Arctique

Des experts internationaux sont revenus sur la météo de la Sibérie des six derniers mois. La région a récemment connu un ciel globalement dégagé, une température record à 38°C et des incendies de forêt.

Un phénomène qui aurait été, selon une étude, « pratiquement impossible » sans le changement climatique induit par l'homme. Celui-ci a accéléré la fonte des glaces de l'Arctique, qui a atteint un nouveau record.

Nouveau record de fonte

La fonte de l'Arctique s'est accélérée durant la première quinzaine de juillet. Selon l'agence japonaise d'exploration aérospatiale (JAXA), l'étendue de la glace de mer de la région était inférieure, ce samedi, de 193 000 miles carrés au précédent record précédemment établi en 2012 à cette période de l'année. Cela représente une différence de taille équivalente à la superficie de l'Espagne.

Pour le National Snow and Ice Data Center (NSIDC), un établissement du Colorado suivant les évolutions climatiques, cette fonte est en partie due à la vague de chaleur que la Sibérie a connue de janvier à juin.

Dans cette partie du monde, la glace s'est retirée particulièrement tôt. Le NSIDC affirme ainsi que « la route de la mer du Nord semble être presque ouverte », évoquant le Passage du Nord-Est, une voie maritime passant au nord de la Sibérie et reliant l'Asie à l'Europe. Celle-ci n'est normalement navigable qu'en été. Mais comme le pointe le média Slate, la fonte des glaces étend de plus en plus les possibilités de navigation, faisant désormais de cette région un enjeu stratégique pour la Russie.

Le changement climatique mis en cause

Une étude publiée ce 15 juillet et menée par une équipe de recherche internationale estime que ces changements constituent une nouvelle manifestation du changement climatique : « Nous avons constaté que cet événement aurait été effectivement impossible sans le changement climatique induit par l'homme ». Le rapport ajoute toutefois que « même avec le changement climatique, cette vague chaleur était un événement très rare censé se produire moins d'une fois tous les 130 ans ».

En attendant, l'Arctique continue de perdre sa glace. Julienne Stroeve, chercheuse au NSIDC, a déclaré : « Dans les mers de Laptev et de Sibérie orientale, l'étendue de la glace de mer est à son niveau le plus bas. […] À présent, les étangs de fonte sont assez répandus sur une grande partie de l'océan Arctique, avec un développement anormalement plus important d'étangs de fonte au nord du Groenland et de l'archipel canadien, ce qui contribue également à accélérer la fonte des glaces ailleurs ».

La spécialiste a participé à une expédition d'un an visant à observer l'évolution de la glace dans cette région. Celle-ci se réchaufferait environ trois fois plus rapidement que le reste du globe. Après avoir observé l'épaisseur de la glace dans l'Extrême-Arctique, elle ajoute que « nous sommes en bonne voie pour atteindre un nouveau record en septembre ».