La pleine autonomie de l'Union européenne dans la production de batteries de voitures n'est pas pour demain, mais presque.
C'est en tout cas ce que promet le vice-président de la Commission européenne Maros Sefcovic dans une déclaration rapportée par Reuters. Il affirme ainsi que l'UE produira elle-même suffisamment de batteries à partir de 2025 pour ne pas avoir recours à des cellules importées.
Renverser la tendance
Maros Sefcovic explique être « convaincu que d'ici 2025, l'UE sera en mesure de produire suffisamment de cellules de batterie pour répondre aux besoins de l'industrie automobile européenne, et même de renforcer sa capacité d'exportation ».
La déclaration a été prononcée lors d'une allocution à l'occasion de l'European Conference on Batteries, un événement virtuel se tenant du 24 au 27 novembre et lié à deux grands projets portant sur la chaîne de production des batteries de voitures électriques.
À peine plus de quatre ans seront-ils suffisants pour renverser la tendance mondiale ? Actuellement, la Chine héberge environ 80% de la production mondiale de batteries, souligne Reuters, qui précise toutefois que « la capacité européenne est appelée à se développer rapidement ».
Le besoin d'un « marché du travail européen complet »
Il est vrai que de nombreux acteurs se sont déjà engagés pour le développement d'une production sur le sol européen. Volkswagen et le Suédois Northvolt avaient déclaré l'année passée leur volonté de créer une Union européenne des batteries. Parmi les acteurs chinois, SVOLT a annoncé il y a quelques jours son intention de construire sa première usine européenne.
Et puis, il y a les usines qui produisent déjà, comme celle du Chinois CATL ou du Sud-Coréen SK Innovation ainsi que celles de Northvolt. Pour Maros
Sefcovic, les installations européennes prévues d'ici 2025 devraient ainsi produire suffisamment de cellules pour alimenter au moins 6 millions de véhicules électriques.
Parallèlement à cette production, le secteur des voitures électriques devra lui aussi se développer, la Commission espérant 13 millions de véhicules à faible émission sur les routes d'ici 2025. Ceci nécessitera de nouvelles mesures incitatives et une chaîne d'approvisionnement plus complète. C'est ce que reconnaît Jesper Wigardt, le vice-président des communications de Northvolt, affirmant que « nous devons faire des investissements significatifs dans la création d’une chaîne d’approvisionnement et d’un marché du travail européens complets pour soutenir les usines de batteries ».
Bruxelles doit présenter le mois prochain de nouvelles normes relatives à l'empreinte carbone des batteries, tandis qu'un partenariat public-privé européen devra stimuler les approvisionnements en matériaux. Ce partenariat fait suite à un programme initié par l'UE en 2017.
Sources : Reuters, European Conference on Batteries