« Ce passage au périhélie revêt une grande importance symbolique, car c'est la première fois qu'une sonde accompagne une comète depuis son réveil jusqu'à son point le plus proche du Soleil » explique le planétologue de l'ESA Nicolas Altobelli à l'AFP. Le périhélie désigne l'endroit où la comète sera au plus proche du Soleil, à savoir 186 millions de kilomètres. Un événement qui n'a lieu qu'une fois tous les 6 ans et demi.
La sonde Rosetta a pu constater, ces dernières semaines, une augmentation de l'activité de la comète 67P, également connue sous le surnom de Tchouri. « Actuellement, la comète éjecte 300 kilos de gaz - constitué essentiellement de vapeur d'eau - par seconde et jusqu'à une tonne de poussières par seconde ». Rosetta effectue de nombreux relevés. Néanmoins, malgré une température qui pourra grimper jusqu'à 80°C lorsque Tchouri sera au plus proche du Soleil, les scientifiques ont une certaine réserve concernant ce qu'il pourrait se passer jeudi. « Nous n'allons pas forcément atteindre le maximum d'activité ce jour-là. Il y a une certaine inertie dans la propagation des ondes de chaleur et il se pourrait que la comète dégaze un maximum quelques semaines après » précise Nicolas Altobelli.
Philae à l'abri
Et Philae, dans tout ça ? Le petit robot, qui a connu des mésaventures depuis son arrivée sur la comète en novembre 2014, ne devrait pas souffrir des fortes chaleurs des prochains jours. Ce dernier se trouve suffisamment à l'abri, à l'ombre, pour y échapper.Le robot et ses instruments peuvent résister à une température de 50°C. Néanmoins, Philae n'a pas répondu aux ordres donnés depuis la Terre depuis le 9 juillet, ce qui inquiète les scientifiques concernant ses capacités à continuer à effectuer des relevés.
Rosetta, quant à elle, s'est éloignée de la comète pour se préserver. Elle se tiendra, durant quelques jours, à environ 330 km de Tchouri.