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Le Conseil de l'Union européenne et le Parlement ont trouvé un accord pour revoir à la hausse les économies d'énergie à réaliser dans la zone d'ici 2030.

Visiblement, le paquet législatif adopté en juillet 2021 ne va pas suffisamment loin. Ce dernier doit permettre à l'Union européenne de réduire d'au moins 55 % ses émissions nettes de gaz à effet de serre d'ici 2030, en se basant sur le niveau de 1990, avec un objectif de neutralité carbone en 2050. Les députés européens et le Conseil de l'UE, sous présidence suédoise, ont trouvé un accord, vendredi 10 mars, autour de nouveaux objectifs d'économie d'énergie dans la consommation primaire et finale dans l'Union.

Un accord « bon pour le climat, mauvais pour Poutine »

Si cet accord devient définitif, les États membres devront s'engager à réduire leur consommation énergétique d'au moins 11,7 % d'ici 2030. Pour veiller au grain, il est prévu qu'un mécanisme « rigoureux » de suivi et d'application soit mis en place, car l'objectif serait alors contraignant pour les pays de la zone.

Les députés et le Conseil de l'UE se sont mis d'accord sur des économies d'énergies moyennes et annuelles de 1,5 %, jusqu'en 2030. Aujourd'hui, ces économies sont fixées à seulement 1,3 % jusqu'à la fin de l'année 2025, et doivent progressivement atteindre 1,9 % d'ici 2030.

Le député européen danois Niels Fuglsang, membre de la Commission de l'industrie, de la recherche et de l'énergie, a salué un accord « bon pour le climat et mauvais pour Poutine », rappelant qu'il était primordial de pousser les États vers des objectifs plus ambitieux, et qu'il « est de la plus haute importance que nous ne dépendions plus de l'énergie russe à l'avenir, tout en continuant à poursuivre nos objectifs climatiques ».

Les bâtiments publics et administratifs dans le viseur de l'UE

Mais quelles mesures pourraient permettre d'atteindre ces objectifs de réduction d'énergie ? L'accord évoque, notamment, des mesures au niveau local, qui pourraient concerner aussi bien les entreprises que les centres de données, en passant par les services publics et le secteur du bâtiment.

Les députés européens ont particulièrement insisté sur l'intérêt de couvrir le secteur public qui sera soumis à des réductions plus drastiques encore de sa consommation d'énergie, de l'ordre de 1,9 % chaque année. Les États membres devront, en parallèle, s'assurer que 3 % des bâtiments publics (un minimum), réputés pour être des passoires thermiques, soient transformés en bâtiments à émissions d'énergie quasi nulles ou nulles.

Après ce premier accord salvateur, mais qui n'est que provisoire, il faudra maintenant soumettre ces dispositions au Parlement européen, seul, puis au Conseil, avant qu'il puisse s'appliquer aux États membres.