Emmanuel Macron, le 29 juin 2020 à Paris (Capture d'écran par Clubic)
Emmanuel Macron, le 29 juin 2020 à Paris (Capture d'écran par Clubic)

Création du crime d'écocide, référendum, réduction de la vitesse sur l'autoroute, modification de la Constitution… Le président de la République a fait le bilan des 149 mesures proposées par les membres issus de la Convention citoyenne pour le climat, ce lundi en fin de matinée.

Après neuf mois de travail, les 150 membres de la Convention citoyenne pour le climat étaient reçus par Emmanuel Macron, ce lundi 29 juin à l'Élysée, pour écouter les premières réponses du chef de l'État sur les 149 propositions formulées, dont l'objectif est la réduction des émissions de gaz à effet de serre à hauteur de 40% d'ici 2030. Seules trois propositions ont été écartées par le président de la République, qui a promis une aide supplémentaire de 15 milliards d'euros sur deux ans. Cela ne garantit pas néanmoins l'adoption des 146 autres.

Emmanuel Macron balaie d'un revers de la main la sulfureuse proposition sur la baisse de la vitesse sur autoroute

Histoire d'évacuer tout de suite la question, Emmanuel Macron a utilisé ses trois fameux « jokers » évoqués en début d'année et mis fin au débat sur la réduction de la vitesse de 130 à 110 km/h sur l'autoroute ; réfuté la taxe de 4% sur les dividendes, craignant de ralentir les investissements et écarté la modification du préambule de la Constitution, qui prévoyait de faire passer les enjeux environnementaux au-dessus des libertés et droits humains fondamentaux.

Le chef de l'État, avant de revenir sur certaines propositions fortes déposées dans le rapport de la Convention citoyenne pour le climat, a annoncé que 15 milliards d'euros supplémentaires seront injectés sur les deux prochaines années pour favoriser « la conversion écologique de notre économie ».

L'écologie est au cœur de l'actualité en ce début de semaine, alors qu'une vague verte a déferlé sur la France dimanche à l'occasion des élections municipales, qui auront vu les écologistes (et leurs alliés) s'emparer de plusieurs grandes villes comme Lyon, Bordeaux, Strasbourg, Tours, Annecy, Besançon, Poitiers et peut-être la deuxième ville de France, Marseille, en fin de semaine, si Michèle Rubirola parvient à faire pencher la majorité en sa faveur (ce qui n'est pas encore certain).

Les Français pourraient être consultés sur le climat par référendum en 2021

Emmanuel Macron était nettement plus enthousiaste au sujet d'autres mesures comme le CO2 score, une étiquette qui permettra l'évaluation de l'empreinte carbone d'un produit, ainsi que sur l'instauration d'un bilan carbone annuel des entreprises, qui obligerait les sociétés à livrer le détail de leurs émissions de CO2.

S'il a refusé la réécriture du préambule de la Constitution, le chef de l'État s'est dit « favorable » à celle de l'article 1er du texte fondateur de la cinquième république, « pour introduire les notions de biodiversité, d'environnement, de lutte contre le réchauffement climatique ». Concernant la création du crime d'écocide, visant à punir les atteintes graves à l'environnement, Emmanuel Macron a promis de porter le combat « au nom de la France dans les institutions multilatérales pour inscrire ce crime dans le droit international », tout en indiquant que la France étudiera comment l'intégrer « dans notre droit ».

Un référendum, basé sur un ou plusieurs textes de loi issus des propositions de la Convention et discutés en amont par les deux assemblées du pays, pourrait aussi être proposé aux Français au cours de l'année 2021 (année pré-présidentielle).

Le pensionnaire de l'Élysée a conclu un discours long de plus de 30 minutes sur une affirmation quant à sa volonté d'associer « les 150 » à toutes les étapes des discussions des propositions, jusqu'auprès des députés et sénateurs, pour demeurer « les garants » des 146 propositions retenues. D'autres conventions citoyennes devraient être lancées sur d'autres sujets, dans les prochains mois.