Le TrackingPoint TP750 est un fusil de précision connecté qui utilise un système de visée augmentée pour optimiser le tir. Vendue 13 000 dollars, cette arme, présentée par son constructeur comme fiable et précise, n'a pas manqué de susciter une polémique lors de ses premières présentations. Une situation qui ne risque pas de s'arranger, puisque des hackers sont parvenus à pirater son système de visée pour en prendre le contrôle à distance.
Runa Sandvik et Michael Auger sont deux experts en sécurité. Ils ont l'intention de présenter leur découverte à l'occasion de la conférence Black Hat qui se tiendra au mois d'août, mais ont accepté d'en dévoiler les grandes lignes au site Wired. Il leur aura fallu pas moins d'une année pour comprendre comment compromettre l'interface logicielle du fusil et en prendre le contrôle par le biais de la connexion Wi-Fi utilisée par l'arme.
La démarche, encore secrète, permet aux hackers de prendre le contrôle quasi-total du fusil, notamment ses fonctions de visée et de tir. Modifier les calculs de trajectoire, désactiver l'aide à la visée ou même empêcher le fusil de tirer sont autant de possibilités liées au piratage de l'arme. « Vous pouvez constamment mentir au tireur, de sorte à ce qu'il rate systématiquement ses tirs » explique le couple d'experts.
Le premier modèle de fusil TrackingPoint a été commercialisé en 2011 et, depuis l'entreprise éponyme a vendu un peu plus d'un millier de son modèle haut de gamme doté de son système d'accompagnement à la visée. Des difficultés financières ont cependant entraîné une annulation des dernières commandes. La possibilité d'un piratage reste donc limitée à un nombre relativement restreint d'armes. Par ailleurs, John McHale, le fondateur de TrackingPoint, a annoncé que la société travaille avec les hackers sur un correctif qui sera envoyé à chaque possesseur d'une arme concernée sur une clé USB.