© Minderoo
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La fondation australienne Minderoo et son camion sont dans les rues de Paris pour une semaine afin de mesurer les précipitations de particules microplastiques. L'objectif : faire prendre conscience de cette pollution presque invisible avec des estimations chiffrées.

338 kilos de plastique devraient tomber sur l'ensemble de la capitale au cours de la semaine, alors que se déroulent actuellement les négociations visant à créer un traité international de lutte contre la pollution plastique.

Une météo du plastique

La production mondiale de plastique ne cesse de progresser, et on ne compte plus les reportages sur le continent plastique de l'océan Indien, les déchets qui se décomposent en microparticules dans nos eaux, ou encore le recyclage. C'est justement de ces microparticules dont il est question, avec l'initiative The Plastic Forecast, mise en place à Paris par Minderoo, pour une durée limitée. Avec un camion posté à divers endroits, un site Internet et un affichage plus global, la fondation informe les parisiens de la « météo du plastique ».

En se décomposant, les microparticules sont en mesure de quitter les sols et les eaux, avant de finalement retomber dans des pluies invisibles à l'oeil nu, qui interviennent même lorsque le ciel est dégagé. Entre demain et samedi, 171 kilos de plastique vont tomber sur la capitale, selon les prévisions consultables sur le site dédié. Tony Worby, de la fondation Minderoo, explique que la mesure est faite sur un mètre carré, et étendue à l'échelle de la surface de la ville.

« Le Plastic Forcast combine des études dynamiques du plastique dans l'atmosphère aux prévisions météo traditionnelles pour prévoir les pluies de pastiques quotidiennes. Les chiffres de ce bulletin sont pour l'essentiel basés sur des microparticules de forme fibreuse », peut-on lire sur le site, qui précise que des études récentes montrent qu'il existe des particules encore plus petites, et donc que les chiffres sont potentiellement sous-estimés…

Plastic Forecast 2

Quelles conséquences sur notre santé et quelles mesures prendre ?

L'initiative The Plastic Forecast est certes temporaire, mais elle a déjà fait beaucoup de bruit. Les passants interrogés par les différents médias sont à la fois surpris et choqués par ces chiffres, tout en étant sensibilisés à une pollution qu'on ne voit pas et qui s'accumule de façon quasi constante sur le sol, qu'il fasse beau ou qu'il pleuve. La pluie est d'ailleurs un facteur d'accélération, puisqu'une journée d'averses peut amener au sol jusqu'à 440 kilos selon les analyses de la fondation.

« Les particules sont toujours présentes dans l'atmosphère. Elles sont émises par l'usure des pneus, et viennent également et par exemple des sacs plastiques qui se dégradent en millions de particules au cours du temps. Même en Antarctique, on a détecté des microparticules de plastique dans les chutes de neige », ajoute Tony Worby.

Mais quelles sont les conséquences de ces pluies de microparticules sur notre santé ? Selon Gaël Le Roux, chercheur au CNRS, ces précipitations n'ont aucun impact notable sur notre santé dès lors que l'on considère la quantité tombée sur un seul être humain, c'est-à-dire quelques microgrammes. Cela étant dit, la problématique du plastique va bien au-delà de ces pluies, et représente un enjeu majeur de la transition écologique.

Catherine Colonna, ministre des Affaires étrangères, a déclaré que le plastique était dans la nature et que désormais, il était dans nos poumons. Une déclaration faite en amont des négociations entamées à Paris, qui doivent déboucher sur un traité international proposant des solutions pour limiter l'utilisation du plastique. Des échanges d'ampleur, qui impliquent les représentants de 175 pays.