Raspberry Pi 3

La communauté Raspberry Pi émet régulièrement des projets insolites, mais le dernier en date est dédié à une cause noble et utile : le recyclage des déchets.

Des ingénieurs de l'université Hope de Liverpool ont effectivement publié un projet utilisant des algorithmes pour faciliter le tri des déchets.

Un taux de réussite de 92%

Les experts ont pour cela combiné un Raspberry Pi 3 avec des capteurs optiques et des algorithmes capables de comprendre ce que l'appareil « voit », créant ainsi un appareil capable de distinguer le papier, le verre, le plastique, le carton et le métal.

Après l'avoir entraîné sur une base de données de 3 500 images de déchets, ses concepteurs disent avoir constaté que le choix de l'appareil était le bon dans 92% des cas. Un taux jugé suffisant par l'Université de Liverpool pour un usage commercial.

Car si l'on imagine - ou non - cet appareil fonctionnant au bord de la poubelle de la cuisine, ce type d'appareils doit d'abord être utile dans les installations de recyclage de matériaux (MRF), où les ordures ménagères sont envoyées pour être triées. Il pourra dès lors se charger du repérage de chaque objet et placer ce dernier dans un contenant adapté, où il recevra ensuite le recyclage adapté.

Karl Myers, du département de mathématiques et d'informatique de l'Université de Liverpool a ainsi déclaré à ZDNet : « C'est conçu pour être intégré à l'un des systèmes robotiques actuellement sur le marché. Le Raspberry Pi envoie un signal via une communication série au bras robotique sur la position des matières recyclables, et le robot saisit juste l'objet ».

« Supprimer les insuffisances de l'humain »

Bien que relativement simple, l'initiative de l'Université de Liverpool rappelle le besoin d'améliorer les performances des installations dédiées au recyclage. Des performances que la plupart des pays disent vouloir améliorer, mais qui nécessitent un développement de la filière. En France, en 2018, la part de plastique recyclé mise sur le marché était de seulement 6%.

Actuellement, explique ZDNet, les déchets destinés à être recyclés (métaux, verre, papier, etc.) sont envoyés dans un MRF, où ils sont placés sur un tapis roulant. Le personnel en retire le carton, le papier et les plastiques. Puis, un aimant récupère les pièces d'acier, tandis qu'un autre expulse ceux comprenant de l'aluminium. L'ensemble, bien qu'il soit supervisé par de véritables personnes compte son lot d'erreurs.

Selon Karl Myers, ces erreurs sont justement dues au personnel humain. Il déclare : « La vision à plus long terme serait d'éliminer entièrement les humains des MRF. Seulement 40% environ du recyclage que nous envoyons aux MRF sont réellement recyclés, et cela est dû aux interactions humaines. Notre système améliorera la précision du MRF car il supprime les insuffisances de l'humain ».