L'éruption solaire du 3 octobre était dirigée "pile" en face de la Terre. © NASA/SDO
L'éruption solaire du 3 octobre était dirigée "pile" en face de la Terre. © NASA/SDO

Ce 3 octobre, le Soleil a émis un gigantesque jet de matière et de rayonnements, le plus important de son cycle actuel, qui culmine en 2025. S’il ne devrait pas avoir d’impact majeur pour nous, quelques perturbations sont constatées du côté des communications radio et des satellites. Pour les aurores ? Il faudra s’équiper…

Le Soleil connaît une année mouvementée, en se dirigeant vers son pic d’activité attendu au milieu de l’année prochaine. Au mois de mai déjà, une éruption solaire avait produit un événement de classe X8.7 et une éjection de masse coronale suffisante pour qu’une partie de la France puisse observer des aurores boréales à l’œil nu. Or il y a actuellement une région solaire, nommée AR3842, qui est particulièrement active cette semaine.

Le 1er octobre, elle générait une éruption de classe X7.1 (c’est une échelle en puissance de deux, X8 est deux fois plus puissant que X7, qui est deux fois plus puissant que X6, etc.), qui a perturbé quelques réseaux de communications en ondes HF et entrainé une éjection de masse coronale créant des aurores hier soir et aujourd’hui, plutôt du côté des Amériques… Une autre éruption a eu lieu hier le 3 octobre, depuis la même zone, cette fois de classe X9.1, libérant énormément de rayonnements !

Une forte bouffée de rayons X…

En soi pour nous, sur le plan physique, ces éruptions solaires (en tout cas à cette intensité) ne posent aucun risque. X9.1, c’est la plus forte du cycle actuel, mais en 2017 lors du cycle précédent, le Soleil avait produit deux autres éruptions X13.3 et X11.8, donc point besoin d’annoncer la fin du monde. La majorité des problèmes sont restreints aux matériels électroniques les plus facilement perturbés par les rayonnements et leurs effets sur l’atmosphère. Notamment, les communications radio HF à longue distance, qui ont subi des blackouts deux fois cette semaine à cause de ces éruptions.

Les satellites également peuvent subir des impacts, qui sont parfois générés depuis les centres de contrôle : pour éviter des dégâts, les équipes orientent le satellite différemment pour le mettre en sécurité, ou commandent aux instruments de se placer sur des modes moins sensibles.

… mais peu d’aurores prévues à nos latitudes

La question la plus fréquente concerne évidemment les aurores boréales. Ces dernières ne sont pas directement liées à la puissance de l’éruption, mais à la quantité de particules chargées libérées lors de l’éjection de masse coronale et à son orientation. C’est une autre échelle de quantification qui est utilisée, et cette dernière ne prévoit pour l’instant que des aurores visibles entre vendredi et samedi du côté des Amériques (liées à l’éruption du 1er octobre) et dans la zone européenne samedi soir…

Là encore, les perturbations concerneront essentiellement quelques systèmes de communication, éventuellement le positionnement ou la gestion des réseaux à très haute tension. Mais visuellement, leur intensité restera assez faible : pour apercevoir des aurores aux latitudes françaises, il faudra s’équiper d’un matériel spécifique pour faire des poses longues, car ce ne sera à priori pas possible à l’œil nu. Néanmoins, comme l’éruption est bien orientée « face » à la Terre, il reste une incertitude quant à l’intensité exacte du phénomène.

Source : space.com