En 2026, EDF pourrait bien saler votre facture d'électricité © GERARD BOTTINO / Shutterstock
En 2026, EDF pourrait bien saler votre facture d'électricité © GERARD BOTTINO / Shutterstock

Les ménages français pourraient voir leurs factures énergétiques exploser dès 2026, avec une augmentation estimée entre 900 et 1 000 euros par an. La faute au dispositif des Certificats d'économies d'énergie (CEE).

Comme le calme avant la tempête, la bonne nouvelle de l'accalmie des tarifs de l'électricité, annoncée pour cet hiver, semble précéder une explosion imminente des prix dès 2026. D'après une étude du cabinet Colombus Consulting, que Clubic a pu se procurer, les Certificats d'économie d'énergie (CEE), mis en place pour encourager les économies d'énergie, pourraient au contraire faire grimper la facture des ménages de 900 à 1 000 euros par an.

Ce mécanisme, pourtant essentiel dans la lutte contre les émissions de CO2, s’accompagne de lourdes conséquences financières pour les consommateurs.

Des objectifs énergétiques de plus en plus lourds à porter pour les foyers

Depuis 2006, le dispositif des CEE pousse les fournisseurs d'énergie à promouvoir des solutions plus efficaces auprès de leurs clients. En subventionnant des rénovations thermiques, à l'instar de MaPrimeRénov' ou en soutenant des installations moins énergivores, ils permettent de générer des certificats qui leur évitent de lourdes sanctions financières. Jusqu'ici, tout semblait fonctionner : les ménages économisaient un peu d'énergie et, en théorie, voyaient leurs factures s'alléger. Mais dès 2026, la donne change. L'Union européenne a fixé des objectifs drastiques de réduction des émissions de CO2, imposant à tous les acteurs des quotas toujours plus élevés.

Or, pour répondre à ces nouvelles exigences, les fournisseurs d'énergie n'ont pas d'autre choix que d'investir encore plus dans les économies d'énergie. Ce surcoût, ils le répercuteront directement sur les factures des ménages. Actuellement, les CEE représentent déjà environ 200 euros par an sur les factures énergétiques des foyers. Mais avec la hausse programmée des quotas, cette contribution pourrait monter en flèche. En 2026, elle pourrait atteindre jusqu'à 1 000 euros par ménage.

Il ne s'agit pas ici de petites hausses progressives : les volumes de CEE exigés vont doubler, ce qui impose aux fournisseurs d'accentuer leurs actions, donc de répercuter les coûts. Et ce, pour toutes les énergies : électricité, gaz, fioul. Un mécanisme qui, sans surprise, pèsera lourd sur les finances des foyers.

Des gisements d'économies d'énergie trop difficiles à exploiter

L'autre raison derrière cette flambée des prix réside dans l'accès aux gisements d'économies d'énergie. Toujours selon l'étude, si de nombreux gisements techniques sont encore disponibles, peu d'entre eux sont réellement exploitables sans aides financières complémentaires. Pour être clair, seuls 33 % de ces gisements sont économiquement viables. Cela signifie que la plupart des travaux ou investissements nécessaires pour atteindre les objectifs fixés sont soit trop coûteux, soit inaccessibles sans soutiens massifs. Autrement dit, sans aide, personne ou presque ne peut se permettre d'installer chez lui un dispositif visant à économiser l'énergie, in fine à diminuer la note de la facture.

On entre alors dans l'histoire du serpent qui se mord la queue. Les fournisseurs d'énergie devront investir dans des solutions de plus en plus complexes et coûteuses pour répondre aux nouvelles obligations. Si les gisements d'économies d'énergie ne sont pas accessibles, les fournisseurs seront obligés de se tourner vers des solutions plus chères, et inévitablement, ce sont les consommateurs qui paieront la différence.

Les prix à la pompe pourraient également exploser © Victor Velter / Shutterstock

De plus, l'instabilité des aides publiques, avec des dispositifs comme MaPrimeRénov' régulièrement modifiés, n'aide pas à clarifier la situation. Les consommateurs, eux, se retrouvent piégés dans ce cercle vicieux, où les promesses d'économies d'énergie se traduisent par des hausses de factures. Et sans un cadre plus stable et des aides renforcées, les prix des CEE continueront d'augmenter​, et ainsi de suite.

Une nouvelle fois se pose la question de savoir si le remède n'est pas pire que le mal.

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