Alors que la transition vers les véhicules électriques s'affiche comme une priorité pour le gouvernement, une réalité dérangeante persiste : seulement 3,11 % des logements collectifs en France sont équipés de bornes de recharge. Un chiffre très faible qui freine l'adoption généralisée des véhicules électriques.
Alors que la France continue de s'engager de plus en plus vers la transition électrique, un obstacle important se dresse face à ce vœu pieux : la disponibilité des bornes de recharge dans les logements collectifs. En dépit des efforts considérables pour développer l'infrastructure de recharge publique, la recharge à domicile reste faiblement adoptée.
Avec seulement 3,11 % des immeubles collectifs équipés de bornes de recharge, ce manque d'infrastructures pourrait constituer une limite à l'adoption des véhicules électriques et met en lumière l'importance de solutions adaptées pour les habitants des immeubles, lesquels, rappelons-le, représentent 46,5% de l'habitat de l'ensemble des communes.
Un retard évident dans les immeubles collectifs
La promesse de la voiture électrique repose sur la simplicité de recharge au quotidien, et particulièrement à domicile. Pour les 53,5 % de Français vivant en maison individuelle, l'installation d'une borne de recharge (Wallbox) est relativement simple et soutenue par des aides de l'État. En plus, elle représente aussi, d'une certaine façon, la garantie d'une recharge à un prix inférieur à une recharge sur une borne publique.
Cependant, pour les 46,5 % restants, qui résident en immeuble, la situation est beaucoup plus compliquée. Bien que le droit à la prise soit reconnu, et qu'en théorie, il suffise d'informer sa collectivité de l'installation d'une borne de recharge personnelle sur son parking, il reste nécessaire de passer par un vote en assemblée générale, ce qui peut rendre le processus long et souvent laborieux.
Des chiffres alarmants
Selon une étude de Avere-France, de l'AFOR et d'Enedis, seulement 3,11 % des immeubles collectifs sont actuellement équipés de bornes de recharge. Cela représente 8 383 immeubles, pour un total de 15 996 points de recharge au premier trimestre 2024, malgré une hausse de 17,2 % par rapport au dernier trimestre de 2023.
Bien que ce chiffre soit en augmentation, il reste insuffisant pour répondre aux besoins des automobilistes électriques. De plus, l'infrastructure publique, bien qu'en expansion, reste coûteuse et peu pratique pour un usage quotidien (il faut trouver une borne, attendre qu'elle soit libre et patienter avant de repartir).
La solution collective en alternative ?
Pour une solution à long terme, le syndic de votre immeuble peut préférer l'installation d'une infrastructure collective dans les parkings d'immeubles. Divers opérateurs tels qu'Amperus, Enedis, Zeplug et Borne-Solution proposent des solutions où l'infrastructure est financée soit par la copropriété, soit par l'opérateur, qui se rembourse ensuite sur les abonnements. Malgré les subventions de l'État couvrant 50 % des coûts hors taxes, avec une limite de 8 000 euros, et l'aide des régions ou des départements, le processus reste là aussi long et complexe. Il nécessite des démarches administratives étendues, allant parfois jusqu'à deux ans pour la réalisation.
Pour se rassurer, l'Avere annonce qu'au 31 mars 2024, 28 673 immeubles ont déjà validé le déploiement d'une infrastructure collective, ce qui devrait porter à 10,6 % le nombre de résidences collectives équipées en 2025.
Enfin, pour faciliter les démarches, le site Je-Roule-En-Electrique.fr, soutenu par l'Avere, a fait peau neuve fin mai et héberge à présent un portail consacré aux pros de l'immobilier, aux copropriétaires et aux bailleurs avec des contenus spécialisés (infrastructure de recharge en immeuble collectif, aides à l'installation, bénéfices, etc.) pour aider tout un chacun dans ses démarches. C'est encore à ceux qui le désirent de télécharger les PDF et de lire les documents, mais les explications ont le mérite d'être claires. Reste à voir si ce sera suffisant.
Source : Avere