La Chine est la principale inquiétude des patrons d'entreprises automobiles, réunis en ce moment au salon de l'automobile et des mobilités de Munich (IAA Mobility).
Le marché des voitures électriques devrait exploser dans les années à venir. Mais si les constructeurs du Vieux Continent souhaitent prendre la vague, ils devront réussir à se mettre au niveau de la concurrence chinoise, qui inquiète de plus en plus.
Les petits prix chinois à l'assaut de l'Europe
En Europe, il existe un épouvantail pour tous les constructeurs automobiles lancés dans le défi de l'électrification : la Chine. L'Empire du Milieu est en effet considéré comme pratiquant des coûts inatteignables pour nos entreprises. Ce sujet est revenu sur la table lors du plus grand salon automobile au monde, l'IAA Mobility de Munich.
Et pour cause, la montée en puissance chinoise sur notre marché commence à se voir. En 2021, la Chine possédait 4 % du marché, puis 6 % l'an dernier, et 8 % pour l'exercice 2023, selon des chiffres fournis par Inovev. Toutes les grandes marques de cet immense pays, de BYD à Nio en passant par Xpeng et Zhejiang Leapmotor Technology, visent maintenant l'Europe.
Il y a donc désormais urgence pour les sociétés locales. « Nous devons combler l'écart de coûts avec certains acteurs chinois qui se sont lancés dans les véhicules électriques une génération plus tôt », explique ainsi à Reuters le directeur général de Renault, Luca de Meo.
L'obligation de s'adapter
Pour illustrer cette pression faite sur nos constructeurs, le même dirigeant explique que la nouvelle Renault 5 électrique, programmée pour sortir l'an prochain, sera 25 à 30 % moins chère que les versions électriques du Scenic et de la Megane. Mais l'optimisme n'est pas vraiment de mise en ce moment dans le secteur. « Nous [l'Allemagne] perdons notre compétitivité », s'inquiète la présidente de l'Union de l'industrie automobile allemande, Hildegard Müller.
Il faut dire que l'écart dans les coûts de production est à l'heure actuelle astronomique. Selon Jato Dynamics, un véhicule électrique chinois coûtait au premier semestre 2022 en moyenne 32 000 euros, contre 56 000 euros pour une production européenne. D'où le constat amer du patron de BMW, Oliver Zipse : « Le segment de marché des voitures de base disparaîtra ou ne sera pas pris en charge par les constructeurs européens. »
Source : Reuters