La hausse du niveau des océans, documentée par des mesures satellitaires, a un impact direct sur la géographie des côtes et les événements liés aux marées. Aux Etats-Unis certaines régions subissent ce phénomène de plein fouet…
Toutefois, d'autres n'en verront les conséquences que dans quelques années.
C'est pas l'Homme qui prend la mer…
Chaque année, le réchauffement climatique tel qu'identifié actuellement, induit plus de 750 milliards de tonnes d'eau supplémentaires dans les océans. De quoi recouvrir l'ensemble de la superficie de la France de plus d'un mètre d'eau !
Un phénomène qui se traduit par une hausse du niveau global de l'eau d'environ 3,3 millimètres par an… Mais qui en raison des courants, des marées, des vagues et des vents, est difficile à constater à l'œil nu dans certaines régions.
Pourtant, le rythme s'accélère, et ce phénomène est directement lié à l'augmentation de l'érosion des côtes, et aux inondations dues aux grandes marées. « De façon générale, on considère qu'une augmentation de 2,5 cm du niveau de la mer équivaut à 2,5 mètres de moins sur la ligne de côte », explique Josh Willis, océanographe et spécialiste du climat au Jet Propulsion Laboratory (JPL – Californie).
Les conséquences de la hausse du niveau de la mer
En Caroline du Nord, certaines maisons installées au bord de la plage doivent désormais se protéger avec des sacs de sables. Un événement loin d'être isolé : la ville de Norfolk, qui abrite la plus grande partie de la flotte navale américaine de la côte Est, est inondée dix jours par an lors des grandes marées.
L'ensemble de la ville et de sa banlieue (1,8 millions d'habitants) a été construit à moins de trois mètres au-dessus du niveau de la mer, il y a deux siècles. Les digues et autres dispositifs installés ne suffisent plus à contenir l'océan. Au fil de la hausse du niveau de la mer, de nombreuses protections naturelles n'ont plus le même effet, et ce sur l'ensemble des côtes : mangroves, marais salants et dunes sont fréquemment inondés et subissent l'érosion.
La « West Coast » ne sera pas épargnée
Pourtant, certaines zones sont moins touchées que d'autres, notamment parce que des phénomènes climatiques agissent sur les courants marins.
C'est par exemple le cas de la Californie et de l'ensemble de la côte Ouest américaine, influencées par le phénomène dit « PDO » (Pacific Decadal Oscillation) qui agit sur les courants comme El Nino/La Nina mais avec une périodicité bien plus lente et des effets sur 20 à 30 ans. Résultat, la hausse du niveau des océans passe inaperçue sur place…
Toutefois, le phénomène PDO s'inverse depuis 2015-2016 : « La Côte Ouest subira probablement des hausses plus fortes que la moyenne au cours des 20 prochaines années », prévient Josh Willis. « Nous commençons à le mesurer. La Californie en particulier, doit s'y préparer, car nous pourrions observer des hausses jusqu'à un centimètre par an ».