La voiture électrique a-t-elle convaincu ses propriétaires ? Pas vraiment, si on en croit cette étude

Fred Delavie
Publié le 19 juin 2024 à 10h19
30 % des propriétaires de voitures électriques veulent revenir au thermique, selon une étude du cabinet McKinsey © Shutterstock
30 % des propriétaires de voitures électriques veulent revenir au thermique, selon une étude du cabinet McKinsey © Shutterstock

Plus silencieuse, moins polluante en roulant, plus sécurisante, la voiture électrique séduit chaque année un peu plus de conducteurs. Pourtant, selon une récente étude, tous ne sont pas convaincus. Pire, ils seraient un tiers à vouloir faire machine arrière.

Selon une récente étude du cabinet McKinsey & Company, une proportion croissante de propriétaires de véhicules électriques envisagent de revenir aux moteurs thermiques pour leur prochain véhicule. Dans certains pays, cette proportion atteint même 50 %. Alors que la mobilité électrique est un sujet central des débats et des campagnes politiques, il est clair que le thème divise.

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L'élan des voitures électriques s'essouffle

Malgré leur développement récent, les voitures électriques semblent déjà perdre de l'élan. Certains constructeurs automobiles révisent leurs ambitions initiales, et il apparaît que les propriétaires actuels de voitures électriques ne sont pas aussi convaincus que l'on pourrait le penser. Environ 30 % des conducteurs de véhicules électriques prévoient de revenir aux moteurs thermiques pour leur prochain achat, selon McKinsey & Company.

Bien que l'on entende souvent que les propriétaires de voitures électriques apprécient le silence et le couple instantané de ces véhicules, au point de ne pas vouloir revenir aux moteurs à pistons, l'étude de McKinsey montre une réalité différente. Environ 29 % des propriétaires actuels de véhicules électriques envisagent de revenir aux moteurs thermiques pour leur prochain achat.

Ce chiffre est particulièrement significatif, car l'étude, comportant 200 questions, a été réalisée auprès de 30 000 participants dans 15 pays, représentant 80 % des ventes mondiales de voitures. Cette tendance est encore plus marquée aux États-Unis, où 46 % des propriétaires de véhicules électriques envisagent de revenir aux moteurs thermiques, un chiffre considérable.

L'état de l'infrastructure de recharge est la première cause de déception © MG

Les raisons invoquées pour le retour au thermique

Plusieurs raisons expliquent cette volonté de retour en arrière parmi les automobilistes. La première cause est l'état de l'infrastructure de recharge. Seulement 9 % des répondants estiment que le nombre de bornes publiques est suffisant, sans même prendre en compte la fiabilité souvent aléatoire de ces bornes.

L'autonomie des véhicules électriques est un autre facteur dissuasif. Contrairement à l'idée que les utilisateurs s'habituent avec le temps à l'autonomie de leur véhicule, les attentes des consommateurs continuent d'augmenter. En 2022, une autonomie minimale de 435 kilomètres était souhaitée. Ce chiffre est passé à 469 kilomètres en 2024.

Enfin, les considérations économiques jouent également un rôle important. Les coûts d'achat et d'assurance des véhicules électriques restent élevés, ce qui dissuade certains acheteurs potentiels. Par exemple, la nouvelle Citroën ë-C3 commence à 23 300 euros avec 320 kilomètres d'autonomie, alors que sa version hybride d'entrée de gamme est à 14 990 euros, soit une différence de plus de 4 000 euros même en prenant en compte le bonus écologique.

Malgré ces aspects, l'intérêt pour les voitures électriques continue de croître. En 2024, 18 % des répondants prévoient que leur prochain véhicule sera électrique, contre 16 % en 2022 et 14 % en 2021. Cependant, 21 % des personnes interrogées ne veulent pas d'un véhicule électrique pour leur prochain achat, mais cela ne signifie pas qu'elles ne veulent pas d'électrification du tout. En effet, 38 % des propriétaires de véhicules non électriques envisagent de passer à des hybrides ou des hybrides rechargeables, une proportion qui n'évolue toutefois pas depuis 2022.

    La Leaf e+ est considérée par son constructeur comme une version haut de gamme puisqu'elle n'est pas disponible dans les finitions d'accès Acenta. Le tarif d'accès à la gamme est donc porté à 43 700 € (bonus de 6 000 € non déduit) pour une définition N-Connecta déjà dotée en série de la sellerie simili-cuir des sièges chauffants ou encore de la caméra à 360° facilitant les manœuvres. Le surcoût par rapport à la Leaf 40 kWh est de 5 300 €. S'il n'existe pour l'instant aucune compacte électrique comparable, la Leaf e+ apparaît très proche en prestations du Kia e-Niro, qui propose une autonomie et une habitabilité similaires. Celui-ci se révèle à la fois moins cher (42 500 € en finition e-Active) et mieux doté puisqu'il propose dès sa finition d'accès la conduite semi-autonome.

    Confortable, performante et dotée d'une autonomie assez confortable, la Nissan Leaf e+ constitue une mise à jour bienvenue dans la gamme de cette compacte électrique. Néanmoins, elle ne se détache plus de ses concurrentes les plus récentes et va bientôt faire face à des modèles de plus en plus redoutables. Comme Tesla, Nissan va avoir beaucoup de mal à conserver son avance. Dans l'histoire des sciences, les pionniers sont rarement ceux qui remportent la mise lorsqu'une technologie parvient à maturité !

    Par Fred Delavie

    Journaliste auto-moto, spécialiste des nouvelles technologies et de leur usages. Je décortique au quotidien l'actualité des constructeurs et analyse les tendances des nouveaux acteurs de la mobilité dans un monde en transition. Aime trop conduire et drifter pour laisser ça à une voiture autonome.

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    Commentaires (10)
    Bombing_Basta

    La voiture électrique a-t-elle convaincu ses propriétaires ? Pas vraiment, si on en croit cette étude

    Appeau, appeau, appeau… Atrolls…

    ils seraient un tiers à vouloir faire machine arrière.

    C’est tellement beauc…ou pas.

    2/3 de convaincus, c’est mieux que « pas vraiment » non ?
    C’est au moins du « pas tous » :roll_eyes:

    ils seraient un tiers

    Environ 30 % des conducteurs

    Environ 29 % des propriétaires actuels de véhicules électriques

    À ce rythme j’ai cru qu’ils allaient tous changer d’avis avant la fin de l’article !

    trollkien

    Le constat est le même qu’au départ.
    Si pour faire de petits trajets quotidiens et équipé chez soi d’une borne de recharge c’est plutôt un bon investissement.

    Dans tous les autres cas c’est la marde.

    MisterDams

    A priori l’étude est internationale, donc elle n’a pas trop valeur en synthétique comme ici.
    Aux États-Unis, le carburant coûte environ 2 fois moins cher que chez nous, avec un salaire moyen plus élevé. Donc évidemment que l’apport de l’électrique est bien moins marqué chez eux.
    Dans d’autres pays d’Europe, c’est l’infrastructure de charge est bien moins développée qu’en France, encore une donnée qui fait fluctuer le taux d’acceptation de l’électrique.

    En revanche, faut avouer qu’en Europe on ne fait que mettre des bâtons dans les roues de l’électrique depuis le début, c’est pas étonnant qu’il y ai un certain rejet. On y est entré par le PHEV mal utilisé en niche fiscale, on a enchaîné par les discours alarmistes sur les batteries (sécurité, écologie…), saupoudré par l’opacité des tarifs de recharge hors domicile, le tout avec une complexité pour comprendre les aides pour l’installation de bornes en copropriété (parking collectifs). Pour couronner le tout, on est toujours dans l’incertitude sur l’arrêt effectif du thermique en 2035.

    Par contre bizarrement, tous ceux qui sont passés sur des choix électriques « réfléchis » autour de moi (PHEV en Golf GTE ou Mitsubishi Outlander, EV avec une diversité de Model 3, Model Y, MG4, iX1, e-2008, 500e…) ne semblent pas évoquer de regrets de leurs décisions. Le seul que j’ai vu rebasculer en thermique, il est passé d’une Audi RS e-tron à un RSQ8…

    Bombing_Basta

    Ouais mais rouler en étron aussi, ça doit pas être facile tous les jour (oui trop facile et nulle, je sors :sweat_smile:)

    jvachez

    Logique les chargeurs rapides ne sont pas aussi rapides qu’une pompe à essence. Trop de temps perdu.

    Gloumouf

    Les rares personnes passées à l’électrique qui n’en n’étaient pas content que je connaisse étaient des gens qui ont acheté sans vraiment se renseigner sur ce qu’ils achetaient.
    Avoir la possibilité de charger à coup sûr à la maison (pas une borne partagée pour 10 VE dans une résidence), est pour moi le seul impératif.
    Pour le reste, au quotidien aucun soucis. Pour les longs trajets, le réseau s’est vraiment densifié en France et avec les applis type ABRP, ce n’est pas bien compliqué. Ça peut être une contrainte sinon va en vacance dans une zone blanche mais à côté de tous les avantages le reste de l’année, on peut clairement faire un effort.

    nikon561

    pour les longs trajets, il reste malgré tout des problemes:

    • le temps de charge, qui peut etre trop long pour certains
    • le nombre de borne et leur disponibilité (pannes etc…)

    ces 2 facteurs se cumulent lors des periodes d’affluences, en effet contrairement a une pompe, 1 vehicule immmobilise une station de charge pour 1 ou 2h… donc les files d’attente…
    le probleme des VE c’est qu’ils nous sont imposés (via baisse artificielle de leur cout + hausse artificielle des alternatives thermiques, interdictions de circulation etc…), et pas un besoin. et en plus avec des contraintes nombreuses.

    ca ne peut pas bien se terminer.

    Bombing_Basta

    Je fais le plein de ma thermique environ une fois part mois pour 500 Km effectués.
    En effet, trop de temps perdu à recharger pendant mon sommeil une fois où deux le mois si j’avais une électrique :roll_eyes:

    laroux

    je le dis depuis toujours, la ve c’est un marché de niche pour quelques rare personnes.
    Malgré de matrixage de la population a coup de propagande relayé dans les médias, les pub et les mensonges du gouvernement, ainsi que la réglementation punitive envers les thermique (zfe, malus, interdire le diesel…) le gros des ventes oui le gros des ventes se encore et toujours sur le thermique.
    Je remarque que après des années d’article pro ve, la ligne éditorial de clubic à changé depuis quelques mois et est enfin devenu plus objectif sur cette technologie.
    Avec des articles qui ose enfin la critique.

    Les seuls ve que je vois c’est sur google map les milliers de VE qui pourrissent dans les ports en europe et en chine car personne n’en veux.

    tfpsly

    Jolie Taycan dans la photo d’entête.

    Avoir la possibilité de charger à coup sûr à la maison (pas une borne partagée pour 10 VE dans une résidence), est pour moi le seul impératif.

    Passé à un VE il y a quelques semaines, pour l’instant je me passe bien du chargeur à la maison. C’est un confort, mais pas indispensable - tant que le VE a une autonomie de quelques centaines de km.

    Par chance il y a un superchargeur Tesla ouverts à tous à quelques minutes de chez moi, et je peux faire mes courses en même temps.
    Sauf erreur de calcul, l’installation d’un chargeur maison ne serait rentable qu’après 77 000km dans mon cas (prix install + prix kWh imposé par le syndic - je ne suis pas en France).