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Face à l'urgence climatique, le Royaume-Uni devrait avancer la date à laquelle les constructeurs auront l'interdiction de vendre des voitures équipées d'un moteur thermique.

Comme en France, l'échéance était jusqu'ici prévue pour 2040, mais le Premier ministre britannique, Boris Johnson, devrait annoncer son avancée à 2030.

Une date limite avancée d'une décennie entière

À l'instar de la France, le plan du Royaume-Uni consistait à accélérer le développement des voitures électriques jusqu'à interdire les ventes de voitures à moteur thermique, y compris les hybrides, en 2040. Mais le pays pourrait finalement suivre le chemin choisi par les Pays-Bas ou l'Irlande, en avançant de dix ans ce processus, obligeant par la même tous les acheteurs de voitures neuves à s'équiper de modèles entièrement électriques dans la prochaine décennie.

Le gouvernement britannique réfléchissait déjà à avancer l'échéance à 2035, mais les progrès en matière d'infrastructure, notamment pour la recharge, semble avoir apporté suffisamment de garanties au gouvernement pour qu'il anticipe d'une décennie ce qui sera l'un des changements les plus importants dans l'Histoire de l'industrie automobile.

Un rapport démontre une nouvelle fois l'urgence de l'électrification

Le directeur exécutif de la Society of Motor Manufacturers and Traders, l'association des constructeurs automobiles, s'est montré inquiet à cette idée : « Une telle échelle temporaire serait insuffisante pour la transition de l'industrie, et menacerait la viabilité de milliers d'entreprises, en minimisant les ventes des voitures à faibles émissions d'aujourd'hui », a indiqué Mike Hawes.

Toutefois, la décision du Royaume-Uni pourrait être motivée par un rapport publié par Greenpeace et Green Alliance révélant que le pays devrait empêcher l'émission de 77 millions de tonnes de CO2 pour se tenir à ses prévisions sur la période 2028-2032.

Le rapport explique qu'une interdiction des voitures à moteur thermique en 2035 ferait manquer cet objectif de 73 %, tandis qu'une interdiction en 2032 offrirait un meilleur résultat à hauteur de 18 %. Pour Doug Parr, directeur des sciences chez Greenpeace UK, le constat est sans appel : « C'est la preuve la plus évidente que 2030 est la meilleure option pour l'interdiction des véhicules neufs polluants ».

Qu'en pense-t-on chez Clubic ?

L'échéance 2030 peut sembler courte pour les constructeurs, qui vont devoir accélérer massivement l'électrification de leur gamme. Cela obligera également le gouvernement à investir dans les infrastructures, qui sont aujourd'hui le plus gros problème pour l'adoption d'un parc automobile 100 % électrique. Toutefois, le cas de la Norvège, qui a vendu 42 % de ses voitures en électrique en 2019 et adoptera cette interdiction en 2025, laisse entrevoir le fait que le modèle économique d'un marché automobile entièrement « zéro émission » pourrait être viable très rapidement. L'urgence environnementale obligera forcément les industries à s'adapter prestement à l'avenir, et l'automobile devra être l'une des premières à le faire.