La MG4 est directement la plus touchée par la hausse des droits de douane © MG
La MG4 est directement la plus touchée par la hausse des droits de douane © MG

La Commission européenne a décidé d'augmenter les droits de douane sur les véhicules électriques importés de Chine, avec des taux pouvant atteindre jusqu'à 38,1 %. Cette décision a pour but de contrer les subventions jugées déloyales dont bénéficient les constructeurs chinois.

Depuis plusieurs mois, la Commission européenne menait une enquête pour déterminer si la Chine subventionnait excessivement ses constructeurs nationaux, permettant ainsi des prix très compétitifs sur le marché européen. Cette situation ayant été jugée responsable d'une concurrence déloyale, au détriment des producteurs européens de voitures électriques, la Commission européenne a décidé d'imposer jusqu'à 28 points d'augmentation des droits de douane pour les voitures fabriquées en Chine.

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27 décembre 2023 à 08h55

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Des droits de douane variables

Les nouveaux taux de droits de douane seront appliqués différemment selon chaque constructeur chinois, en fonction des niveaux de subventions publiques reçues :

  • SAIC (MG, IM Motors) : 38,1 %
  • Geely (Zeekr, Volvo, Lotus, Polestar) : 20 %
  • BYD : 17,4 %
  • Autres constructeurs ayant participé à l'enquête : 21 %
  • Constructeurs n'ayant pas coopéré : 38,1 %

Pour Tesla, la Commission européenne a indiqué qu’un taux individualisé sera calculé et annoncé ultérieurement. Selon The Guardian, les droits de douane pourraient atteindre jusqu'à 25 % pour les « quatre plus grands fabricants chinois », bien que les détails exacts restent à préciser.

Margaritis Schinas, vice-président de la Commission européenne, a déclaré ce mercredi 12 juin que la chaîne de valeur des voitures électriques chinoises « bénéficie de subventions injustes qui menacent de causer un préjudice économique aux producteurs européens de véhicules électriques à batterie. Lorsque nos partenaires enfreignent les règles, nous faisons valoir nos droits », a-t-il affirmé dans le communiqué avant d'ajouter : « Aujourd'hui, nous avons franchi une étape importante dans notre enquête antisubvention, cela repose sur des preuves claires de notre enquête approfondie et dans le plein respect des règles de l'Organisation mondiale du commerce. »

La Chine a répondu à la Commission européenne © MG

Réaction chinoise

En réponse à cette décision, la Chine a menacé de surtaxer les véhicules européens équipés de moteurs de plus de 2,5 litres de cylindrée. Ces derniers, luxueux, sont ceux sur lesquelles les constructeurs européens font le plus de marge. Mercedes ou BMW par exemple réalisent jusqu'à 25 % de leur chiffre d'affaires en Chine.

Le ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré que le gouvernement chinois rendrait toutes les mesures nécessaires pour « défendre fermement » ses droits et intérêts légitimes.

Les consommateurs touchés ?

Avant l'application définitive de ces hausses de droits de douane, prévue pour novembre 2024, des discussions seront entamées entre les autorités européennes et chinoises pour tenter de trouver une solution acceptable pour les deux parties. Si ces négociations échouent, les droits compensatoires provisoires seront introduits dès le 4 juillet.

Pour les consommateurs européens, il est peu probable que ces droits de douane soient répercutés directement et intégralement sur le prix final des véhicules, les constructeurs chinois ayant la capacité d'absorber une partie de ces coûts grâce à leurs marges bénéficiaires élevées. Pour rappel, MG avait annoncé des promotions à hauteur du bonus écologique sitôt exclu de celui-ci en début d'année.

Cette hausse des droits de douane pourrait également inciter les constructeurs chinois à intensifier leur implantation en Europe. Des projets de production de voitures et de batteries sont déjà en cours, comme l'usine BYD en Hongrie. De plus, certaines marques comme Volvo et Mini ont déjà annoncé leur intention de rapatrier la production de leurs voitures électriques en Europe. Volvo (Geely) est d'ailleurs sur le point de transférer une partie de sa production destinée à l'Europe en Belgique.

  • Rapport équipement/prix imbattable
  • Puissance moteur et capacité de la batterie revues à la hausse
  • Qualité perçue
7 / 10