L'industrie de la voiture électrique ne décolle pas encore en Europe, malgré les bonnes volontés. Elle serait même plutôt passée en mode pause dernièrement.
C'est une tendance qui se confirme. En Europe, la voiture électrique est en difficulté. On l'avait déjà vu cet été, avec la part de l'électrique dans les voitures vendues sur le Vieux Continent en léger recul par rapport à l'année précédente. Et du côté des constructeurs, c'est aussi un moment délicat, avec des projets à l'arrêt un peu partout.
De nombreux projets européens tombent à l'eau dernièrement
En Europe, la volonté est de passer de la voiture thermique au véhicule électrique le plus vite possible. Malheureusement, les grands constructeurs du secteur doivent faire avec une série de déconvenues dernièrement.
Le fabricant suédois de batterie lithium Northvolt, qui fournit des géants comme Volvo ou Volkswagen, annonce ainsi la suspension du projet de construction d'une usine à Skelleftea, dans le nord du pays. 400 postes sont par ailleurs supprimés sur son site de recherche, et 200 autres dans ses locaux à Stockholm.
Il ne s'agit ici que de la dernière illustration d'un développement difficile à mener pour la filière européenne du véhicule électrique. En janvier 2023, le britannique Britishvolt faisait faillite avant même de mettre en place son projet d'usine de batteries, alors qu'en février 2024, c'était le chinois Svolt qui tuait dans l'œuf son projet d'usine de batteries en Allemagne. À la même époque, la coentreprise ACC (Automotive Cells Company), qui appartient à Mercedes, Stellantis et TotalEnergies, interrompait la construction de deux usines en Allemagne et en Italie.
La Chine produit beaucoup, et pour moins cher
Autant dire que les perspectives ne sont pas au beau fixe dans ce secteur. Et ce, alors que la Chine continue d'avancer très vite dans le secteur, avec une maîtrise de la chaîne de production mondiale qui lui permet de mettre au point des voitures électriques dont le prix de vente est beaucoup plus bas que celui de ses concurrents européens. Une donne qui avait déjà fait dire en 2023 à un géant européen que les concurrencer semblait du domaine de l'impossible.
Cette pression pourrait être réduite à l'avenir avec la forte hausse des droits de douane décidée par Bruxelles sur les véhicules chinois. Reste que des efforts au niveau européen doivent être encore faits selon certains spécialistes. « C'est un dilemme pour les constructeurs : est-ce qu'on veut une industrie européenne et qu'est-on prêts à faire pour l’avoir ? On a déjà beaucoup investi, il y a beaucoup d’emplois à la clé, et ça paraît raisonnable de ne pas laisser notre transition énergétique dépendante de pays tiers » interroge Diane Strauss, membre du think tank Transport & Environment. Alors, que faire ?
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