La question de l'interdiction du moteur thermique en Europe d'ici une décennie agite une nouvelle fois le monde de l'automobile. Et cette fois, c'est le patron de BMW qui monte au créneau.

Le modèle électrique BMW i7 vu de dos © BMW
Le modèle électrique BMW i7 vu de dos © BMW

On le sait, l'Union européenne a pour ambition d'avancer vite dans le remplacement des voitures à moteur thermique par des véhicules électriques, avec l'interdiction votée de ces moteurs utilisant des énergies fossiles sur le Vieux Continent en 2035. Mais si l'objectif est louable, il a aussi été combattu par certains pays de l'UE, au premier rang desquels l'Allemagne et son énorme industrie de l'automobile classique. Il n'est alors pas étonnant que ce soit par la voix d'un de ses constructeurs qu'une nouvelle critique a été formulée.

Le patron de BMW contre l'interdiction du moteur thermique en 2035

Difficile de faire déclaration plus tonitruante quand on se trouve au Mondial de l'auto à Paris. Le patron de BMW, Oliver Zipse, a en effet choisi cet événement suivi à travers la planète pour appeler à mettre fin à l'objectif européen de ne plus autoriser la vente de voiture thermique à partir de 2035. Et pour justifier son discours pas particulièrement écolo, il agite une menace qui obsède actuellement les dirigeants européens dans le domaine auto : la Chine.

Ainsi, pour lui, comme le rapporte Reuters, une « correction de l'objectif de 100 % de véhicules électriques à batterie d'ici 2035 dans le cadre d'un programme global de réduction des émissions de CO2 permettrait également aux constructeurs européens de moins dépendre de la Chine pour les batteries. »

L'espoir déçu de Northvolt

L'homme qui est à la tête de BMW depuis 2019 considère en effet que les Européens sont encore très loin de pouvoir fournir les batteries électriques qui équiperont tous ces véhicules neufs appelés à sortir des usines dans une décennie. Ce qui, mécaniquement, les entraînera à se tourner vers les entreprises en capacité de leur vendre ces mêmes batteries – un secteur que l'on sait particulièrement dominé par la Chine.

Il faut dire que les efforts européens dans le domaine ne sont pas pour le moment couronnés de succès. Récemment, le grand projet de Northvolt de création d'une usine de batteries électriques en Suède – qui devait nécessiter un investissement conséquent de 2 milliards de dollars – a été annulé, à cause de retards à la production. Alors, que feront les décideurs européens ? Vont-ils privilégier les ambitions écologiques, ou bien la protection des entreprises face au rival chinois ?

Source : Inside Evs, 01net