Plus silencieuse, moins polluante en roulant, plus sécurisante, la voiture électrique séduit chaque année un peu plus de conducteurs. Pourtant, selon une récente étude, tous ne sont pas convaincus. Pire, ils seraient un tiers à vouloir faire machine arrière.
Selon une récente étude du cabinet McKinsey & Company, une proportion croissante de propriétaires de véhicules électriques envisagent de revenir aux moteurs thermiques pour leur prochain véhicule. Dans certains pays, cette proportion atteint même 50 %. Alors que la mobilité électrique est un sujet central des débats et des campagnes politiques, il est clair que le thème divise.
L'élan des voitures électriques s'essouffle
Malgré leur développement récent, les voitures électriques semblent déjà perdre de l'élan. Certains constructeurs automobiles révisent leurs ambitions initiales, et il apparaît que les propriétaires actuels de voitures électriques ne sont pas aussi convaincus que l'on pourrait le penser. Environ 30 % des conducteurs de véhicules électriques prévoient de revenir aux moteurs thermiques pour leur prochain achat, selon McKinsey & Company.
Bien que l'on entende souvent que les propriétaires de voitures électriques apprécient le silence et le couple instantané de ces véhicules, au point de ne pas vouloir revenir aux moteurs à pistons, l'étude de McKinsey montre une réalité différente. Environ 29 % des propriétaires actuels de véhicules électriques envisagent de revenir aux moteurs thermiques pour leur prochain achat.
Ce chiffre est particulièrement significatif, car l'étude, comportant 200 questions, a été réalisée auprès de 30 000 participants dans 15 pays, représentant 80 % des ventes mondiales de voitures. Cette tendance est encore plus marquée aux États-Unis, où 46 % des propriétaires de véhicules électriques envisagent de revenir aux moteurs thermiques, un chiffre considérable.
Les raisons invoquées pour le retour au thermique
Plusieurs raisons expliquent cette volonté de retour en arrière parmi les automobilistes. La première cause est l'état de l'infrastructure de recharge. Seulement 9 % des répondants estiment que le nombre de bornes publiques est suffisant, sans même prendre en compte la fiabilité souvent aléatoire de ces bornes.
L'autonomie des véhicules électriques est un autre facteur dissuasif. Contrairement à l'idée que les utilisateurs s'habituent avec le temps à l'autonomie de leur véhicule, les attentes des consommateurs continuent d'augmenter. En 2022, une autonomie minimale de 435 kilomètres était souhaitée. Ce chiffre est passé à 469 kilomètres en 2024.
Enfin, les considérations économiques jouent également un rôle important. Les coûts d'achat et d'assurance des véhicules électriques restent élevés, ce qui dissuade certains acheteurs potentiels. Par exemple, la nouvelle Citroën ë-C3 commence à 23 300 euros avec 320 kilomètres d'autonomie, alors que sa version hybride d'entrée de gamme est à 14 990 euros, soit une différence de plus de 4 000 euros même en prenant en compte le bonus écologique.
Malgré ces aspects, l'intérêt pour les voitures électriques continue de croître. En 2024, 18 % des répondants prévoient que leur prochain véhicule sera électrique, contre 16 % en 2022 et 14 % en 2021. Cependant, 21 % des personnes interrogées ne veulent pas d'un véhicule électrique pour leur prochain achat, mais cela ne signifie pas qu'elles ne veulent pas d'électrification du tout. En effet, 38 % des propriétaires de véhicules non électriques envisagent de passer à des hybrides ou des hybrides rechargeables, une proportion qui n'évolue toutefois pas depuis 2022.
Sources : Automobile Magazine, McKinsey & Company