possible de réaliser des achats directement via Wavelength.Dans cette optique, on a donc accès à une offre légale, construite autour d'un réseau social. La mise en relation de personnes disposant d'un « casier numérique » permet d'étoffer les possibilités de visionnage en streaming, en se reposant sur les possibilités de partage proposés par les comptes Ultraviolet.
Une offre légale... pour le moment
Le tout jeune service agit sans la bénédiction des majors d'Hollywood, mais respecte néanmoins les règles imposées par ces dernières en utilisant les possibilités de partage d'un catalogue Ultraviolet. Cependant, Steve Wang estime que Wavelength, malgré son statut légal, pourrait ne pas enchanter les studios hollywoodiens, susceptibles de modifier les conditions d'utilisation d'Ultraviolet pour contrer ce type d'usages.Le créateur du service espère pouvoir, dans les prochains mois, mettre en avant le caractère vertueux de Wavelength, en démontrant que ses utilisateurs sont enclins à acheter un film en dématérialisé s'ils sont satisfaits du visionnage gratuit proposé par leurs amis. Mais il s'agit d'un écosystème fragile, par ailleurs limité aux pays qui proposent des achats directement au format Ultraviolet. « Il est difficile de savoir si nous serons en mesure d'atteindre notre vision à long terme » admet Steve Wang.
L'autre possibilité, c'est que Wavelength inspire le consortium Ultraviolet, et pousse ce dernier à valoriser son format par le partage. Mais compte tenu du fait que les majors d'Hollywood ne gagnent rien à favoriser un tel partage, cela pourrait bien rester une simple supposition.