La fin de la commercialisation du moteur thermique, essence et diesel, est annoncée pour 2035 en France. Cette annonce du gouvernement suit la tendance mondiale : de nombreux pays ont déjà annoncé la mort du diesel et de l’essence.
Les constructeurs automobiles ont dû se renouveler rapidement pour proposer une gamme élargie de voitures électriques. Pour assurer cette transition, l’offre doit pouvoir répondre à tous les besoins, de la citadine au véhicule familial en passant par les berlines compactes et les breaks. Le marché a été très dynamique cette année, toujours soutenu en France par le bonus écologique et la prime à la conversion.
Il est également nécessaire de développer le réseau de charge afin que les nouveaux véhicules électriques soient opérationnels pour les déplacements quotidiens comme pour les déplacements longue distance. Le nombre de bornes de recharge a progressé au cours de l'année, mais il y a encore beaucoup à faire pour combler les usages à venir.
Des aides de l’Etat maintenues cette année
Entre bonus pour l’achat d’une voiture électrique et prime à la conversion, le gouvernement continue de soutenir l’achat de véhicules plus respectueux de l’environnement. Le super bonus a été maintenu jusqu’en juin dernier avec une aide de 7 000 € pour l’achat d’une voiture émettant moins de 20 g/km de CO2. Depuis juillet, il est redescendu à 6 000 €.
La prime à la conversion permet également de bénéficier d’un coup de pouce de l’Etat pour l’achat d’une voiture émettant moins de 137 g/km de CO2 lorsque l’on envoie un ancien véhicule à la casse. Les modèles éligibles sont les diesels mis en circulation avant 2011 et les modèles essence immatriculés avant 2006. Le montant de la prime peut atteindre jusqu’à 5 000 € suivant le véhicule acheté et les revenus du foyer.
Enfin, la prime pour l’achat d’un véhicule électrique d’occasion est toujours d’actualité. Lors de l’achat d’une voiture électrique de plus de 2 ans, il est possible de bénéficier de cette aide d’un montant de 1 000 €. Elle permet d’accéder à des modèles d’occasion maintenant disponibles à petit prix comme les premières générations de Renault Zoé qui se trouvent à moins de 6 000 € avec un kilométrage inférieur à 100 000 km.
La « Renaulution » de la voiture électrique à tout prix
Après le succès de la Renault Zoé, Renault avait lancé l’année dernière la Twingo ZE. C’est au tour de sa filiale roumaine, Dacia, d’investir le marché de l’électrique avec un modèle premier prix. Si les performances restent limitées du point de vue dynamique et autonomie, son prix est lui aussi limité : 16 800 € avant l’application du bonus ou de la prime à la conversion. La voiture électrique n’est plus réservée aux personnes fortunées. Reste la question de l’autonomie.
2021, c'est aussi l'année où Renault a annoncé sa « Renaulution » : une révolution interne qui oriente la marque au losange vers un avenir plus respectueux de l’environnement. Entre la conversion d’anciens modèles à l’électrique, le retour de modèles mythiques sauce électrique et une électrification de plusieurs modèles de la gamme, le constructeur innove et rénove son image.
Avec la 4L et la Renault 5 électrique, Renault veut frapper un grand coup. La marque s’apprête également à lancer de nouveaux modèles. La Renault Megane électrique ouvre le bal avant de voir arriver les modèles électriques chez Alpine dont une Alpine R5 en préparation.
Les modèles qui ont débarqué sur les routes en 2021
De la Dacia Spring à la Mercedes EQS en passant par les autres marques européennes, chinoises ou coréennes, il existe maintenant un vaste choix en matière de voiture électrique. Les constructeurs européens ont décliné leur gamme électrique, les marques allemandes étant particulièrement actives. Mercedes ajoute régulièrement de nouveaux modèles à la gamme EQ, du petit SUV EQB à la grande berline luxueuse EQS. BMW aura de son côté lancé sa berline i4 et ses SUV iX et iX3. Audi étend sa gamme avec un Q4 e-tron et sa RS e-tron.
Chez Stellantis, le groupe automobile remplaçant l’ancienne entité française PSA Group depuis le début de l’année 2021, de nouveaux modèles électriques ont rejoint le catalogue des différentes marques. La Citroën ë-C4, au faux air de GS des années 60 et de nouvelles déclinaisons de la Fiat 500 sont apparues sur les routes européennes.
Le groupe Kia s’est particulièrement démarqué cette année. Après avoir longtemps teasé la gamme Ioniq, le premier opus est arrivé au printemps avec la Ioniq 5 suivi du Kia EV6. Ces deux modèles affichent des caractéristiques intéressantes couplées à un style moderne et séduisant.
Pendant ce temps, MG renouvelle son SUV économique, le ZS qui offre un rapport prix/autonomie pertinent. Tesla continue sur sa lancée avec le lancement en Europe de son SUV compact, le Model Y. Partageant de nombreux points communs avec la Model 3, le succès est au rendez-vous. Cette dernière est d’ailleurs régulièrement en tête des ventes de voitures électriques en Europe, se partageant le podium avec les Renault Zoé, Peugeot e-208 et la Volkswagen ID.3.
Le constructeur allemand a lancé la commercialisation de son nouveau SUV : le Volkswagen ID.4 est maintenant disponible à la vente. Une déclinaison plus sportive à 4 roues motrices est proposée sous l’appellation ID.4 GTX. Les autres marques du groupe ont également progressé avec l’arrivée de la Cupra Born et du Skoda Enyaq iV.
L’un des modèles les plus attendus est également arrivé au printemps : le Ford Mustang Mach-e. Inspiré du style de la mythique Muscle Car des années 60, Ford décline ici un SUV électrique performant au style sportif.
Les constructeurs misent tout sur l’électrification
De l’hybride simple à la voiture 100 % électrique en passant par la microhybridation et l’hybride rechargeable, les constructeurs automobiles mondiaux se sont engagés dans un virage à 180°. Même les plus réfractaires, comme Toyota, finissent par rejoindre la course à l’électrification de nos moyens de transport.
Le groupe Volkswagen a déployé sa motorisation hybride rechargeable 1.4 TSI sur de nombreux modèles de sa gamme allant de la Golf à la Passat en passant par la Skoda Octavia, qui dispose d’une version RS survitaminée ou encore sur les modèles Audi et Seat.
Les constructeurs français ont également suivi cette tendance avec la gamme E-Tech chez Renault dont la motorisation hybride équipe la Clio E-Tech, l'Arkana E-Tech et la Mégane E-Tech. Chez Stellantis, les véhicules portant le sigle Peugeot, Citroën ou encore DS, profitent également de motorisation hybride performante sous l’appellation Hybrid4.
Chez Volvo, la gamme électrique se déploie également avec le XC Recharge. Cependant, la filiale Polestar n’est toujours pas commercialisée en France, sur fond d’un différend avec le groupe Stellantis au sujet du design du logo, jugé trop proche de celui de la marque DS.
Le monde face à la crise des semi-conducteurs
Depuis le début de l’épidémie de la Covid-19, le monde a dû affronter un ennemi invisible. Si nous avons dû faire face dans un premier temps à une crise sanitaire ponctuée de couvre-feu et de confinements à répétition, ses répercussions ont fini par atteindre l’industrie. Le ralentissement économique et la réorganisation de la production pour couvrir les besoins immédiats ont engendré des ruptures de stock.
Une crise du semi-conducteur a émergé rapidement. Les constructeurs automobiles sont confrontés depuis le début de l’année à des difficultés pour se fournir en composants électroniques indispensables à la production des nouveaux modèles. Il en résulte des arrêts des lignes de production dans les usines du monde entier chez la plupart des constructeurs. Ces arrêts engendrent des retards de livraison minant les ventes. Le marché du véhicule neuf a reculé partout en Europe.
Parmi les véhicules les plus impactés, de nombreux modèles ont vu leur lancement retardé comme le nouveau SUV haut de gamme de Nissan, le Ariya. Le P.-D.G. de Renault estime que la pénurie impactera l’entreprise jusque mi-2022.
Entre l’Asie et l’Amérique, une déferlante de nouveaux modèles
La Chine est très active sur le marché du véhicule électrique. De nombreuses start-ups ont vu le jour ces dernières années, filiales de groupes automobiles chinois ou financées à l’aide de fonds d’investissement. Certaines marques viennent à la conquête du marché européen.
L’une des premières fut Aiways, arrivée en France par l’île de beauté via la société de location Hertz. D’autres marques arrivent aussi sur nos routes, comme Lynk&Co ou Xpeng mais aussi Nio qui va bientôt commercialiser sa berline ET7 en Europe. MG, devenue une marque chinoise, commercialise ses modèles avec un réseau de partenaires en France, Seres va suivre la même stratégie.
Du côté des États-Unis, sous le leadership de Tesla, de nombreux véhicules commencent à apparaitre. Issue des grands constructeurs ou bien de nouvelles start-ups, l’offre se développe rapidement. Lucid, qui se positionne en concurrent direct de Tesla, a débuté la commercialisation de sa berline haut de gamme, la Lucid Air. Fisker annonce qu’il va débarquer en Europe et Rivian propose un pick-up électrique séduisant sur le continent américain.
Les grands noms de l’automobile américaine sont également très actifs. Cadillac a dévoilé sa première voiture électrique, la Lyriq ; Ford, après son SUV Mach-e, a lancé la version électrique de son pick-up F150 ; pendant que le Hummer renait de ses cendres chez General Motors. Ce dernier, longtemps critiqué pour sa démesure et sa consommation pharaonique, revient en 2023 avec une version électrique performante.
L’Europe intensifie son réseau de bornes de recharge
Depuis l’engouement pour les véhicules électriques en 2020, les bornes de recharge sont régulièrement pointées du doigt. Comment promouvoir des véhicules nécessitant un réseau de recharge dense si ce dernier est inexistant ? Entre un entretien qui laisse à désirer et des zones blanches, la voiture électrique ne s’impose pas toujours aussi simplement que l’on voudrait.
Heureusement, la France est l’un des pays européens les mieux desservis. On recense actuellement près de 50 000 bornes dans l’Hexagone en cette fin d’année, soit une hausse de plus de 30% sur l’année. Mais est-ce suffisant lorsque l’on sait qu’il y a, d’après le récent recensement de l’Avere-France, plus de 700 000 voitures électriques et hybrides rechargeables en circulation ?
Les bornes de recharge rapide, indispensables pour voyager avec une voiture électrique sans passer des heures à attendre sur des parkings, se développent également. Après l’arrivée de Fastned et le déploiement de l’offre de TotalEnergies, les utilisateurs vont désormais avoir le choix. De son côté, Ionity veut accélérer son implantation en Europe avec un objectif de 7 000 bornes ultrarapides sur les axes européens d’ici à 2025.