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Pour favoriser le développement des énergies vertes, l'UE veut rendre les énergies polluantes moins intéressantes, et s'attaque pour cela à la fiscalité les concernant.

La Cour des comptes de l’Union européenne a publié ce lundi 31 janvier un rapport sur l'utilisation des énergies renouvelables et fossiles au sein de la communauté.

La France loin d'être irréprochable

Et il y a encore bien du chemin à parcourir pour atteindre l'objectif de 55 % d'émissions carbone en moins en 2030 par rapport à 1990. 15 pays, dont la France, sont épinglés pour mieux subventionner les énergies fossiles que les énergies renouvelables.

Entre 2008 et 2019, ce sont entre 55 et 58 milliards d’euros de subventions par an qui ont été accordées aux énergies fossiles au sein de l'UE, dont les deux tiers proviennent d'exonérations fiscales. En 2019 dans le monde, les aides publiques aux énergies fossiles représentaient près de 500 milliards de dollars.

La Finlande, l’Irlande et la Belgique font partie des mauvais élèves en compagnie de la France. Au contraire, l'Allemagne, la République tchèque, l'Espagne et l'Italie sont érigés comme exemples par la Cour des comptes.

L'énergie fossile favorisée par les coups de pouce fiscaux

La rapport estime que les politiques fiscales actuelles freinent la transition énergétique en rendant « l'énergie propre et les technologies à faible consommation d’énergie relativement plus onéreuses [que les infrastructures polluantes] ».

Une solution pour rendre les énergies vertes plus compétitives est de taxer plus intensément les énergies fossiles. Actuellement, le charbon est moins taxé que le gaz naturel en moyenne. Dans certains pays, les combustibles fossiles peuvent être « considérablement moins imposés que l’électricité » selon les auteurs de l'étude, qui regrettent aussi que quelques pays maintiennent les taxes sur les carburants « à un niveau proche des minima établis ».

La Cour des comptes de l’UE craint aussi que la crise énergétique que nous vivons ne sapent les promesses des États membres, qui s'étaient engagés à éliminer progressivement les subventions aux énergies fossiles d’ici à 2025. Une solution serait d'augmenter les taxes du fossile mais de compenser en réduisant celles d'autres postes de dépense des ménages et en mettant en place des mesures de redistribution.

Source : Nouvel Obs