Une fois la saison estivale arrivée, l'autoroute A7 se transforme en un serpent de métal interminable, où les voitures rampent les unes derrière les autres. Pour les conducteurs de voitures électriques, les angoisses liées à la recharge peuvent ressurgir. Est-ce vraiment justifié ?
Particulièrement lors du chassé croisé, l'autoroute du Soleil se mue chaque été en un véritable parcours du combattant ; c'est encore plus vrai pour les adeptes de la mobilité électrique. Les interminables colonnes de véhicules et la canicule oppressante ne constituent que la partie émergée de l'iceberg des tracas rencontrés.
Au plus fort de la saison vacancière, les conducteurs de VE ont un nouveau sujet d'inquiétude : les embouteillages aux bornes de recharge, dont le nombre augmente assez poussivement. Dans ce contexte, nos confrères d'Automobile Propre sont partis à l'aventure une journée durant le long de l'A7 afin de prendre la température.
Des stations de recharge débordées
L'essor des véhicules électriques que connaît l'Europe et la France se traduit indéniablement sur la fréquentation l'A7. Dès l'aube, les congestions s'amorcent aux abords de Chasse-sur-Rhône, où l'on constate une affluence grandissante de VE, arborant principalement des plaques françaises et belges. Cette mutation se répercute inexorablement sur les infrastructures de recharge, où la demande surpasse fréquemment l'offre disponible.
À Saint-Rambert-d'Albon, les sept bornes Ionity sont rapidement accaparées, non seulement par des véhicules tout électriques, mais également par des modèles hybrides rechargeables. Ces derniers, bien que capables de fonctionner sans recharge rapide sur l'autoroute, participent néanmoins à l'engorgement des installations. Recharger une hybride avec ce genre de bornes n'est pas franchement judicieux d'un point de vue économique.
Ce phénomène engendre inévitablement des frictions entre automobilistes, comme en témoigne l'exaspération d'un conducteur allemand de Smart #1, las d'attendre son tour. On peut comprendre. Il faut s'armer de patience lorsque des personnes viennent se brancher et s'endorment à bord de leur véhicule ou alors ne lancent même pas la recharge.
Les Gilets Bleus : sauveteurs de l'organisation
Face à ces défis, certaines haltes, à l'instar de celle de Montélimar, ont recours aux services des Gilets Bleus. Ces bénévoles s'efforcent de fluidifier la circulation des véhicules en guidant les conducteurs de tous bords : VE, thermiques ou hybrides rechargeables. Ils aident également à optimiser l'utilisation des récentes bornes Alpitronic déployées par Ionity. Bien que performantes, ces installations souffrent parfois d'un emplacement peu judicieux, source de désarroi pour de nombreux conducteurs.
Néanmoins, les comportements des usagers demeurent parfois problématiques. La pratique de la recharge de commodité, consistant à brancher son véhicule malgré un niveau de charge déjà élevé, perdure. Une Tesla Model Y a, par exemple, été observée à plusieurs aires d'autoroutes, se rechargeant alors que sa batterie était déjà bien remplie. Cette habitude engendre des files d'attente superflues, d'autant plus problématiques depuis l'abandon de la facturation à la minute. De nombreux conducteurs laissent leur véhicules plantés sur les bornes alors même que celui-ci est plein à craquer.
Malgré ces problèmes, l'A7 échappe encore à l'engorgement massif du aux VE. Les délais d'attente demeurent globalement acceptables, même en période d'affluence. Cependant, la prolifération des véhicules électriques exige impérativement une amélioration des infrastructures de recharge et une sensibilisation accrue des usagers aux bonnes pratiques. Si une planification judicieuse des haltes permet aux électromobilistes de minimiser leur temps d'attente, l'optimisation du réseau de recharge sera une problématique de plus en plus importante dans les années à venir.
Source : Automobile Propre