Les idées reçues sur les voitures électriques ont la vie dure. Un sondage révèle que les conducteurs britanniques de véhicules thermiques restent sceptiques quant aux avantages des modèles électriques. Cette méconnaissance pourrait avoir une sérieuse influence sur l'acte d'achat d'un véhicule dit propre.
On pensait que la transition vers les voitures électriques se ferait en douceur. On se fourvoyait lourdement. Les conducteurs de véhicules thermiques restent sur leurs gardes. Dans un récent sondage effectué sur un panel de consommateurs au Royaume-Uni, la majorité des automobilistes britanniques continue de croire que les voitures électriques sont plus coûteuses et moins fiables que leurs homologues à essence.
D'où leur vient cette croyance ? De la désinformation et d'idées préconçues qui impliquent une réticence marquée à franchir le pas vers l'électrique. Pourtant, les chiffres racontent une tout autre histoire. Entre économies à l'usage et impact environnemental réduit, les avantages des véhicules électriques sont bien réels. Alors, comment expliquer ce décalage entre perception et réalité ?
La désinformation, frein majeur à l'adoption des voitures électriques
Le sondage réalisé par YouGov pour l'Energy and Climate Intelligence Unit (ECIU) dresse un tableau peu reluisant des connaissances des conducteurs britanniques sur les voitures électriques. Plus de la moitié d'entre eux n'ont obtenu que 2 bonnes réponses sur 10 à un questionnaire portant sur divers aspects des véhicules électriques. Un quart des sondés n'a même pas réussi à donner une seule bonne réponse. Des résultats qui ont de quoi interroger sur le niveau de connaissances au sujet de ce secteur.
Prenons l'exemple du coût. Près de deux tiers des conducteurs de véhicules thermiques pensent qu'une voiture électrique revient plus chère à l'usage. Or, l'étude menée en 2023 par l'ECIU montre qu'un véhicule électrique permet d'économiser en moyenne 700 livres sterling par an en frais de fonctionnement.
La sécurité n'est pas en reste. 41 % des sondés croient que les voitures électriques prennent feu plus facilement que les modèles thermiques. Encore une idée reçue qui ne tient pas la route. Les données indiquent que les véhicules électriques sont 80 fois moins susceptibles de s'enflammer que leurs cousins à essence ou diesel.
Ces mythes tenaces ne sortent pas de nulle part. Ils se nourrissent d'une « boucle circulaire de désinformation », comme le souligne Quentin Willson, fondateur de FairCharge, un programme qui veille à garantir que le Royaume-Uni dispose de politiques adaptées à l’environnement, à l’économie et aux conducteurs en matière de véhicules électriques. Réseaux sociaux, articles de presse mal informés... Les sources de ces fausses informations sont nombreuses et variées. Tout pour que s'installe un climat de méfiance qui freine l'adoption d'une technologie pourtant prometteuse.
L'impact concret de la désinformation sur les choix des consommateurs
Le sondage révèle une corrélation claire entre le niveau d'information et la propension à envisager l'achat d'un véhicule électrique. Les conducteurs ayant obtenu les scores les plus bas au questionnaire sont 11 fois moins susceptibles de choisir une voiture électrique pour leur prochain achat que ceux bien informés.
« Vous pouvez devenir un expert en matière de véhicules électriques simplement en effectuant quelques recherches simples par vous-même en utilisant des sources de données indépendantes et fiables. La vérité sur les véhicules électriques est dans la paume de votre main », explique Quentin Wilson.
Dans ce contexte, comment briser ce cercle vicieux de la désinformation ? Car il y a urgence. La transition vers des modes de transport plus écologiques participe en grande partie à la lutte contre le changement climatique. Sans parler des avantages économiques pour les consommateurs à long terme. Et surtout, comment inciter les consommateurs à se tourner davantage vers le véhicule électrique ? Selon Colin Walker, deux acteurs pourraient jouer les rôles-titres dans ce changement: « L’industrie automobile va devoir prendre au sérieux la désinformation sur les véhicules électriques et le nouveau gouvernement devra se demander s’il a lui aussi un rôle à jouer ».
Source : Energy&Climate Intelligence Unit