Il approche dangereusement la trentaine, les cheveux blancs et les premiers problèmes dentaires, mais Super Mario Land 2 reste un jeu particulièrement emblématique de la petite Game Boy de notre enfance.
Aux antipodes de la bataille des téraflops, de la 4K et des 60 fps, NEO•Classics vous propose un retour vers les origines du jeu vidéo. Du titre 2D en gros pixels au moins lointain jeu à la 3D hésitante, cette chronique vous invite à (re)découvrir les pépites vidéoludiques qui ont ouvert le monde au 10ème art...
Il y a quelques semaines, nous revenions ensemble sur un certain Super Mario Land, seul jeu (avec Tetris) figurant au line-up de la console portable Game Boy de Nintendo en France à la fin du mois de septembre 1990. Un « nouveau » Mario assez atypique, assez éloigné de ce que proposait jusqu’ici la saga sur NES. Dès l'année 1991, une nouvelle équipe chez R&D1 est chargée de concevoir une suite, sobrement baptisée Super Mario Land 2, et sous-titrée "6 Golden Coins". À la tête du projet, un certain Hiroji Kiyotake, qui a donné naissance au personnage de Samus, dans Metroid.
Ah voilà ! Ça c'est un vrai Mario !
Un Super Mario Land 2 lancé au tout début de l’année 1993 en Europe, qui devait initialement reprendre les grandes lignes du premier opus, en emportant le joueur dans de nouveaux mondes. Toutefois, la réalité fut bien différente, puisque Super Mario Land : 6 Golden Coins tend au final à se rapprocher davantage d’un Super Mario World, que d’un Super Mario Land.
D’ailleurs, ce second épisode permet à Mario d’effectuer le célèbre saut en vrille inauguré sur Super Nintendo, qui permet de briser des blocs situés sous le personnage.
On y retrouve notamment la très large map déjà employée dans Super Mario Bros 3, mais aussi un style graphique complètement revu, avec un Mario qui ressemble désormais à… Mario !
À cela s’ajoutait une toute nouvelle intrigue, écartant complètement l’idée de porter secours à une quelconque princesse, au profit d’un Mario qui allait devoir se battre pour récupérer son château, illégalement squatté par un certain… Wario ! C’est la première fois que cet antagoniste, aujourd’hui incontournable de l’univers Nintendo, apparaît dans la saga Super Mario.
Cette fois, le jeune joueur que j’étais et qui avait quelques difficultés à accrocher à l’étonnant Super Mario Land premier du nom, a eu bien du mal à cacher son excitation et sa jalousie lorsqu’il lança pour la première fois ce second opus sur la Game Boy d’un copain de classe.
Un Mario qui ressemble à un « vrai » Mario, des sprites autrement plus gros, des graphismes très fins, très détaillés, des effets plutôt impressionnants (pour de la Game Boy), le retour de certains items emblématiques…
Bref, un Super Mario assez bluffant à tous les niveaux, visuellement bien sûr (grâce à une énorme cartouche de 4 Mégas !), mais aussi côté trouvailles et autres subtilités de gameplay. Cela n'empêche pas le jeu de s'autoriser quelques folies, puisqu'il faudra par exemple affronter les trois petits cochons à la fin d'une zone….
Des "Zones" inoubliables
Le jeu nous fait voyager à travers les six zones de Mario Land, à la recherche de 6 pièces d’or indispensables pour espérer reprendre possession du château. On évoluera ainsi dans Tree Zone, généralement considérée comme la première zone du jeu, avant d’évoluer vers la Space Zone (à laquelle on accède en sautant dans une bulle), dans laquelle on affronte d'ailleurs un certain Tatanga… soit le boss final de Super Mario Land !
Difficile également d’oublier la Macro Zone, avec un Mario alors minuscule, sans oublier la Pumpkin Zone et son côté Halloween (et peuplée de petits Jason), ainsi que la Mario Zone, qui permet d’évoluer dans un robot Mario géant. Avant le Mario Castle, il fallait également se défaire de la Turtle Zone. À noter qu’il n’est pas indispensable de parcourir les différentes zones dans l’ordre.
Pour la petite anecdote, un niveau de ce Super Mario Land 2 est composée de blocs N&B. Il s’agit ici d’un petit clin d’œil amusant de la part de Nintendo, aux blocs mis au point par la firme dans les années 60 pour tenter de concurrencer un certain LEGO. Qui pensait alors, que près de 30 ans plus tard, Nintendo et LEGO allaient s’associer pour mettre au point la récente collection LEGO Super Mario ?
Dans Super Mario Land 2, les célèbre pièces à récolter ont également fait l’objet d’un petit changement, puisqu’il est ici possible de récolter jusqu’à 999 pièces. Ces dernières sont à échanger directement dans les niveaux bonus pour gagner des vies supplémentaires. Pour glaner une précieuse vie, il ne faut donc pas cumuler 100 pièces, mais éliminer 100 ennemis.
Power-ups et musique
Qui dit Mario, dit évidemment power-up, et parmi ceux-ci, le champignon est évidemment l’un des plus caractéristiques de la saga. S’il est bien présent dans ce Super Mario Land 2, il côtoie alors d’autres bonus plus originaux, comme une carotte , qui permet à Mario de bénéficier d’oreilles de lapin, qui permettent de flotter dans les airs.
La fleur est également de la partie, et permet ici à Mario d’arborer une plume sur son chapeau, permettant au joueur de savoir qu’il est en mesure de tirer des boules de feu. Alors certes, lorsque l'écran est un peu trop encombré, Super Mario Land 2 a tendance à souffrir de violents ralentissements, mais qu'importe, on a un vrai Mario sur Game Boy, et le plaisir de jeu est juste indescriptible.
Côté bande-son, c’est Kazumi Totaka qui s’est chargé de sonoriser ce Super Mario Land 2. Si la musique du jeu est assez extraordinaire (aaaah la Space Zone…), avec des thèmes assez inoubliables aujourd’hui encore, Super Mario Land 2 cache également un petit easter egg sonore plutôt amusant.
En effet, comme dans Zelda : Link’s Awakening, Luigi’s Mansion ou encore Pikmin 2, le petit jingle « Totaka-Song » est bien présent ici. Pour l’écouter, il suffit de rester sur l’écran de game over pendant un peu plus de 2 minutes.
Le "vrai" Mario de la Game Boy ?
Un Super Mario Land 2 nettement plus abouti et généreux que le premier opus, puisque ce dernier nécessite environ 2 heures pour être terminé. À ce sujet, la difficulté est particulièrement bien dosée, et si c’était un vrai plaisir de découvrir ce second opus au début des années 90, relancer le jeu près de 30 ans plus tard conserve encore et toujours ce petit quelque chose de magique indissociable des plus grands jeux.
Typiquement le genre de jeu à même de faire rejaillir en quelques secondes à peine de très lointains (mais aussi très beaux) souvenirs de parties lancées jadis dans la cour de récréation ou dans la chambre d'un camarade de classe.
Côté ventes, Super Mario Land 2 s’est écoulé au total à plus de 11 millions d’exemplaires dans le monde, trustant régulièrement les premières places des magazines lorsqu’il s’agissait d’établir le Top 10 des meilleurs jeux Game Boy.
Autant d’éléments qui ont rapidement convaincu Nintendo de proposer un troisième (et dernier) épisode pour cette saga Super Mario Land, à savoir un certain Wario Land : Super Mario Land 3…
En attendant, faites-vous plaisir ce dimanche, et (re)lancer ce jeu culte qu’est Super Mario Land 2 sur Game Boy ou ailleurs. Vous ne le regretterez pas.