Ce ne sera pas aussi spectaculaire que cette supernova, cependant © NASA
Ce ne sera pas aussi spectaculaire que cette supernova, cependant © NASA

D'ici peu, le duo d'étoiles T Coronae Borealis va être témoin d'un épisode aussi spectaculaire qu'énergétique. L'une d'entre elles va soudainement se transformer en nova et briller 1 500 fois plus qu'à son habitude. Assez pour être vue à l'œil nu dans le ciel de nuit, comme tous les 80 ans environ.

Le duo T Coronae Borealis (T CrB) n'est habituellement pas exceptionnel, et vous n'en avez probablement pas entendu parler jusqu'ici, car pour l'observer dans le ciel de nuit, il faut un télescope. Il se trouve tout proche visuellement d'une autre étoile, Alphecca, au centre de la Couronne Boréale, qui fait un "C", située entre les étoiles très connues Vega et Arcturus. Mais, une fois tous les 80 ans, ce duo fournit un spectacle hors du commun.

À 3 000 années-lumière de notre Système solaire, l'une de ces deux étoiles, une naine blanche, est engagée dans une danse sans fin avec sa voisine, une géante rouge bien plus brillante. Elles font le tour l'une de l'autre en 228 jours. Mais comme la naine blanche est plus dense, elle attire vers elle des gaz, en particulier de l'hydrogène, qui finissent par s'agréger autour d'elle au fil des années. Les décennies passant, cette couche de plus en plus épaisse est aussi de plus en plus chaude, jusqu'à atteindre le point de fusion. Et là, le spectacle commence !

Et boum !

C'est tout l'environnement de la naine blanche qui s'allume alors, dans une gigantesque réaction de fusion qui la fait paraître plus grande, et surtout qui la fait briller 1 500 fois plus fort qu'à son niveau normal. En termes astronomiques, elle se transforme en nova, mais brièvement. En effet, une fois l'énorme couche d'hydrogène « consommée », le duo T Coronae Borealis retrouve son équilibre habituel. Et la petite naine blanche de recommencer à progressivement réagréger des atomes d'hydrogène : c'est un cycle.

Le système stellaire étudié n'étant pas si éloigné que cela, il est étudié depuis 200 ans environ, et ça tombe bien, car grâce aux astronomes, on sait que ce cycle est de 80 ans. Il a été observé en 1866 par John Birmingham, qui a documenté le phénomène, puis en 1946, 80 ans plus tard, avec une mise en évidence supplémentaire, une baisse de luminosité a lieu quelques mois avant le passage en nova. Cela fait 78 ans. Et devinez quoi ? La baisse de luminosité est déjà constatée !

Suivi au cours de la nova de 1946 © Wikimedia / Popepompus
Suivi au cours de la nova de 1946 © Wikimedia / Popepompus

Brillante, certes, mais…

Selon les prévisions, cet événement devrait se dérouler avant le mois d'octobre. Bien entendu, il y a une marge d'erreur, mais à l'échelle cosmique du temps, on est sur une prévision très courte !

T Coronae Borealis devrait donc passer d'inconnue à une étoile bien visible, même si elle ne sera toujours pas l'une des plus brillantes du ciel de nuit. Il faudra d'ailleurs bien vite en profiter, car après une quinzaine de jours, la luminosité aura suffisamment baissé pour qu'elle redevienne une inconnue pour les 80 prochaines années. La zone est en tout cas amplement observée actuellement, et les capteurs sont prêts pour la mesure !

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Source : Universe Today