Le premier transistor au monde 100 % recyclable a été mis au point aux États-Unis. © Duke University
Le premier transistor au monde 100 % recyclable a été mis au point aux États-Unis. © Duke University

Des chercheurs de l'université de Duke, en Caroline du Nord (États-Unis), ont mis au point le premier transistor au monde entièrement composé de matériaux recyclables.

Une innovation placée sous le signe du développement durable et de l'économie circulaire, alors que la question du recyclage des appareils électroniques apparait comme un enjeu essentiel dont le développement gagnerait à s'accélérer encore. Le transistor étant à la base de millions d'appareils électroniques, le succès de tels travaux est particulièrement encourageant.

L'université de Duke met au point le transistor de demain

C'est aux États-Unis, et plus exactement au sein de la Duke University de Durham, en Caroline du Nord, que des ingénieurs-chercheurs ont mis au point le premier transistor entièrement recyclable.

Publiés en ligne le 26 avril 2021 dans le journal Nature Electronics, ces travaux se sont attaqués à un élément composant des millions d'appareils électroniques : le transistor. Une impression 3D fut réalisée avec trois encres composées de carbone.

Amplement satisfait du résultat, le professeur Aaron Franklin, spécialisé en génie électrique et en informatique à l'université de Duke, voit même plus loin : « Nous espérons qu'en créant de nouveaux composants électroniques entièrement recyclables et facilement imprimables tout en montrant ce qu'ils peuvent faire, ces derniers pourraient être largement utilisés dans de futures applications ».

Inspirer une nouvelle génération avec de l'électronique recyclable

L'enjeu du recyclage des matériaux électroniques s'accroit à mesure que la demande mondiale augmente, afin d'optimiser au mieux les ressources terrestres disponibles. D'autant plus que si l'aluminium peut aisément être valorisé et réemployé, le silicium utilisé dans la fabrication des transistors classiques, de son côté, ne l'est pas.

La rapidité avec laquelle l'innovation peut rendre obsolète des objets électroniques pose également la question du gaspillage autour d'appareils trop vite dépassés, le tout adossé à de nombreuses pratiques marketing encourageant la consommation d'objets nouveaux au détriment de la réparation, tantôt jugée trop coûteuse, tantôt trop complexe.

Pour le professeur Franklin, « les composants informatiques à base de silicium ne disparaîtront probablement jamais, et nous ne nous attendons pas à ce que des composants électroniques facilement recyclables comme le nôtre remplacent la technologie et les appareils déjà largement utilisés ». Toutefois, le résultat de ces recherches font montre de possibilités nouvelles.

Alors que moins d'un quart des objets électroniques jetés chaque année dans le monde serait, au moins en partie, recyclé, de tels travaux montrent le chemin à suivre vers une innovation plus durable et responsable.