Bruxelles a présenté son plan de mobilité durable et intelligente autour de trois objectifs principaux : se doter d'un système de transport européen à la fois durable, intelligent et résilient.
Dans son idée de transformer le secteur des transports, qui représente un quart des émissions totales de gaz à effet de serre de l'UE, la Commission européenne a dévoilé, ce mois-ci, sa stratégie de mobilité durable et intelligente articulée autour de trois objectifs majeurs : tendre vers une mobilité durable, une mobilité intelligente et une mobilité résiliente. Ce plan, qui doit contribuer à faire de l'Union européenne le premier continent neutre pour le climat d'ici 2025, sera réalisable sur trois paliers successifs : le premier en 2030, le second en 2035, et le troisième, nous le disions, en 2050.
La Commission veut 30 millions de véhicules à 0 zéro émission en 2030
La stratégie présentée par Bruxelles apparaît comme essentielle. Les émissions de CO2 provenant des transports doivent diminuer de 90% d'ici 2050. La Commission européenne a ainsi posé trois objectifs qui eux-mêmes rassemblent une liste de 10 grands domaines d'action, vus comme des initiatives phares qui seront suivies de près par l'institution ces prochaines années.
La majorité des grands domaines posés par l'Union européenne sont à imposer à l'horizon 2030, première échéance de la stratégie nouvelle de la commission. Commission qui s'attend à une révolution, que ce soit en termes d'usages ou d'équipements. Ainsi, à l'horizon 2030 :
- 30 millions de véhicules à zéro émission devront circuler en Europe. Et c'est un minimum. On doit y ajouter 80 000 camions, eux aussi à zéro émission ;
- 100 villes de l'UE devront être climatiquement neutres ;
- Le trafic ferroviaire à grande vitesse, lui, aura doublé, et ce dans toute l'Union européenne. Un second objectif, plus lointain encore, est rattaché au domaine. On en reparle un peu plus bas. À côté de cela, les déplacements en groupe programmés de moins de 500 km devront être neutres en carbone ;
- La mobilité automatisée aura, d'ici 2030, été déployée à grande échelle ;
- Enfin, les navires de mer à zéro émission seront prêts à prendre le large et à être commercialisés. Une mesure là aussi indispensable, puisqu'il est prévu que le transport maritime et le transport par voies navigables intérieures augmentent de 25% d'ici 2030, s'agissant des courtes distances.
Le saviez-vous ? 🤔
Le secteur des transports et de la mobilité :
- représente le deuxième poste de dépenses pour les ménages européens,
- contribue à hauteur de 5% du PIB européen,
- emploie directement environ 10 millions de travailleurs dans l'UE.
À l'horizon 2035, le grand défi fixé par Bruxelles est de commercialiser des avions de ligne à zéro émission. Mais décarboner le secteur de l'aviation ne sera pas si facile. La tarification du carbone devra être régulée, pour internaliser le coût des émissions de CO2. L'UE devra par ailleurs stimuler l'adoption des carburants durables pour l'aviation, et faciliter leur accessibilité pour les différents transporteurs de la zone. Certaines solutions, comme l'utilisation d'énergies renouvelables pour assurer la gestion des aéronefs au sol, seront privilégiées. De même qu'une meilleure gestion du trafic aérien dans le cadre du plan « ciel unique européen », qui devrait entraîner une baisse de 10% des émissions du secteur. La Commission souhaite que les aéroports, tout comme les ports, puissent être neutres en carbone à terme.
Des billets « tout-en-un » ? L'UE veut démocratiser la pratique
Nous le disions plus haut, l'Union européenne vise une troisième échéance. À l'horizon 2050 :
- La Commission européenne souhaite que l'ensemble ou presque des voitures, autobus, camionnettes et véhicules utilitaires lourds neufs soient à zéro émission ;
- Bruxelles s'attend à voir un trafic ferroviaire multiplié par deux d'ici 30 ans. Un moyen d'écologiser le transport de marchandises, au détriment du secteur aérien et des véhicules polluants, donc ;
- Sur l'aspect de la mobilité résiliente, l'UE espère mettre en place et rendre opérationnel un réseau transeuropéen de transport multimodal. Celui-ci serait au service de transports durables et intelligents, qui seraient renforcés et dotés d'une connectivité à haut débit. Cette idée ambitieuse sera symbolisée par la possibilité offerte aux passagers d'acheter des billets pour des trajets multimodaux (par exemple du train à l'avion), et de faire en sorte que les marchandises puissent transiter de façon discontinue.
Ce système multimodal de billetterie devra, pour sa part, être effectif d'ici 10 ans. Il est peut-être l'un des objectifs qui occasionneront un changement franchement visible chez les voyageurs. Le but est par exemple de permettre aux compagnies aériennes de vendre des billets de train, de bus, ou de tout autre mode de transport durable, pour un complément trajet. Dès 2021, la Commission européenne proposera des mesures réglementaires en ce sens.
Source : Commission européenne